Les djihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) jadis affilié à Al Qaïda, et leurs alliés sont entrés vendredi à Alep, la deuxième ville de Syrie, bombardée pour la première fois en quatre ans, après deux jours d’une offensive fulgurante contre le régime. Ces combats, qui ont fait plus de 255 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, sont les plus violents depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb. Des scènes de panique ont été observées dans la grande ville du nord de la Syrie, dont cinq quartiers seraient, vendredi soir, sous le contrôle des djihadistes. Les forces du régime n’ont pas opposé de grande résistance. Pendant la guerre civile qui a éclaté en 2011, les forces du régime, soutenues par l’aviation russe, avaient repris en 2016 la partie est d’Alep aux mains des insurgés, à la faveur de bombardements dévastateurs.
L’offensive fulgurante des derniers jours a permis aux jihadistes de conquérir une cinquantaine de localités depuis mercredi, selon l’OSDH. Vendredi, les aviations russe et syrienne ont lancé des raids intensifs sur la région d’Idleb. La prise complète d’Alep serait un désastre pour le régime syrien, d’autant plus que des routes stratégiques ont été coupées ces dernières heures, même s’il semble hautement improbable que les rebelles puissent menacer Damas.Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020. Le régime syrien a repris en 2015 le contrôle d’une grande partie du pays avec l’appui de ses alliés russes et iraniens. L’imbroglio syrien se mesure au fait que les djihadistes d’Alep sont soutenus par la Turquie, par ailleurs membre de l’OTAN, mais qui essaye d’entretenir de bonnes relations avec Moscou et Téhéran.