Du 17 octobre au 23 octobre se tient le Mondial de l’automobile à Paris. A cette occasion, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a été interrogé par BFM Business. Il a notamment dénoncé les choix de l’Union européenne visant à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 et la promotion (l’injonction) de la voiture électrique, décisions qu’il qualifie de « dogmatiques et naïves ». Il estime par ailleurs que les dirigeants européens ont « pris en otage » les constructeurs automobiles et que leurs décisions ne font que « dérouler un tapis rouge aux constructeurs chinois ». Il appelle les Français à « se préoccuper de leur liberté de mouvement », notamment « au moment de leur vote » et « à pousser les différents candidats à s’exprimer clairement sur leurs positions vis-à-vis de la liberté de mouvement individuelle et familiale ». Pendant que l’industrie automobile alerte sur les dangers du « tout-électrique » et que la France connaît une crise énergétique et des risques de coupures de courant, Emmanuel Macron annonce une hausse de 1000 € de la prime pour l’achat d’une voiture électrique pour les « foyers les plus modestes ».
L’actualité se prête donc parfaitement à la chronique du dernier ouvrage de Christian Gerondeau,« La voiture électrique et autres folies », le troisième tome de « La religion écologiste ». Après avoir répondu aux douze mensonges du GIEC, Christian Gerondeau, dans ce nouvel opus, ne s’attarde pas seulement sur le véhicule électrique, mais traite également des transports en général, du bâtiment, ou des modèles du GIEC.
L’auteur présente les inconvénients de la voiture électrique, pour l’utilisateur d’abord, pour la planète ensuite et pour les autres usagers de la route enfin. S’appuyant sur le rapport 13/2018 de l’Agence européenne de l’environnement, il démontre qu’un véhicule électrique est plus polluant qu’un véhicule à essence quand il est alimenté par une électricité produite par une centrale à charbon. Si cette électricité est produite par une centrale à gaz, le véhicule électrique est à peine moins émetteur de carbone qu’un moteur diesel. La conclusion est simple, seule une électricité totalement décarbonée pourrait donner un avantage écologique à la voiture électrique.
Comme le rappelle M. Gerondeau, cela ne serait réellement possible qu’avec la production nucléaire car « les énergies renouvelables ne pourront jamais répondre à la majeure part des besoins en électricité d’aucun pays ». Le tout-électrique n’est pour lui qu’une idéologie, d’autant qu’il démontre que le parc automobile européen n’accroît les émissions de CO2 dans l’atmosphère « que de 0,3 milliard de tonnes par an, soit 1/10 000e du phénomène sur lequel l’Union européenne affirme vouloir agir » (p. 25).
Après avoir évoqué le problème des batteries nécessaires au fonctionnement de ces voitures et dressé un panorama de la pollution de l’air qui s’améliore nettement dans les villes occidentales, le viseur de Christian Gerondeau s’attarde sur les faiblesses de la voiture électrique. Son exposé nous montre que s’il ne faut que 5 minutes pour faire le plein d’un réservoir diesel ou essence, une voiture électrique nécessite au minimum 30 minutes pour recharger la batterie à 80% de sa capacité. D’ailleurs, en prenant l’exemple de la Tesla 3, il montre qu’il faut trois fois plus de temps pour porter la charge de 60 à 80% que de 20 à 40%.
L’auteur continue en s’indignant des subventions gigantesques accordées par les Etats aux mobilités électriques et du poids qu’elles font peser sur les finances publiques pour un résultat peu satisfaisant. Car la suite du livre est une réponse aux alarmistes climatiques et au GIEC. Remettant en cause les modèles de calcul du GIEC tant sur la hausse du niveau des océans que sur celle de la température, il accuse les experts de ne pas évoquer les diverses périodes de changements climatiques que la Terre a connues. Il évoque notamment les travaux sur les carottes glaciaires qui ont démontré l’existence de variations climatiques extrêmement rapides et importantes par le passé comparativement à la légère hausse que notre monde connait depuis la fin du XIXème siècle (+1,1°C entre 1850 et aujourd’hui). Ce léger réchauffement, selon Christian Gerondeau, « comporte d’ailleurs plus d’effets heureux que négatifs » (p. 106). Le développement économique, s’il favorise la hausse des émissions de CO2, permet aussi la hausse de l’espérance de vie, une plus grande prospérité, une baisse de la mortalité juvénile, etc. Selon l’auteur, le combat écologiste serait, en fait, une lutte contre les pauvres et les pays en développement.
Attaquant tour à tour les diverses « COP », l’hydrogène, les énergies dites renouvelables et le sabotage de la filière nucléaire en France (il estime qu’il est préférable d’allonger la durée de vie des réacteurs nucléaires que d’en construire de nouveaux), son livre se veut, comme les deux précédents, une réponse point par point aux multiples idées erronées, désormais ancrées dans une grande partie de la population occidentale et des élites dirigeantes. Entre l’immense gaspillage des deniers publics et le sabotage de nos industries, le combat écologiste nous coûte « plusieurs points de PIB […] gaspillés en pure perte » (p. 235) : l’écologisme ruine l’Occident. Christian Gerondeau termine son épilogue en souhaitant la défaite des idéologues du climat, « dans l’intérêt de l’Humanité et pour que cesse le pessimisme qui ravage trop souvent notre jeunesse » (p.239).
Certains diront que les propos de M. Gerondeau remettent en cause le « consensus » des climatologues (étiquetés GIEC). A cela, l’intéressé répond « qu’il n’existe pas une science du climat » mais que « l’étude des phénomènes climatiques fait appel à des dizaines de sciences et d’expertises entièrement différentes » (p. 243).
10 commentaires
Quand les ignorants ont la parole, on a Christian Gerondo.
Serge Rochain
Reste la question essentielle : pourquoi une majorité de politiciens occidentaux de tous partis -qui ne sont pas tous des imbéciles-, adhèrent-ils d’enthousiasme à la doxa indémontrée du réchauffement climatique anthropique, et sacrifient-ils des centaines de milliards durement gagnés par leurs contribuables pour un but très improbable ? Seulement pour gagner quelques voix écolos ? On a peine à la croire… Alors quoi ?
A côté de l’imposture écologique et de la vertu environnementale de l’électrique pas si certaine que certains l’affirment, il y a aussi un gros danger économique , souligné par Tavarès, l’invasion les voitures électriques chinoises que les consommateurs non citoyens vont acheter sans retenue!!! Ceci au détriment de nos emplois et donc de la prospérité qui en découle mécaniquement.
@PROVOST
« l’invasion les voitures électriques chinoises que les consommateurs non citoyens vont acheter sans retenue!!! Ceci au détriment de nos emplois et donc de la prospérité qui en découle mécaniquement. »
=> Certes… Mais qu’ont fait les constructeurs européens en matière de VE ces 10 dernières années ? Renault et BMW ont sorti la Zoé et l’I3 il y a 10 ans et n’ont rien développé jusqu’à très récemment. Leur inactivité a permis d’ouvrir un boulevard aux Chinois et à Tesla. On a le marché que l’on mérite.
Croyez vous cela ou donnez vous simplement encore une raison ? regardez ce qu’il y a sur les listes électorales des imbéciles et des fainéants, une vraie mafia
Carlos Tavares a raison. Il est complètement absurde de vouloir arrêter le moteur thermique en 2035 ! Le véhicule électrique est bien plus polluant que le thermique si l’on considère le moment où il est fabriqué et le moment où il part à la casse. Sans compter le problème du recyclage des batteries …?? l’exploitation et le coût des terres rares ???
Comble du comble, Madame Borne, vient d’autoriser l’huile de friture comme carburant ????? Si.. si…?
Ou l’incommensurable connerie de nos dirigeants qui n’y connaissent rien à l’automobile et qui veulent la tuer, comme le reste, alors que tous nos moteurs actuels ont fait d’énormes progrès. et continueront à en faire. L’électrique pure n’est absolument pas justifiée. et ruinera les français ! mais ils s’en rendront compte trop tard, comme d’habitude !
Qu’attendent t’ils pour virer tous ces fous furieux ???? D’URGENCE !
Hélas, il semble bien que les dirigeants nationaux autant qu’européens ne soient que des ronds de cuir qui se promènent au gré des courants peut être avec l’espoir d’obtenir quelques voix de plus mais attention si un jours les verts/rouges devaient être aux manettes ce serait une forme de dictature qui ne dit pas son nom.
Macron navigue à vue, pour preuve il accorde 1000€ (la belle affaire !) pour l’achat d’une voiture électrique, c’est ce qui s’appelle ramer à contre-courant. Après avoir accepté la réduction de la production d’énergie nucléaire, il se trompe encore en faisant développer une masse d’éoliennes (sauf au Touquet…) Faut il qu’il compte si mal pour ignorer que plus il y aura de voitures électriques, plus nous aurons besoin de produire d’électricité : on peut voir dans quelles difficultés nous sommes pour éviter les coupures cet hiver à cause de l’impéritie des individus qui ont fermé Fessenheim, c’est à dire en lâchant la proie pour l’ombre si j’ose faire la comparaison.
A propos des voitures roulant diesel, on voit à quel point Macron veut les supprimer (pour faire plaisir aux verts/rouges) : ce carburant naguère moins taxé que l’essence est aujourd’hui le plus cher à la pompe. Alors, je voudrais que l’on m’explique ce que les pétroliers vont devoir faire avec ce carburant qu’ils vont stocker à outrance. Car il faut se souvenir, qu’à l’origine, le g o avait été sous taxé sur demande des mêmes pétroliers qui ne savaient comment l’écouler. De plus qu’adviendra t il des fabricants de moteurs thermiques ?
Pour terminer, je voudrais dire un mot sur la pollution des moteurs diesel actuels pour lesquels les constructeurs ont fait de gros efforts de réduction et M. TAVARES a raison de dénoncer le choix foireux des instances européennes qui n’ont rien compris.
J’ai reçu et lu ce livre aussitôt sa parution.
Christian Gerondeau est ingénieur polytechnicien. Dans son dernier livre « La voiture électrique et autres folies », il prétend démontrer que les voitures électriques n’ont aucun avenir.
Après la lecture de son livre, voici l’analyse de certains de ses arguments :
1. Les batteries n’ont que peu évolué depuis leur invention il y a 200 ans (p. 19) :
C’est faux. L’auteur fait table rase de tous les progrès réalisés dans le domaine de la densité énergétique ou du nombre de cycles, selon les générations de batteries (ex. nickel-cadmium de la Peugeot 106 de 1995 vs lithium-ion actuellement).
2. La puissance de 250 kW constitue l’extrême limite de ce qu’il est possible d’atteindre avec les bornes à recharge rapide (p. 34) :
C’est faux. Le réseau Ionity installe depuis 2018 en Europe des bornes pouvant délivrer jusqu’à 350 kW.
3. L’autonomie réelle d’une Tesla Model 3 n’excède pas 160 km sur autoroute (p. 35) :
C’est faux. Dans le passage situé entre les p. 35 et 38, C. Gerondeau a tenté de simuler informatiquement un trajet autoroutier en Tesla Model 3 Standard Plus (approximativement appelée « Tesla A3 » avec des caractéristiques erronées, p. 37), à l’aide des Superchargeurs Tesla (SuC).
Le réseau de SuC Tesla étant étendu, il est généralement inutile de prévoir une marge de 20% minimum en arrivant à un SuC, comme le recommande C. Gerondeau. Quelques pourcents résiduels de batterie peuvent suffire, ce qui permet justement de réaliser sans encombre un trajet de près de 2 heures d’autoroute aux vitesses réglementaires, en conditions réelles. Ce qui est d’ailleurs cohérent avec les recommandations de la Sécurité Routière concernant le temps de pause, que l’on soit en véhicule thermique ou électrique : toutes les 2 heures maximum.
4. Il serait presque impossible aux Belges ou Hollandais de traverser la France en voiture électrique (p. 39) :
C’est faux. L’auteur est invité à se rendre à plusieurs superchargeurs français durant les périodes de vacances. Il sera sans doute étonné par la proportion de véhicules électriques immatriculés en Belgique ou aux Pays-Bas.
5. Si le parc automobile est constitué de VE, cela nécessiterait une centrale nucléaire tous les 100 km (p. 41) :
L’auteur prend l’hypothèse du parc automobile qui serait brutalement motorisé en électrique, avec les caractéristiques d’autonomie et de temps de recharge actuelles. Il détermine qu’il faudrait ainsi 5000 bornes de recharge et une centrale nucléaire par section d’autoroute de 100 km.
Or le parc ne comporte à ce jour qu’environ 2% de VE. Selon l’Agence Européenne de l’Environnement (rapport N°02/2022, p. 57), la proportion de VE serait de 20% en 2030 et 88-99% en 2050. En 2035, la vente des véhicules thermiques neufs sera interdite. Cependant, les véhicules thermiques d’occasion pourront continuer à circuler bien au-delà de 2035.
Cette progressivité de l’électrification du parc permettra notamment l’amélioration de l’autonomie et de la réduction des temps de recharge rapide des VE. Voici les évolutions de ces dernières années :
– +8 ans / 2030 : il y a 8 ans, les VE de première génération (Renault Zoé, Nissan Leaf, Tesla Model S…) ont vu leur autonomie réelle augmenter entre 50% et 100%, selon les modèles.
– +28 ans / 2050 : environ 28 ans en arrière, les VE disposaient d’autonomies très réduites, en raison notamment de la technologie de leurs batteries. Exemples: Peugeot 106 Electric (90 km, batteries Nickel-Cadmium, GM EV1 (150 km, batteries plomb-acide).
Cela signifie qu’avec l’accroissement des autonomies et la réduction des temps de charge rapide au fil des années à venir, le besoin de 5000 bornes et d’une centrale nucléaire par section d’autoroute de 100 km n’est absolument pas justifié.
6. Personne n’a la réponse quant au recyclage des batteries (p. 50) :
C’est faux. Les solutions existent : la filière est en train de se mettre en place et des sociétés de recyclage de batteries de véhicules sont déjà opérationnelles (ex. SNAM en France, Redwood Materials aux USA…). Cependant, le volume actuel de batteries à recycler est faible, car la plupart des VE de première génération (à partir de 2012) circulent toujours avec leur batterie d’origine.
7. Les résultats financiers de Tesla sont artificiels car reposant principalement sur les crédits carbone (p. 61) :
C’était vrai il y a 2 ans, ça ne l’est plus. L’auteur se base sur les données du premier trimestre 2020, ce qui était exact à l’époque. Le livre ayant été écrit début 2022 (il aborde le conflit ukrainien), l’auteur aurait pu se baser sur des données financières plus récentes. Il apparaît ainsi que la vente de crédits carbone ne représentait qu’une minorité des revenus totaux de Tesla : 5% maximum pour toute l’année 2021.
Concernant le reste du livre, il aurait été souhaitable que l’auteur approfondisse le sujet de la voiture électrique, plutôt que de se disperser en abordant par exemple la réforme du baccalauréat (p. 216), le château de Vincennes (p. 265) etc.
Ainsi, l’auteur aborde la question de la consommation énergétique importante des VE sur autoroute (p. 37). Pourquoi ne pas parler de celle, bien plus élevée en proportion, des véhicules thermiques sur tous les trajets en agglomération ? Il faut rappeler que la majorité des automobilistes français réalisent principalement des trajets quotidiens de quelques dizaines de km maximum. Les longs trajets étant occasionnels pour la plupart.
Il n’est surtout pas question d’encenser la voiture électrique et encore moins de ne lui accorder que des vertus. le terme « voiture propre » que l’on entend partout a le don de m’irriter…
Incontestablement, elle doit relever un certain nombre de défis (prix de vente, infrastructure de recharge, dépendance à la Chine…). Ces sujets doivent être abordés, cependant avec une maîtrise suffisante, une approche rigoureuse et du bon sens… Ce qui manque clairement dans ce livre.
En conclusion, il existe d’autres publications plus pertinentes sur le thème de la mobilité électrique. Celle-ci n’est clairement pas à recommander.
@Bertrand
« Leur inactivité a permis d’ouvrir un boulevard aux Chinois et à Tesla. On a le marché que l’on mérite. »
On peut aussi s’interroger sur les raisons de ce que vous nommez « inactivité ». Ces dix années d’expérience leur ont peut-être montré quels seraient les problèmes à affronter pour rendre les VE aussi pratiques et performants que les thermiques. Les batteries ont fait des progrès, certes, mais les capacités restent encore limitées par le poids mort à transporter, et les temps de recharge excessifs par rapport au plein d’un thermique, et à terme des progrès limités sur ce poste à cause des quantités d’énergie électrique à transférer entre bornes et VE sans faire fondre les câbles!
Tavares a sans doute raison, il suffit d’attendre quelques mois/ années pour que le mur des réalités physiques ait raison de cette folie!
Le GIEC est un leurre pour bobos dépravés. La voiture électrique est une foutaise de 1ère classe qui sera prochainement abandonnée comme elle le fut déjà par le passé (bien qu’à l’époque très performante). L’électricité a des vertus qu’on se doit d’exploiter, mais la voiture électrique demeure, pour l’instant, un défi irréalisable tant les contraintes connexes sont importantes. Qu’une tentative de développement soit mise en place : OK, mais de là à vouloir faire du tout électrique d’ici à 30 ans, c’est une folie digne d’un cerveau « socialiste », c’est-à-dire inexistant.