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Ronald Coase, le connaisseur de l’entreprise

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L’économiste d’origine britannique Ronald Coase s’est éteint lundi 2 septembre 2013 à l’âge de 102 ans. Auteur peu prolifique pour un économiste d’envergure internationale (faut-il y voir un gage de qualité ?), mais non moins révolutionnaire dans la manière de penser l’entreprise et les externalités, il a eu un impact majeur sur des générations d’économistes. En 1991, il est le récipiendaire du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel « pour la découverte et la clarification de l’importance des coûts de transaction et des droits de propriété pour la structure institutionnelle et le fonctionnement de l’économie. »
Les économistes retiennent principalement deux articles de Ronald Coase. Le premier, datant de 1937, propose une théorie de la firme en montrant que la théorie microéconomique de l’époque était incomplète car elle négligeait les coûts quant à l’exécution d’un contrat ou la gestion d’une organisation. Dans cet essai, il explique la naissance des grandes entreprises, plus à même de rationaliser ces coûts. Les répercussions de cet article se retrouvent dans le droit de l’entreprise et le droit des contrats, ainsi que dans la structure du système financier. Le second article est publié en 1961. Il porte sur les coûts de transaction dans une économie de marché où certaines externalités ne sont pas internalisées par les acteurs. La question est de savoir qui est tenu pour responsable dans une telle situation. Pour Ronald Coase, la négociation entre les parties serait plus optimale et efficace que la poursuite devant les autorités compétentes. Ce dernier concept a notamment un impact substantiel en économie de l’environnement.
Ses travaux sont à l’origine du courant de la nouvelle économie institutionnelle et font également référence en analyse économique du droit, discipline qui s’attache à entrevoir les problèmes juridiques et institutionnels avec les outils de la microéconomie. Mais plus récemment, il s’est indigné, dans la prestigieuse Harvard Business Review, de la direction que prenait la recherche économique dans les universités. II lui reproche notamment de se trouver « isolée de la vie des entreprises », car dévoyée par l’utilisation tous azimuts des mathématiques et de l’économétrie. À ce sujet, laissons-lui les derniers mots :
« Il est temps de réconcilier la science économique désormais sérieusement réductrice et l’économie réelle. Les économies de marché qui émergent actuellement en Chine, en Inde, en Afrique et ailleurs sont annonciatrices d’une nouvelle ère d’entreprenariat, porteuse pour les économistes d’innombrables opportunités d’études sur l’économie de marché, et la capacité à rebondir de sociétés d’une grande diversité culturelle, institutionnelle et en matière d’organisation. Or cette intelligence ne sera possible que dans la mesure où la science économique pourra se recentrer sur l’étude de l’homme tel qu’il est, et du système économique tel qu’il existe. »

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