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Trump : Préjugés et mauvais perdants

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Les nouvelles des deux côtés de l’Atlantique sont presque monopolisées par des rapports négatifs sur le président des États-Unis, Donald Trump, et sur ses activités. De plus, les politiciens et même les dirigeants nationaux se joignent à ce chœur de condamnations. Des manifestations publiques contre le président sont organisées et des remarques agressives sur lui sont faites. Elles dépassent les limites de l’objectivité et du bon goût. Certaines des choses que M. Trump a dites lui-même méritent des critiques sérieuses, mais le niveau de ses déclarations n’a pas été inférieur à celui de certains de ses adversaires. Rarement quelque chose de positif est rapporté ou reconnu dans son programme, ses actions et ses rendez-vous. Chaque nomination présidentielle est confrontée à des allégations d’agendas cachés et de conflits d’intérêts et M. Trump lui-même n’est pas épargné par de telles accusations.

Même si on peut critiquer ce président, son programme et son style, la situation exige une approche impartiale.

Un langage rude : une nouveauté dans le monde politique

Tout d’abord, le langage parfois rude du président est une nouveauté dans le monde politique d’aujourd’hui. La plupart des candidats aux postes de secrétariat d’Etat présentés par M. Trump semblent être, lorsqu’ils sont jugés de manière impartiale, hautement qualifiés. Les accusations selon lesquelles les liens commerciaux du président l’ont placé dans une situation de conflit d’intérêts n’ont jusqu’à présent pas été étayées.

Le langage parfois rude du président est une nouveauté dans le monde politique d’aujourd’hui et certaines de ses premières actions pendant son mandat pourraient être considérées comme prématurées. Cependant, quel que soit le résultat anticipé, M. Trump n’hésite pas et met en œuvre des éléments clés de son programme. En outre, il semble accepter les conseils de personnes qualifiées de son équipe.

Une grande partie de l’agenda du président, comme la réforme d’une administration fédérale trop bureaucratisée et la réduction drastique du nombre monstrueux de lois et de règlements sont plus que raisonnables. Ca pourrait être aussi un bon remède pour l’administration européenne…

Pour d’autres parties du programme du président Trump, telles que le commerce et la politique étrangère, il serait plus sage pour d’autres gouvernements de s’engager dans une discussion ouverte avec le président et son administration que de se lancer seulement dans des condamnations générales. Des promesses faites par M. Trump aux élections, celles concernant Mexique posent le plus gros problème et l’administration semble se diriger vers une impasse. On peut seulement espérer trouver des moyens pour noyer le problème.

Des propos absurdes

D’autres accusations à l’égard de M. Trump concernent ses relations avec la Russie. On affirme qu’il aurait été activement soutenu par celle-ci et que le piratage russe de la campagne de Clinton aurait été un élément de la victoire de M. Trump. En plus de jeter le doute sur la force de la démocratie américaine, cette ligne de raisonnement se résume à dire que ce sont les manipulations de la Russie, et non le désir de changement des électeurs, qui ont défini le résultat de la campagne. C’est une excuse pitoyable pour une défaite électorale que d’ignorer la nécessité pressante d’un changement politique.

Le préjugé, si manifeste aujourd’hui envers le président Trump, est toujours dangereux. Il est certainement souhaitable que ceux qui adhèrent aux principes démocratiques forment une opposition plus constructive. Le scandale, la propagation d’insinuations et le lancement d’accusations sans fondement contre des opposants politiques sont des pratiques non démocratiques, dignes des régimes autoritaires et totalitaires.

Donald Trump est le président démocratiquement élu des États-Unis et ceux qui affirment qu’il est un danger pour la démocratie américaine ignorent le système élaboré de freins et contrepoids intégré dans ses mécanismes constitutionnels et trahissent leur manque de confiance dans cette démocratie.

Beaucoup de leaders européens, cependant, enfourchent sans vergogne ces viles accusations. Encore une fois: il est vrai que l’administration actuelle des États-Unis remet en question certains des éléments établis depuis longtemps dans les relations entre les États-Unis et l’Europe. Mais ce problème doit être abordé de manière plus ouverte. Dans ses annonces, le nouveau secrétaire américain à la Défense James Mattis confirme l’attachement de son pays à l’OTAN. La demande de Washington – et ce n’est pas la première fois! – à ce que l’Europe s’implique davantage dans sa propre défense est parfaitement légitime.

Il est probable que la vraie préoccupation des establishments politiques européens est que les électeurs exigeront aussi des changements réels et que l’exemple des États-Unis encouragera de nouveaux mouvements en Europe. On affirme, par exemple, que le succès de M. Trump pourrait aider le Front National en France. C’est tout à fait étrange, car les positions économiques de son leader, Marine le Pen, ressemblent à celles de l’extrême gauche. En effet, diaboliser le nouveau président américain et ses initiatives politiques peut être plus facile pour certains dirigeants européens que de faire le point sur les problèmes de leurs propres pays et de réformer leurs économies.

On entend des voix dire que le Kremlin va essayer de manipuler les prochaines élections en Europe. Permettez-moi de répéter la question: le système démocratique européen est-il si fragile? Ou, peut-être, des préparatifs sont déjà en cours dans certains pays européens afin de sortir un alibi pour avoir perdu dans les urnes.

Dans une démocratie, la perte d’une élection doit être acceptée. Au lieu de devenir une opposition constructive, de nombreuses parties intéressées des deux côtés de l’Atlantique ont recours maintenant à un discours de mauvais perdant ressassant ses préjugés contre le gagnant. Cette réaction constitue une menace beaucoup plus grave pour la démocratie que le Président Trump lui-même.

Prince Michael von Liechtenstein est membre du Comité Directeur de l’IREF et fondateur du think tank GIS (Geopolitical Intelligence Services) sur lequel a été publié la version anglaise de cet article

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3 commentaires

Laurent 46 21 février 2017 - 6:50

Chère Démocratie
Il est aujourd'hui permis de se demander ou est passé la Démocratie,
Tout est organisé pour dénigrer systématiquement un nouvel élu, surtout s'il ne rentre pas dans le moule de la bureaucratie et dans l'esprit des intello du monde entier.
De multiples associations sont prêtes à engager avec l'aide bienveillante de la presse, des campagne de dénigrement dans lesquels s'engouffrent tous les parasites fainéants et assistés de toute nature dans le seul but de se garantir des revenus sans contre partie, et surtout sans travail, et d'autres pour augmenter leur gros capital.
La Démocratie est derrière nous cela ne fera que s'empirer pour une fois de plus grâce aux médias et au net, devenir mondial jusqu'à la destruction.
Les hommes ! le seul animal qui s'auto détruit

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theano 22 février 2017 - 3:18

Ils l'ont mauvaise
Eh oui! Un président qui dit ce qu'il fait et qui fait ce qu'il dit, ça change des politicards de tous bords qui s'assoient sur leurs promesses de campagne une fois élus. Prenez-en de la graine, Mesdames et Messieurs les candidats à la prochaine élection présidentielle.

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J Perks 5 mars 2017 - 12:45

La nausée
"Dans une démocratie, la perte d’une élection doit être acceptée."

Le lynchage politique de D. Trump par "l'élite" globaliste et les media, durant la campagne et depuis son élection, est nauséabond, comme les réactions au brexit, elles aussi, écoeurantes.

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