Lors de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi de simplification de la vie économique, le devenir des CESER était en jeu.
En charge de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique, la commission spéciale de l’Assemblée nationale avait adopté le 24 mars un amendement déposé par le député LR Ian Boucard de suppression des Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER).
Rappelons qu’il s’agit de ces instances consultatives composées de représentants des entreprises, des organisations syndicales et des associations, auxquelles s’ajoutent des « personnalités qualifiées », qui sont chargées d’éclairer les assemblées politiques que sont les conseils régionaux. Autrement dit, il s’agit d’une déclinaison au niveau régional du Conseil économique social et environnemental, comme il en existe d’ailleurs un au niveau européen.
Une défense tous azimuts des CESER
Le député LR avait motivé son amendement de manière très offensive en qualifiant les CESER « d’assemblées corporatistes » dont la fonction « était identique à celle « d’une association de quartier ou un bistro »…
L’examen de cet amendement devait revenir en discussion à l’Assemblée avec celui de l’ensemble du texte à partir du 8 avril. Or, c’est une véritable campagne médiatique qui est menée par les différents CESER pour éviter de disparaître, tandis que la gauche a vitupéré des « coupes à l’aveugle ». En voici un florilège :
- La présidente du CESER de Bourgogne-Franche-Comté a dénoncé une attaque contre la démocratie et une « trumpisation » de la vie politique française. « On est là pour défendre l’intérêt général, et nous construisons nos avis avec toutes les forces vives du territoire ». Le budget est limité à 1,4 million d’euros annuellement (France 3 Bourgogne-Franche-Comté, 29 mars 2025).
- Le vice-président du CESER de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentant de la CGT, allègue que les préconisations du comité « peuvent servir de base pour nos revendications ». De son côté, le représentant du syndicat des employeurs CPME Sud relève que le budget du comité est inférieur à 0,1 % du budget régional et qu’il s’agit « du seul lieu d’échange de la société civile dans toutes ses différences », un double argument repris à foison (La Marseillaise, 8 avril 2025).
- La présidente du CESER des Pays-de-la-Loire déclare énigmatiquement que « Le CESER participe à faire société ». Elle exulte : « Sur les 5 dernières années, nous avons produit 25 contributions, 85 avis et 22 rapports » (Ouest France, 8 avril 2025). Si nous calculons bien, les 120 conseillers doivent être surchargés de travail puisqu’ils auront rendu en moyenne 4 rapports par an, 5 contributions et 17 avis…
- Le président du CESER des Hauts-de-France a lui aussi parlé d’une « forme de trumpisme », d’une « atteinte à la démocratie », tout en décrivant les membres du comité comme les « représentants de la démocratie participative » (BFM Lille, 8 avril 2025).
- Le président socialiste de la région Bretagne a déclaré : « Nous avons plus que jamais besoin de corps intermédiaires capables de porter la voie de la société civile » (Le Télégramme, 8 avril 2025).
Un constat accablant
En contrepoint, on relèvera, avec la proposition de loi (n° 413) visant à supprimer les CESER déjà déposée le 15 octobre 2024 par le député Philippe Juvin qu’« on estime que les budgets cumulés de l’ensemble des CESER représentent entre 50 et 60 millions d’euros, pour un nombre de rapports limités », des rapports « relativement ignorés par les élus et les citoyens », qu’un président de CESER « peut percevoir jusqu’à 50 % des indemnités de président de conseil régional, pour des responsabilités peu comparables », que « les membres rémunérés sont régulièrement accusés d’alimenter les corporations, les amitiés syndicales ou politiques ».
Il faut supprimer le CESE et les CESER
Un constat accablant que partage l’IREF. Au même titre que le Conseil économique, social et environnemental (dont le coût annuel, même en baisse, s’élève à 35 millions d’euros en 2025) et le Comité économique et social européen de Bruxelles, les CESER, nids du corporatisme, du capitalisme de connivence et pour une part de la fausse société civile, doivent être supprimés.
En effet, l’IREF met en cause depuis longtemps le principe même du Conseil économique, social et environnemental, dont beaucoup avaient évoqué la disparition avant qu’il ne soit préservé lors de la réforme constitutionnelle de 2008 sous Nicolas Sarkozy grâce à l’ajout du terme « environnemental » dans son titre…
L’organe national étant inutile, il va de soi que sa déclinaison sous forme régionale l’est tout autant… Ce n’est certes pas avec leur suppression que l’on redressera nos finances publiques, mais, en ces temps si durs, un « gisement » de près de 100 millions d’euros d’économies au total n’est pas à négliger.
L’Assemblée nationale s’est finalement prononcée le 10 avril. Elle a, sans surprise, sauvé les CESER en refusant de faire droit à leur proposition de suppression. L’intense lobbying en leur faveur n’aura donc pas été inutile… Espérons cependant que ce ne soit que partie remise.
16 commentaires
Des usines à gaz inutiles et parasites avec des centaines de planquės du rėgime qui vivent de nos mpôts. Eliminons tout ça, aucune valeur ajoutée.
CESER : connaissez-vous ces ces assemblées aussi inutiles que le CESE national ?
L’activité principale de ces bidules est de se demander ce qu’ils pourraient bien faire pour justifier leurs prébendes, et en désespoir de cause de copier servilement des rapports bien pensants venus d’ailleurs. On sent à leur réaction fébrile qu’il ne sera pas facile de faire le ménage, pour cela il faudrait une volonté de servir le pays et un peu de courage : ce n’est pas gagné !
On cherche des économies : il serait temps de supprimer toutes ces assemblées et agences factices destinées à acheter des électeurs partisans au prix d’une dette souscrite malgré nous, mais en notre nom, …
J’ai consacré beaucoup de temps avec CESE (en fait un de ses consultants !) au sujet d’une proposition retenue: proscrire l’expression “gratuit” et la remplacer par “payé par vos impots” dans les communications de l’état… vous en avez vu le résultat?
Moi j’ai reçu une tartine de baratin qui avait clairement pour but de “noyer le poisson”!
Eh bien noyons le CESE!
L ‘Etat est partout et n’a pas de contre pouvoir , de plus, étant prolifique et parent laxiste, il n’a plus aucune prise sur ses propres créatures. La réforme, même à la marge, n’est pas à sa portée. Il finira bouffé par la plus puissante d’entre elles , à la russe . Heureusement nous n’avons ni gaz , ni pétrole , et les caisses sont vides , cela n’aura qu’un temps . Enfin, je dis ça, le Liban …. Mais bon notre pays en a vu d’autres , le mystère le plus grand est que nous ayons réussi un tel relèvement après les affres de la révolution , alors gardons espoir !
J’ai rencontré d’excellents travaux du CESER Hauts de France. Mais les politiques de la région et les collectivités locales concernées n’ont pas souhaité s’y intéresser. Au moins cela les aurait sorti de leurs préoccupations personnelles et politiciennes.
Incapacité totale à réduire la moindre dépense ? Le contraire serait prendre le risque de perdre des voix et des emplois de pantouflards ainsi que les droits à la retraite y attachés.
Ayant pu voir de près le fonctionnement de ces CESER, ce ne sont que des fromages pour quelques représentants d’associations et syndicats, peu de rapports en sortent, qui ne sont lus que par eux-mêmes le plus souvent, et qui ne sont suivis d’aucune décision; c’est une gabegie qui ne profite qu’à leurs membres, et pas au bien commun.
Plus facile de taxer les retraités que de s’attacher à faire des économies en supprimant des organismes peu utiles
Ces structures créées par le légendaire Hollande durant son pitoyable mandat sont des parkings pour socialistes, communistes et écologistes mis en échec dans les urnes et pour leurs petits copains parasites également désoeuvrés.
A supprimer d’urgence.
Les députés n’avaient aucun intérêt à leur suppression puisqu’ils en profitent! Cela confirme l’immobilisme de ce pays.
Vous pourriez parler également de la suppression des Safer qui serait bienvenue.
Ils ne les supprimeront pas car c’est un refuge pour eux et leurs “copains”.
Mais… n’y aurait il pas là un délit d’emplois fictifs? et ceux qui protègent ce détournement d’argent public ne seraient il pas passible d’inéligibilité?
Une enquête parlementaire devrait être ouverte pour vérifier le bon emploi de l’argent dépensé par rapport aux résultats obtenus!
Cela m’étonnerait beaucoup que l’on supprime ces machins. Que ferions nous de tous ces politiques, sportifs, artistes, syndicalistes en mal de recyclage? Les CESE et toutes ces commissions sont des planques à copains.
Je vois qu’une solution : nommer Musk pour un gigantessue plan de licenciement de tous ces nuisibles payés grassement par nos impôts.
Pour ça il y a un préalable, bien voter.
On a eu ces malades qui nous gouvernent,maintenant on a ces parasites à tous les étages;un bon traitement s’impose!!
Des fromages inutiles pour caser les copains encartÄ—s…. Beurk…. Mais ceux qui bossent engraissent ces parasites.