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Le gouvernement lance une timide libéralisation de la prescription des lunettes

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L’Assemblée nationale a procédé vendredi 22 octobre dernier à l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022. Avec la contraception « gratuite » pour les femmes de 18-25 ans et des consultations « gratuites » chez le psychologue, les dépenses vont bon train. Malgré tout se dégage une mesure intéressante, mais qui aurait pu l’être davantage. Il est, en effet, prévu que les orthoptistes puissent prescrire des lunettes sans avis d’un ophtalmologue. Cette mesure vise à éviter aux patients des délais d’attentes longs chez l’ophtalmologiste, qui peuvent parfois atteindre six mois dans certaines régions. Si l’opposition à l’Assemblée, de droite comme de gauche, crie à la dégradation de la qualité des soins, cette mesure s’apparente à une certaine libéralisation de la prescription des lunettes.

Le gouvernement aurait pu aller plus loin. Depuis le 17 octobre 2016, les opticiens sont autorisés à adapter les verres correcteurs et les lentilles de contact dans le cadre d’un renouvellement, voire à délivrer des lunettes sans ordonnance en situation d’urgence. Le gouvernement aurait pu autoriser à un opticien de changer sans ordonnance les lunettes d’un client, voire de prescrire des lunettes à une personne constatant de récents troubles de la vue. C’est déjà le cas dans de nombreux pays, notamment européens, où les opticiens se chargent de mesurer la correction du client et le dirigent vers un ophtalmologiste s’ils détectent un autre problème que la simple baisse de la vue. Et cela sans aucun problème sanitaire.

Les opticiens étaient 40 783 en France en 2020, contre 5 850 ophtalmologistes et 5 506 orthoptistes. Une véritable libéralisation de la prescription en faveur des opticiens permettrait de contrer le manque d’ophtalmologistes dans les déserts médicaux et de réduire l’attente avant un rendez-vous.

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Guy-André Pelouze 26 octobre 2021 - 6:20

Le gouvernement lance une timide libéralisation de la prescription des lunettes
1/ Il est parfaitement extravagant que ce soit l’État qui « décide » de ce qui relève du contenu d’un contrat d’assurance. Les professionnels en question sont diplômés et ils sont responsables de leurs actes.
2/ La prescription de verres correcteurs est un acte technique tout a fait réalisable par un orthoptiste et ce depuis longtemps. Il est parfaitement codifié et peut être reste-t-il une infime minorité de prescriptions difficiles…
On imagine le temps perdu et les surcoûts de cette surmédicalisation qui touche tout le système de soins. À cause de l’immobilisme de la sécu et de la tutelle étouffante de l’état qui est en conflit d’intérêt permanent le système se bloque périodiquement et alors, les députés se déguisent en sauveur et votent des soupapes pour éviter le blocage total.
En réalité nous passons, à cause d’une incroyable capacité à décider, à côté de changements favorables à la qualité des soins. Le rapport Berland date de 2003… En 1977, étant en formation au Québec, j’ai pu constater ce que les infirmières sont beaucoup plus efficaces et utiles aux patients quand elles dirigent leurs actions. Et que les médecins consacrent leur énergie à ce qu’ils savent le mieux faire. C’est pareil en ophtalmologie.
Berland Y : rapport d’étape octobre 2003 : coopération des professions de santé : le transfert de tâches et de compétences.55 pages.

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