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Trump : réforme de la fonction publique, bravo ! Protectionnisme, danger !

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Il y a seulement quelques jours, lors des manifestations organisées par les syndicats de fonctionnaires, les analystes se posaient la question de l’efficacité de notre fonction publique. Le président américain vient de leur donner une sérieuse piste de réflexion. Le 25 mai dernier, il a signé trois décrets qui donnent la possibilité à l’administration fédérale de licencier très facilement les fonctionnaires qui ne sont pas performants. L’un des ordres exécutifs a pour but de faciliter la tâche des agences qui licencient des employés peu performants et rend encore plus difficile pour ces employés la dissimulation des informations défavorables les concernant lorsqu’ils cherchent à être réembauchés dans une autre agence. L’ordre exécutif raccourcit aussi le délai pour les plans d’amélioration du rendement (PEP). En fonction de l’agence, une période PEP peut durer entre 60 et 120 jours, mais le décret raccourcit cette période à 30 jours pour tous les fonctionnaires de l’administration.

Avec ces décrets, Trump affaiblit aussi le pouvoir des fonctionnaires syndicalistes dont le temps consacré aux activités du syndicat est de plus en plus limité : pas plus de 25 % du temps de travail. Quand on pense à nos syndicalistes à temps plein payés par l’administration… De même, les embauches des fonctionnaires fédéraux se feront de manière transparente, les contrats seront même publiés en ligne, afin de court-circuiter les syndicats. L’année passée, plus de 2 500 fonctionnaires fédéraux ont été licenciés, 80 % de plus qu’en 2016. Rappelons que l’Amérique compte 3.6 millions de fonctionnaires fédéraux pour une population de 326 millions d’habitants contre 2.4 millions de fonctionnaires d’Etat en France pour 67 millions d’habitants.

Dommage que ces mesures en faveur de la réforme de l’Etat soient ternies par les tentations protectionnistes du président américain. S’il a raison de demander des comptes à la Chine qui doit revoir sa politique commerciale, les sanctions qu’il s’apprête à mettre en place contre l’Europe, le Canada et le Mexique sont beaucoup moins justifiées. Il avait repoussé ces mesures dans l’espoir d’un dialogue constructif mais il semblerait que cela n’ait pas marché et les conséquences pourraient être plus graves. Déjà, avant l’annonce de jeudi, les prix de l’acier aux États-Unis avaient augmenté de 40 % en 2017 et de près de 50 % par rapport à l’indice de référence européen. Le Canada fournit 43% des importations d’aluminium des États-Unis, soit plus de deux fois celles de la Chine et la Russie réunies. Ensemble, le Mexique et le Canada représentent environ un cinquième des importations d’acier des États-Unis, contre 2% pour la Chine et 9% pour la Russie.

Les autres pays préparent leur riposte. L’Europe imposerait des tarifs allant jusqu’à 50% sur des produits américains y compris sur le bourbon et les bateaux à moteur. Le Canada prévoit de taxer de nombreux produits américains comme l’acier, le yogourt, les laques pour les cheveux, les fûts de bière et les voiliers… Le Mexique a annoncé des tarifs sur l’acier, les lampes, le porc, les pommes, les raisins et le fromage en provenance des États-Unis. Le Mexique est d’ailleurs le plus grand marché d’exportation pour les pommes américaines.

Le président Trump a déjà fait d’importantes réformes (baisse des impôts, réduction des réglementations…) qui ont beaucoup renforcé l’économie américaine. Espérons qu’il finira par trouver une solution efficace à cette guerre commerciale. Le protectionnisme est mauvais pour toutes les parties et il annonce la guerre entre les nations.

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