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Plus de dépenses publiques, c’est moins de croissance

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Une étude de l’IREF en collaboration avec Contribuables Associés retrace l’historique des politiques de « stimulus ».Elles n’ont eu pour résultat que de multiplier la dette publique, et une nouvelle erreur a consisté à réduire la dette en augmentant les impôts. Les déboires de la France illustrent l’illusion de la « relance publique ».

  • Les pays qui ont le plus utilisé la dépense publique sont ceux dont la croissance est la plus faible,
  • Au-dessus de 35 % du PIB, la dépense publique accroît la dette,
  • La dépense publique est corrélée à la baisse de l’investissement et au faible niveau d’emploi,
  • La France, championne de la relance publique, présente une situation économique parmi les plus dégradées. La crise dans laquelle sont plongées les économies mondiales, depuis 2008, a incité les différents gouvernements à augmenter le niveau des dépenses publiques.

Cette hausse de la dépense publique a été un phénomène général parmi les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), et a contribué à une hausse sans précédent des dettes publiques. L’Etude que l’IREF vient de publier en collaboration avec l’association Contribuables Associés, comparant l’évolution des principaux indicateurs économiques sur la période récente (1997-2011) pour une trentaine de pays membres de l’OCDE, permet d’actualiser le lien entre dépense publique et croissance à la lumière des premiers effets des plans de relance publique entre 2008 et 2009. Les statistiques étudiées montrent qu’ils n’ont eu aucun effet d’entraînement sur le PIB. Pire, cette augmentation des dépenses a provoqué un creusement des déficits publics, car la plupart des Etats n’ont pas eu le courage de couper dans les budgets en réduisant le champ d’intervention de l’administration publique. Au lieu de diminuer le nombre de fonctionnaires et les services publics, ils ont cherché une compensation dans la hausse inconsidérée des imppôts. Cette hausse, pourtant sévère, n’a couvert les déficits qu’à hauteur de 70 %, principalement sous « l’effet Laffer » : la sur-fiscalité tue les recettes fiscales . Cette politique a donc eu pour conséquences une baisse de l’emploi (mesuré en heures totales travaillées), une dégradation de l’investissement et un ralentissement des exportations. En réalité, l’étude montre que 10 % de dépense publique supplémentaire entraînent, en moyenne, un point de croissance en moins. En 2010-2011, un euro dépensé par les pouvoirs publics en plus n’augmentait le PIB que de 1,1 euro. Il n’y avait aucun effet d’entraînement, l’économie se contentant de constater l’injection d’argent qui avait été faite. De même, un accroissement de 20 points de dépense publique supplémentaire provoque un déficit de 9 points de plus, soit 35 % de la dépense supplémentaire non couverts par l’impôt. Les pays qui ont une dépense publique élevée se trouvent ainsi dans une situation financière critique, avec une dette difficile à gérer. Ainsi, depuis la crise, la dette a augmenté dans beaucoup de pays. En 2012, dix sept pays sur trente et un dépassaient les 60 % de la règle de Maastricht, certains dans des proportions considérables. En France, la politique de Nicolas Sarkozy a consisté à augmenter la dépense publique à un rythme soutenu. La majorité de François Hollande au pouvoir, loin d’inverser cette trajectoire, l’a au contraire amplifiée. La dépense publique atteint désormais 57,1 % du PIB, les prélèvements culminent à 46,3 % et la dette approche 96 % de la richesse produite chaque année. La situation de la France, avec un niveau de dette et de dépense publique parmi les plus élevées du monde, est désormais alarmante. Son taux de croissance, sur la période 2008-2012 la situe bien en deçà de la moyenne des autres pays étudiés (1,7 % contre 2,6 %). Le niveau de dépense publique (54 % en moyenne sur la période) conjugué à un niveau d’investissement parmi les plus bas de la zone OCDE (19 % contre 22 %) augure des difficultés à résoudre le chômage dans un futur proche. Le constat est sévère : les pays où l’Etat intervient le plus ont les plus mauvaises performances. Moins de croissance du PIB et de l’emploi, moins d’investissement, moins de dynamisme des exportations. Les politiques de relance n’ont pas eu de retombées. Elles ont surtout augmenté le nombre des assistés et propulsé la dette vers des sommets. L’Etude est téléchargeable ci-dessous au format pdf.

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5 commentaires

Lionel FLEURY 2 novembre 2013 - 8:30

Inefficacité de la dépense publique
Il y a longtemps que les économistes libéraux ont montré que les politiques keynésiennes avaient perdu leur efficacité: anticipations rationnelles, etc. Relire Lepage.
Il n'y à plus que les fonctionnaires français ayant appris leur économie à l'école et non dans les entreprises, à le penser.

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pinhas 2 novembre 2013 - 9:38

fiscalité
toutes ces études ne sont pas connues des électeurs et même des politiques.
ainsi cela peut continuer tant qu'il reste un"riche"à plumer!

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Astérix 2 novembre 2013 - 10:33

Aucun avenir
Vous écrivez à juste titre :
"Les pays qui ont le plus utilisé la dépense publique sont ceux dont la croissance est la plus faible,
• Au-dessus de 35 % du PIB, la dépense publique accroît la dette,
• La dépense publique est corrélée à la baisse de l’investissement
et au faible niveau d’emploi,
• La France, championne de la relance publique, présente une situation économique parmi les plus dégradées."

Depuis des années, je ne cesse de répéter qu'il faut plafonner les prélèvements obligatoires à 30 % maximum, qu'il faut réduire les dépenses publiques de 300 milliards par an au minimum.

L'éducation nationale est grandement responsable de l'incompétence des Français en matière économique. Elle a tout mis en oeuvre depuis des années pour former des socialo-bolchéviques.
Nous avons le résultat.

Par ailleurs, il faut inscrire dans la constitution, entre autres mesures, l'interdiction pour tout fonctionnaire d'exercer un quelconque mandat public afin d'éviter tout risque de faillite économique pour la France…!

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Astérix 2 novembre 2013 - 4:43

Recommandation
Je recommande d'écouter attentivement l'interview suivante:

http://leblogalupus.com/2013/10/25/olivier-delamarche-suisse-il-ny-a-que-vous-qui-etes-en-democratie-encore-dans-le-monde/

Vous aurez une idée précise et claire de l'avenir qui nous attend….!

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Lionel Fleury 4 novembre 2013 - 5:25

Inefficacité de la dépense publique
Le rôle d'un Parlement, historiquement, est d'approuver la dépense publique.
Le nôtre a complètement abandonné ce rôle budgétaire en le confiant à l'administration par une utilisation abusive de la Constitution (art 34 et 40). Les députés sont alors ravis de jouer aux petits monarques en faisant des lois sur tout et sur rien.
La fonction publique, majoritaire au Parlement, ayant pour seul objectif sa propre subsistance, peut donc se laisser aller tranquillement à la voracité fiscale, sans laisser aucune possibilité de contrôle aux contribuables.

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