La mobilisation a été historique : en Roumanie, les électeurs évincent un imposteur et se choisissent un président de sensibilité européenne et occidentale

Avec une participation de 64.72 % (12 points de plus qu’au premier tour), les Roumains ont finalement écarté le candidat George Simion qui était arrivé en tête le 4 mai  avec plus de 40 % des voix, et élu le candidat de centre-droite, Nicusor Dan, pro-européen et pro-occidental. Seule une forte mobilisation pouvait le faire gagner. Dan a obtenu 53.6 % des voix contre 46.4 % pour Simion, qui était ouvertement soutenu par le Kremlin. Sans la diaspora roumaine, la différence est encore plus importante : 55.16 % contre 44.84 %. Dans les grandes villes du pays, Dan a même obtenu des scores qui dépassent 70 %. Les jeunes, la classe moyenne, les minorités et les Moldaves ont largement voté en sa faveur. Malgré le très bon score obtenu au premier tour, la chute de Simion dans les sondages a commencé juste après le seul débat face à face qui ait eu lieu entre les deux tours. Menteur et menaçant, agressif et insolent, il a montré son vrai visage, celui du meneur d’un groupe de supporters de foot, le seul passé « professionnel » qu’on lui connaisse. A cela s’ajoutent ses innombrables changements de position et ses nombreuses promesses mensongères, dont celle d’offrir à chaque Roumain une maison à 35 000 euros. Simion a refusé de participer aux débats suivants, préférant partir en tournée dans plusieurs pays occidentaux. Il s’est fait beaucoup remarquer chez nous, lors d’une pitoyable prestation sur CNews, par ses critiques acerbes de la France, qui serait selon lui rien de moins qu’une dictature. Ce qui n’a pas empêché Marine Le Pen de  le soutenir et Marion Maréchal d’organiser une conférence de presse avec lui.

Le vainqueur, Nicusor Dan, est un représentant de la société civile, mathématicien de renom qui a abandonné une brillante carrière en France (il a fait Normale Sup’) pour se porter candidat et gagner la mairie de Bucarest où il s’est lancé dans la lutte contre la corruption locale. C’est ce qu’il devra maintenant faire au niveau du pays tout entier, en tenant compte du vote protestataire du premier tour. En rejetant une classe politique largement corrompue, en élisant Nicusor Dan, en montrant si nettement leur volonté de continuer à développer leur économie sur le modèle européen et sous l’aile de l’OTAN, les Roumains ont donné un exemple très encourageant. Il ne peut que conforter, dans leur volonté de résistance, d’autres pays menacés.