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« Ce que le militantisme fait à la recherche », de Nathalie Heinich

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Nathalie Heinich, sociologue et conservatrice – un alliage rare – marque son opposition au virage que prend le monde de la recherche académique. Dans cet opuscule d’une quarantaine de pages, elle s’épanche sans langue de bois sur l’emprise grandissante des idéologies décoloniales, antiracistes et de déconstruction du genre.

Elle dénonce un phénomène récent : l’entrisme des idéologies d’extrême-gauche dans les grandes institutions de recherches, le CNRS ou Sciences Po. Ces « nouveaux chercheurs » veulent ériger leur pensée en vérité absolue et se servent de leur statut pour légitimer leurs propos.

Les cours sur la race, sur le genre ou sur le décolonialisme fleurissent dans la plupart des universités. Cette « militantisation » de la recherche et de l’enseignement met en danger l’autonomie du savoir. Lorsque nous, citoyens ou élèves, lisons des travaux de sociologie, nous ne voulons pas l’opinion personnelle de l’auteur, mais la manière dont il aboutit au constat qu’il développe. Nathalie Heinich critique aussi ces chercheurs qui ne respectent pas la neutralité épistémique, c’est-à-dire celle que chaque chercheur doit adopter dans sa méthodologie de recherche. Il ne doit pas chercher absolument à trouver les données qui confirment son opinion, mais fonder sa recherche sur une série d’axiomes et tenter d’y répondre par des données, des entretiens ou des investigations. Fondamentalement toutes les sciences dures reposent sur ce primat, les recherches et les expérimentations cherchent à confirmer ou infirmer une hypothèse, non à servir l’idéologie de son auteur.

Par ailleurs, Nathalie Heinich dénonce le manque de créativité et de diversité des thématiques de recherches. Alors que le rôle d’un chercheur est de démontrer ou prouver par l’expérience des phénomènes nouveaux, les recherches actuelles ne se focalisent que sur quelques thématiques.

Le chercheur est déconnecté de la réalité, il étudie, selon l’auteur, des concepts non pas fondés sur le réel mais sur le fantasme. Il confirme le cliché du chercheur enfermé dans sa tour d’ivoire, d’un monde de la recherche qui refuse le débat. Elle décrit une forme de (auto) censure qui s’est implantée dans le monde académique. Certaines thématiques ne peuvent être abordées, critiquées ou simplement nuancées. Pourtant ces critiques sont fondées sur des éléments tangibles.

Avec « Ce que le militantisme fait à la recherche », Nathalie Heinich nous livre un ouvrage de bon sens sur un monde universitaire qui en manque cruellement.

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