La Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont donné mercredi leur feu vert à la Bulgarie pour adopter l’euro le 1er janvier. La Bulgarie deviendra ainsi le 21ème pays à rejoindre la zone euro.
Dans un “rapport de convergence”, la Commission européenne a estimé que la Bulgarie remplissait les critères formels nécessaires à l’adoption de la monnaie unique, utilisée par 347 millions d’Européens dans 20 pays. La décision finale, pure formalité, revient aux ministres des Finances de l’Union européenne (UE), qui devraient approuver le processus début juillet.
La Bulgarie souhaite depuis des années adopter la monnaie unique, mais sa date d’adhésion a été repoussée en partie parce qu’elle ne remplissait pas certains critères essentiels, notamment en matière d’inflation.
La marche vers la monnaie unique a servi de justification à des réformes essentielles en matière de transparence, équilibre des finances publiques et lutte contre la corruption et illustre l’aspiration des pays de l’ex-bloc soviétique à s’intégrer à l’Union européenne. La monnaie unique n’est pas sans défauts toutefois ; ce projet finalement assez technocratique, en tout cas pas vraiment libéral, supprime la concurrence entre les monnaies et est un peu pousse-au-crime en matière de déficit public, puisque tous les Etats membres bénéficient, ou croient bénéficier de la garantie de l’Allemagne. L’euro n’a pas non plus rempli toutes ses promesses en matière de convergence économique, ni d’affectio societatis parmi ses peuples constituants, comme l’ont illustré les crises acrimonieuses séparant les pays supposément frugaux du nord et ceux du pourtour méditerranéen, surnommés avec condescendance par les dirigeants du nord « pays du Club Med », notamment lors de la crise grecque. Les pays restés hors de la zone euro, comme le Royaume Uni, avant le Brexit, la Pologne, ou la Suède ont aussi traversé les tempêtes mondiales sans plus d’encombres que leurs voisins et affichent des performances honorables en matière de croissance, inflation et chômage.
L’adhésion de la Bulgarie à la zone euro ne laissera que six des 27 pays de l’UE en dehors de la zone monétaire unique : la Suède, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Roumanie et le Danemark. Aucun d’entre eux n’a de projet immédiat d’adopter l’euro, que ce soit pour des raisons politiques ou parce qu’ils ne remplissent pas les critères économiques requis.
En Bulgarie, l’annonce du feu vert au passage à l’euro a suscité des réactions mitigées. Avec un salaire mensuel moyen de 2.443 levs (1.247 euros), la Bulgarie est le pays le plus pauvre de l’Union européenne. Le gouvernement bulgare assure pour sa part que l’euro apportera davantage d’investissements et de stabilité.
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Vous oubliez de dire que la population est contre et manifeste son opposition mais on préfère occulter le peuple …