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La révolte fiscale

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Aux éditions Calmann Levy, mars 2019

MM. Fouquet et Noé unissent leurs plumes pour démontrer les vertus d’une fiscalité libérale. Ils font d’abord œuvre d’historiens des révoltes fiscales dont tous les temps furent jalonnés. Déjà, « La naissance d’Athènes, disent-ils, est le fruit d’une révolte fiscale » contre les Crétois. Mais la Cité de l’Attique n’en a pas retenu les leçons puisqu’elle-même a trahi la ligue de Délos, bâtie pour défendre la Grèce contre la Perse, en utilisant son argent pour sa propre grandeur.

Innombrables sont les Etats qui vacillèrent sous la révolte fiscale pour avoir abusé de l’impôt. Tel fût le cas de Rome qui peut-être en mourut, mais la monarchie française ne fut pas en reste. La porte Maillot garde le souvenir de la révolte des Maillotins, armés de maillets, contre Charles VI. Cette histoire de la contestation fiscale est bienvenue au moment ou sévissent les Gilets jaunes. Alors déjà constatent les auteurs « La violence est omniprésente : destruction des bâtiments, pillages… ».

Pourtant les solutions existent pour éviter de tels soulèvements. Dans son Testament politique, Richelieu a noté : « Les dépenses absolument nécessaires pour la subsistance de l’Etat étant assurées, le moins qu’on peut lever sur le peuple est le meilleur ». Pour ce faire, « il faut peu dépenser ». Mais il faut aussi que l’impôt soit juste. C’est pour répondre à cette préoccupation que Vauban propose un impôt proportionnel à la fin du XVIIème siècle : « Faire contribuer un chacun selon son revenu aux besoins de l’Etat, mais d’une manière aisée et facile, par une proportion dont personne n’aura lieu de se plaindre, parce qu’elle sera tellement répandue et distribuée, que quoiqu’elle soit également portée par tous les particuliers, depuis le plus grand jusqu’au plus petit, aucun n’en sera surchargé, parce que personne n’en portera qu’à proportion de son revenu ». Cette flat tax évite toute discrimination comme le rappelait Friedrich Hayek.

Hélas, malgré les efforts de Turgot et des libéraux des années 1780 qui reprirent les idées de Vauban, la France ne sut pas se réformer et il advint la Révolution comme un « aboutissement des luttes fiscales de la France médiévale et moderne ». Le XIXème siècle fut plus sage au plan fiscal, mais le XXème siècle français s’empara de l’impôt sur le revenu qui très vite monta la progressivité au pinacle en dépit des contre-feux allumés par divers économistes. Maurice Allais, libéral ambigu et contesté, soutint avec force que l’impôt devait rester neutre. « C’est l’homme et non l’Etat qui constitue l’objectif final et la préoccupation essentielle. C’est à cet objectif que la fiscalité doit être subordonnée » écrivait-il.

Les auteurs de ce petit livre aussi facile à lire qu’instructif n’ont de cesse de rappeler cette finalité de l’impôt trop souvent oubliée. Dans leur longue introduction, ils combattent les dangers et les illusions de l’Etat providence. Ils dénoncent les politiques constructivistes et le coût toujours excessif de la gratuité publique, mais plus encore, ils en critiquent le vice quand « la solidarité chavire et disparaît dans la corruption des mœurs par la fiscalité excessive ». Pour y remédier, il faut « la subsidiarité comme remède ». Il faut « une refonte globale. Une révolte fiscale ? »

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