Boris Vallaud, le martien du parti socialiste

Boris Vallaud, actuel président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, est en campagne. Il vise la charge de premier secrétaire du PS et rêve de succéder, non seulement à Olivier Faure, mais surtout à tous les illustres personnages qui ont occupé jadis cette sinécure. Nous pensons notamment à Jean-Christophe Cambadélis, Harlem Désir, Martine Aubry, François Hollande ou encore Lionel Jospin. Tous, comme chacun le sait, ont inscrit leur nom dans l’Histoire de France. Pardon, de la République.

Qui dit campagne électorale, dit promesses inconsidérées, discours enflammés, tribunes « disruptives », interviewes séductrices… et grand n’importe quoi. Il faut bien se faire remarquer par les électeurs. C’est ce que tente de faire Boris Vallaud avec un article d’opinion paru dans la « Tribune dimanche » le 4 mars 2025.

Intitulé « Démarchandisons la vie », le texte est censé apporter des solutions pour « réduire l’appauvrissement d’une partie de la population française ». Le candidat, qui a l’ambition de devenir le nouveau père du socialisme « orphelin d’une idée forte et d’une inspiration profonde qui emporte l’adhésion populaire par la simplicité de son évidence », commence par faire un constat. Celui de « la brutale accélération du capitalisme » et de « ses monstrueux échecs », celui d’un monde « d’appropriation systématique, d’accaparement mécanique, de prédation sans limite » dans lequel « tout est devenu marché qui resserre son étreinte sur nos vies ».

Selon Vallaud, « La naissance, la vieillesse, la mort, tout est bon à vendre. L’eau, la terre, nos biens communs abandonnés à la spéculation. La santé, l’éducation, la culture, le sport, nos services publics livrés à la propriété privée ». Il poursuit : « L’éducation illustre trop bien ce phénomène où, derrière la promesse d’égalité des chances, se développe un système à deux vitesses aggravant les inégalités. Le secteur de la santé suit la même pente vertigineuse, avec une distinction croissante entre établissements bien dotés et structures périphériques sous-financées, pendant que le secteur privé sélectionne les interventions rentables ».

Nous devinons la solution de ce Boris qui se prend pour Karl : la « démarchandisation ». C’est-à-dire la « nationalisation » et l’extension de la sphère publique : création de crèches publiques gratuites, sortie des Ehpad du secteur lucratif, instauration d’une Sécurité sociale de la mort pour des obsèques décentes pour tous, remunicipalisation de l’eau, création d’un pôle public de l’énergie et renationalisation des infrastructures essentielles ou critiques, création d’une banque publique du crédit immobilier, etc.

Vallaud y croit dur comme fer : « La démarchandisation constitue un projet politique neuf, visant une gestion collective et démocratique », l’émancipation et l’abattage des « frontières invisibles qui s’opposent à la fraternité ».

A vrai dire, le programme de Boris Vallaud ressemble plus à une tambouille collectiviste réchauffée qu’à un « projet politique neuf ». Tout cela a déjà été mis en œuvre, de l’autre côté du rideau de fer avant 1989 et en France à partir de 1981… avec le succès que l’on sait. Mais M. Vallaud n’est manifestement pas au courant. S’il était né et avait vécu en Russie, comme peut le laisser croire son prénom, il serait informé de l’échec du tout État. Nul doute alors : il vient de la planète Mars.

Et il a atterri tout récemment car il ne sait pas encore qu’en France les services publics ne sont pas « livrés à la propriété privée ». C’est plutôt l’inverse !