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Alain Gachet, L’homme qui fait jaillir l’eau du désert

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Ce livre n’est pas tout à fait récent puisqu’il a été publié en 2015. Mais il est d’une actualité totale après que la presse de l’été s’est faite l’écho de nouveaux constats alarmants concernant les ressources d’eau dont la planète devrait manquer prochainement. La Banque mondiale a sonné l’alarme dans un rapport du 20 août dernier. Un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, se trouverait en situation de pénurie hydrique grave, proche du « jour zéro » et vingt-sept autres États, dont la Belgique et l’Espagne, présenteraient une « pénurie hydrique élevée », estime l’institut World Resources –WRI- dont le président Andrew Steer, s’inquiète des conséquences qui « prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière ».

Alain Gachet, lui, crie dans le désert depuis des années qu’il y a beaucoup d’eau potable à portée de l’homme, mais que les hommes ne veulent pas la trouver. Après avoir longtemps travaillé dans la recherche pétrolière, Alain Gachet a eu l’opportunité de s’intéresser à l’eau. Sans attendre le WRI ou la Banque mondiale, il a fait le constat que « aujourd’hui, 1,1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Aujourd’hui, 1,8 million d’enfants meurent du fait de maladies liées à la consommation d’eau non potable ». Il observe que « les changements climatiques et leurs terribles effets ne sont ni récents ni toujours et uniquement imputables à la présence de l’homme », mais le réchauffement climatique est réel et même s’il n’est pas anthropique, il faut s’en préoccuper car si on ne fait rien « dans un demi siècle, 5,5 milliards d’être humains, soit les deux-tiers de la population mondiale, connaîtront un stress hydrique dû à la raréfaction des ressources en eau ». Les réponses sont sans doute multiples, mais il considère que vouloir changer le cours des événements climatiques « semble être une pure chimère, tant sur le plan politique que sur le plan technique ».Il préfère rechercher des solutions naturelles dans le reboisement intensif ou l’éducation, mais aussi dans la découverte de nouveaux moyens de faire face aux besoins. Car cet ingénieur est persuadé « qu’il n’est pas d’échec sans remèdes, que les hommes ne progressent que dans les difficultés qu’ils doivent affronter et qu’il n’est pas de progrès réels et durables sans malheurs et sans heurts ». Or ses recherches le conduisent à conclure qu’il y a beaucoup plus d’eau potable sous la terre qu’à sa surface : « Quand on fait un bilan pluviométrique mondial, on découvre que les quantités d’eau potable qui disparaissent sous terre, happées par les fractures, les cavités, les sols et roches poreuses, sont trente fois supérieures à l’eau potable connue en surface ». Il s’agit parfois de réserves protégées de la pollution par leur profondeur, parfois très anciennes et dans bien des cas renouvelables.

A partir notamment de l’étude d’images satellites de la Nasa il a pu identifier et isoler des échos radars qui correspondent exclusivement à des signaux d’humidité des sols. Il a ensuite fusionné plusieurs types de mesures, géologiques, géophysiques, climatiques, et des télédétections spatiales pour déterminer les zones souterraines recelant de l’eau. Bien sûr, chacun peut se demander si de telles annonces ne relèvent pas de l’avion renifleur de pétrole, cette supercherie bien vite démontée. Mais Alain Gachet a trouvé de nombreux aquifères au Darfour, au Kenya et ailleurs qui ont permis de sauver des centaines de milliers de vies humaines. Sa technique permet de creuser avec une précision exceptionnelle des puits jusqu’à 400 mètres de profondeur pour faire jaillir de l’eau. Il pourrait sans doute sauver bien d’autres populations et peut-être la planète si, comme il l’a dit dans une conférence à l’Institut Schiller les 25 et 26 juin 2016, la majeure partie de l’eau douce se trouve en-dessous de la surface terrestre, dans le sous-sol (10 530 000 km3 ou 97 % du total), soit 33 fois le volume de toute l’eau consommée jusqu’à maintenant.

Alors pourquoi ses travaux restent-ils peu connus et est-il si peu entendu ? Pourtant, Alain Gachet est un homme sérieux. Il a été accueilli par Yves Coppens dans le rang des chevaliers de la Légion d’honneur et élu « Technology Hall of Fame » par la NASA et la Space Foundation. Mais il est honni par les écologistes et les ONG dont il détruit le modèle. Les institutions humanitaires ne s’intéressent pas à ses recherches parce qu’elles « lèvent plus facilement des fonds pour des questions d’urgence que pour des projets de développement ». Il a souvent eu des difficultés sur le terrain avec les représentants d’OXFAM qui « se sont arrogés un droit exclusif sur l’eau » sans avoir le même savoir-faire que lui pour en trouver. Ces ONG « voient d’un très mauvais œil les sociétés privées…faire des découvertes qu’elles sont dans l’impossibilité de faire elle-même ». Les institutions politiques ne l’aiment pas non plus parce qu’elles craignent que l’eau amenée aux populations déshéritées suscite des convoitises génératrices de nouveaux conflits, sans avoir compris que ce qui pourrait être vrai si l’eau était apportée en quantité rare ne le serait plus si elle devenait abondante et disponible. Il agace aussi quand il convient avec Peter Brabeck, PDG de Nestlé, que « L’accès à l’eau ne devrait pas être un droit », parce que c’est « une ressource comme une autre, que son exploitation demande des investissements et que, à ce titre, elle doit pouvoir être mise sur le marché avec un prix. » Il ne s’agirait pas bien entendu de faire payer l’eau aux immigrés assoiffés, mais de faire de l’eau un bien économique comme un autre pour que des investissements suffisants puissent être financés par le marché dans l’intérêt général.

Ces idées dérangent les idéologues de l’Unesco, du PNUD (ONU), de la Commission européenne et du gouvernement français atteint, dit-il, du syndrome de Lavoisier : « La Révolution de 1789 n’avait pas besoin de savants, coupons-leur la tête ». Eux ont des idées théoriques, lui part du terrain qu’il connaît bien. Eux veulent modifier le climat en asservissant l’humanité à leurs oukases. Lui considère « que tous nos efforts ne pourront jamais contrer ni ralentir cette modification planétaire du climat : c’est trop tard, il faudra nous adapter, évoluer et innover une fois de plus comme l’ont fait nos ancêtres à différentes périodes de leur histoire ». Heureusement pour lui et sans doute pour l’humanité, il a trouvé de vrais soutiens aux Etats-Unis où il a transféré ses activités.

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2 commentaires

Rb 27 octobre 2019 - 10:08

Soif
As t'on perdu la sensation d'avoir impérativement envie de boire par soif par besoin du corps de s'abreuver et du confort que cela procure sans doute!! On ne vit pas entre les tropiques

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Teisserenc 12 novembre 2019 - 11:42

M. Gachet , la raison scientifique.
Bravo le bon sens, la bonne analyse, les vérités à dire sans l’esprit religieux étroit des écolos.

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