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Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !

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Comme à son habitude, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) envoie à l’IREF ses multiples avis en format papier, d’une centaine de pages chacun. Les membres de cette institution fourmillent d’idées et nous le font savoir. Dans les exemplaires de ces derniers mois, on trouve des sujets variés comme la redynamisation des centres-villes et centres-bourgs, l’alimentation durable, les reconversions professionnelles, l’école à l’ère du numérique, les investissements d’avenir, les inégalités de genre, la gouvernance des données, et bien d’autres encore ! Ce sont près d’une quinzaine de livrets papier (souvent en double exemplaire) que nous avons reçus depuis le début de l’année. S’ils sont envoyés à tous les think-tanks et médias, cela représente des tonnes de papier. On ne peut pas dire que le CESE soit dans la démarche écoresponsable qu’il aimerait pourtant imposer aux Français. Le dernier rapport en date s’intitule « Face au choc, construire ensemble la France de demain ». Le choc, c’est surtout de découvrir que cette « France de demain » serait encore plus étatiste qu’actuellement.

La France de demain pour le CESE : taxes, niches fiscales et écologisme

Le CESE veut donc construire la « France de demain ». Et pour cela, il a fait écrire le rapport par deux inspecteurs des finances publiques… Car il est bien connu que ce sont les inspecteurs des finances, énarques naturellement, qui permettent à la France d’avancer. Qui plus est, les deux auteurs sont syndicalistes (FO et CGT). Beaucoup plus armés évidemment que, par exemple, des entrepreneurs créateurs de richesse, pour propulser la France dans l’avenir…

Dans une fiche récapitulative, le CESE dévoile les trois axes qui feront la « France de demain » :

– relancer les activités en favorisant une croissance d’un nouveau type : investir dans les capacités humaines (formation, recherche et développement, transition vers les nouveaux métiers,…) ; accompagner les entreprises, en particulier les TPE et PME vers une transition écologique de l’économie et une nouvelle politique industrielle ; transformer le rôle du crédit bancaire ; orienter l’épargne vers une finance responsable et de long terme ; mieux utiliser l’effet levier de la commande publique et, enfin, mieux orienter les aides publiques et conditionner le soutien aux entreprises à des critères environnementaux, sociaux et économiques ;

– créer de nouvelles solidarités autour de la sécurisation du travail, de l’emploi, des revenus, en privilégiant les investissements matériels et immatériels, les emplois de qualité et l’engagement d’une refondation globale de la fiscalité ;

– décider ensemble en développant un dialogue de fond à tous les niveaux : développer et moderniser les services publics, renforcer les territoires et préserver la démocratie et les libertés publiques.

Pour résumer brièvement, le CESE vous propose du bavardage au service du constructivisme et de l’étatisme, et au parfum d’écologisme. Regardons maintenant plus en détail le contenu du rapport.

Tout d’abord, une « croissance d’un nouveau type » : le CESE veut en réalité que l’activité d’une entreprise soit soumise aux orientations fixées par l’Etat. Il souhaite notamment, à l’instar du programme d’Audrey Pulvar, conditionner le « soutien » aux entreprises à des critères environnementaux, sociaux et économiques, par l’intermédiaire d’aides ou d’incitations fiscales.

Cette mesure va créer de nouvelles niches fiscales et des nids à subventions. Un maquis fiscal et administratif supplémentaire qui n’aidera en rien les entreprises. Plutôt que de laisser le marché et la concurrence répondre à la demande des clients, le CESE veut orienter l’activité économique en subventionnant les « bonnes » activités. Et peut-être en surtaxant les « mauvaises » ?

Le rapport propose une refonte de la fiscalité dans le sens… de la justice fiscale et de l’efficacité sociale, économique et environnementale. Traduction ? Il s’agit de taxer les firmes multinationales (dont celles du numérique) et de mettre en place une harmonisation fiscale au niveau européen. Nos deux camarades syndiqués des finances publiques sont donc décidés à pénaliser l’économie numérique européenne et réduire le pouvoir d’achats des consommateurs.

Quant à votre épargne et votre assurance vie, ils savent aussi quoi en faire : l’argent doit aller vers la finance durable et créer de nouvelles solidarités. Probablement pour venir supplanter les solidarités naturelles encore existantes au profit de l’Etat.

Le CESE s’est clairement donné pour mission d’annihiler la concurrence et le libre-choix des individus. Rien d’étonnant pour l’organisme à l’origine de la Convention citoyenne pour le climat.

La facture salée du CESE

Le CESE multiplie les rapports et les avis, qui n’engagent que le point de vue de ceux qui les rédigent, et n’ont aucune valeur législative ni démocratique. Pourtant, son budget, voté tous les ans par le Parlement dans le cadre de la loi de finances, est de 44,4 millions d’euros cette année. A cela il faut ajouter ses ressources propres qui s’élèvent à 1,7 millions d’euros. Soit, en tout, 46,1 millions d’euros.

Ce budget n’a pas diminué malgré la crise, alors que bon nombre de Français ont souffert économiquement : il est le même qu’en 2020. Il a augmenté de 2,3 millions d’euros par rapport à 2018, année où l’institution a produit 30 rapports pour, donc, 42,1 millions d’euros. Soit un coût de 1,4 millions d’euros d’argent public par unité Jean-Baptiste Léon, Le livre noir des gaspillages 2019, p. 48..

Les 175 membres du CESE, qui sont en réalité pour la plupart d’entre eux des syndicalistes de divers secteurs, sont choyés par le contribuable. Ils bénéficient d’une indemnité de base mensuelle brute de 1 930,64 €. En plus de cela, ils perçoivent une indemnité de fonction. Elle est de 1 405,80 € brut pour les membres du bureau et les présidents des formations de travail, et de 1 022,40 € brut pour les autres membres. Tous reçoivent également une indemnité représentative de frais : 562.32 € pour les Franciliens, 937.21 € pour les autres. L’indemnité totale la plus élevée peut donc monter jusqu’à 4 273,65 €, frais compris.

Il est par ailleurs intéressant de savoir que nombre de membres du CESE reversent tout ou partie de leurs indemnités à l’organisation qui les a désignés au Conseil. Soit un financement déguisé (de plus) pour les syndicats.

Ce sont donc ces personnes, non-élues par le peuple mais payées par lui et malgré lui, qui prétendent décider de ce que sera la France de demain. Or, l’avenir de notre pays se fera par les forces vives de nos territoires, par les Français et les entrepreneurs. Pour que cette France de demain se construise, il faudrait la libérer de l’Etat. Une première et salutaire réforme serait sans conteste de supprimer le CESE !

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11 commentaires

GALLANT 8 juin 2021 - 1:41

Le CESE en concurrence avec les autres officines.
Le CESE traite les thèmes de toute nature qui lui sont soumis ou dont il s’auto-saisit. Il entre en concurrence avec les administrations financières qui prophétisent sur l’avenir ainsi qu’avec les missions travaillant sur les mêmes thèmes ou la Cour des Comptes. La création récente du « Haut commissariat au Plan » ajoute une couche institutionnelle déjà bien épaisse. Alors que la France croule sous la bureaucratie obèse, ne serait-il pas temps de faire le ménage parmi ces « machins » inutiles et coûteux?

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zelectron 8 juin 2021 - 1:46

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Ce « super » commité de type Théodule devrait être dissous sans délai !

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Mesnil 8 juin 2021 - 5:34

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Oui, je n’ai jamais vraiment saisi l’intérêt du CESE hormis l’intérêt architectural du bâtiment qui l’abrite. Son élimination ne serait pas une perte. Il y a beaucoup trop de gens en France (je sais, dans beaucoup d’autres pays aussi) à être payés en pure perte…

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ZAZIROL 8 juin 2021 - 7:13

Supprimer le CESE
Le CESE ne sert à rien, si ce n’est à remercier les copains. Il faut purement et simplement le supprimer ! Il serait intéressant de lister ce que la France perdrait suite à une telle mesure, certainement pas grand chose, pour ne pas dire rien !

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montesquieu 8 juin 2021 - 8:25

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Cette rente de situation pour ses membres devrait être dissoute sans délai.
Voilà une source d’économie réelle et tant pis pour les obligés qui le peuple

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Fedycki 8 juin 2021 - 9:14

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
comme toutes les assemblées et j’en ai suivi quelques unes et bien on parlote et pendant ce temps on régresse car quand on est en haut de l’affiche et bien ‘la place est bonne et on oublie le REEL on piétine le SYMBOLOQUE et on est incapable de maîtriser l’IMAGINAIRE
chacun sa route moi j’ai rencontré celle de ce cher LACAN et l’école de PALO ALTO d’ailleurs j’en ai retiré une liberté de penser !!! chacun sa route ! le tout c’est de ne pas oublier ceux qui sont morts pour vous !!! la FRANCE c’est LA FRANCE petite portion de l’Europe qui ne doit pas oublier sa Civilisation il y aura des premiers et des derniers c’est l’évidence mais il faut rester dans la vérité et mare mare mare de ces coups d’œil au pays voisin qui n’ont pas la même densité de population qui eu on des lois qu’il font respecter ça sert les voyages !!!! un ELU se doit de respecter de SERVIR le pays et avec connaissance sans oublier le plus fragile ! et l’entretien du patrimoine sans mégalomanie !!! en n’oubliant pas qu’il y a ce qui ce voit et ce qui ne ce voit pas !!! c’est tout l’art de la vérité pour servir son pays

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Obeguyx 8 juin 2021 - 9:24

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Bravo pour cette analyse. Si l’on supprimait toutes ces niches « à fric », l’économie budgétaire annuelle pourrait avoisiner les 2 milliards d’€uros, si vous ajoutez à cela toutes les fraudes aux frais de représentation divers, à la sécurité sociale, aux indemnités diverses et l’arrosage des subventions aux associations et syndicats divers, je pense que le déficit budgétaire n’existerait plus et le déficit récurrent de la sécurité sociale non plus. La question est : QUI AURA LE COURAGE DE PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES ???

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Aymeric Belaud 8 juin 2021 - 1:17

Réponse collective
Merci à tous pour vos commentaires !

En effet, la suppression du CESE est une mesure d’utilité publique.
Mais cette « institution » reflète bien l’esprit français des comités Théodule et autres gabegies inutiles.

N’hésitez pas à partager cet article autour de vous et à soutenir l’IREF.

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Aristide Wargos 8 juin 2021 - 2:36

Socialisme old fashion
Si je comprends bien, pour Lénine le communisme c’était le socialisme plus l’électricité, pour le CESE l’avenir durable, c’est le socialisme moins l’électricité.

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AlainD 8 juin 2021 - 10:10

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Au championnat des enfonceurs de portes ouvertes ce machin a toutes ses chances.
Pourquoi en effet, confier une telle tâche à des inspecteurs des finances ? En a-t-on vu qui faisait progresser notre pays ? Il y en eut bien un qui se prenait pour le maître du monde dont on a vu ce qu’il advînt de l’entreprise qu’il dirigeait.
Avons nous sérieusement besoin de tous ces organismes, comités, hauts commissariats… j’en passe !
Quelle est leur vocation si l’on met de côté la sinécure qu’ils représentent pour des copains hauts fonctionnaires ?
Pour construire la France de demain, une France performante, il faudrait plutôt faire appel à des entrepreneurs qualifiés qui ne rêveraient pas que taxes, contributions et autres impôts, le tout assorti de quelques usines à gaz en matière de lois et réglementations.
On peut toujours rêver, mais c’est pourtant un énarque qui est président de la république…

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agnes 13 juin 2021 - 5:04

Le CESE veut construire la France de demain. Non merci !
Honteux ! désespérant ! Il faudrait supprimer le CESE le plus vite possible …..

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