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L’écologie entre les mains d’un apprenti sorcier

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Déjà en mai 2018, M. Macron avait soumis à l’Assemblée nationale une réforme de la Constitution. A la demande de M. Hulot, les parlementaires avaient alors souhaité introduire à l’article 1 de la Constitution que la France « agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques ». Finalement le projet de loi avait été abandonné le 29 août 2019 dans les affres des Gilets jaunes et après l’annonce de la mise en place d’une convention citoyenne sur le climat. Celle-ci a rendu ses travaux en juin 2020 sous forme de 149 propositions dont la plupart étaient aussi funestes que politiquement orientées (cf. mon article dans le journal des Libertés : https://journaldeslibertes.fr/download/JDL10-quand-lecologie-devient-tyrannique.pdf ). Par pure démagogie, le Président s’est pourtant empressé de s’engager auprès des 150 membres de la Convention climat à transmettre « sans filtre » 146 de leurs 149 propositions au Parlement.

Il est vite apparu que ces propositions étaient démesurées, inacceptables en l’état par ceux qui travaillent, qui investissent… : les agriculteurs, les transporteurs, les industriels, les propriétaires… Ces nouveaux « conventionnels » voulaient la décroissance qui appauvrirait d’abord les pauvres, le contrôle de tous nos comportements en prélude à une nouvelle tyrannie… M. Macron a reculé et annonce maintenant un référendum pour contourner ses contradictions. En réalité sa proposition est encore plus dangereuse que les 146 propositions qu’il veut désormais pondérer. C’est une fuite en avant. Il a mis le feu à la forêt et allume maintenant des contrefeux qui risquent de détruire tout le pays.
Il veut demander aux Français d’insérer l’alinéa suivant à l’article premier de notre Constitution : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. » Pourtant, la Charte de l’environnement introduite dans la Constitution par la Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 offre déjà une protection plus qu’importante de l’environnement au travers de ses dix articles ci-après :
Article 1er. Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
Article 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.
Article 3. Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.
Article 4. Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les conditions définies par la loi.
Article 5. Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.
Article 6. Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.
Article 7. Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.
Article 8. L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.
Article 9. La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement.
Article 10. La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France.
Cette Charte permet déjà d’agir autant que possible en faveur de l’environnement. Mais M. Macron voudrait aller jusqu’à garantir la préservation de la biodiversité, de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique. Cette garantie est aventureuse parce qu’elle permettrait à des fanatiques, comme on en connaît beaucoup en matière écologique, d’exiger toujours plus, arbitrairement et d’un point de vue purement idéologique, à la façon des enragés de 1793. Car tout est biodiversité et environnement. Pour les écologistes « enragés », la République n’en fera jamais assez, il faudra toujours plus de mesures pour lutter contre un réchauffement réel à ce jour mais dont on ne connaît encore complètement et avec certitude ni toutes les causes, ni tout le process qui a beaucoup varié dans l’histoire du monde, ni toute l’efficacité des moyens mis en œuvre à son encontre. Le principe de précaution désormais constitutionnel (article 5 ci-dessus) exige précisément d’être précautionneux. Il faut l’être aussi bien pour réagir aux risques possibles d’un réchauffement susceptible de remettre en cause la vie humaine que pour éviter que les mesures prises pour y remédier nuisent excessivement au monde dans lequel nous vivons de manière globalement satisfaisante. Il ne faudrait pas tuer la vie d’aujourd’hui pour nous permettre de vivre peut-être demain et sans doute misérablement.
En outre cette proposition est inquiétante parce qu’elle relève d’une pensée constructiviste qui laisse accroire que l’homme peut régler le climat comme il l’entend. Cette présomption sème les pavés des totalitarismes que nous annonçaient George Orwell dans 1984 et Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes. Si l’une des chambres du Parlement s’y oppose, le référendum n’aura pas lieu. Espérons donc que l’une des deux assemblées parlementaires au moins sache refuser de sacrifier à cette parodie de démocratie que le Président met probablement en scène dans un but purement électoral, risquant ainsi l’avenir de la France pour de petits intérêts qu’il ne réussira peut-être même pas à préserver.

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6 commentaires

Laurent46 21 décembre 2020 - 6:33

Culture et environnement est-ce compatible ?
Ce qui me gène le plus dans tout cela venant de la part de gens qui ont un certain niveau théorique, c'est le dérèglement climatique. Certes l'homme n'arrange pas les choses surtout avec les bombes atomiques, le forage en grande profondeur, et les produits bactériologiques balancés lors de chaque conflit voir dans la nature par expérience et ce sont les mêmes imbéciles soit disant cultivés qui oublient que l'axe de la terre est oblique, que sa trajectoire dans l'univers est elliptique ce qui sont déjà 2 facteurs essentiels à des changements climatiques dans le temps. Que la vie d'un homme voir de plusieurs génération dans cet univers est ridicule. Oublié que la terre n'a jamais été un astre tranquille là aussi dans un espace temps que l'individu même s'il se nome Macron n'est pas capable de gérer, Que les pôles magnétiques se sont déjà inversés de nombreuses fois sans que l'on en connaisse les raisons profondes, Que le CO² est nécessaire à la vie des hommes et j'en passe pour ne pas être trop long. Cela me rappelle le long débat sur le principe que la terre soit plate ou ronde mené par les mêmes idiots pour certains et escrocs pour d'autres travaillant pour leurs seuls intérêts. Que certains en fassent leur fond de commerce comme l'ignoble Hulot, d'autres extrémistes en font une affaire politique c'est toujours pour leurs intérêts au détriment de la société dont ils en ont un mépris à l'égal de leurs intérêts. Rest les élucubrations de personnes à la gouvernance d'un pays qui n'hésitent pas à prendre la population et l'économie en otage pour instaurer une peur et un climat nauséabond pour uniquement leur intérêts sont des actes qui devraient êtres répréhensibles.
Cela étant force est de constater en me promenant dans la nature que la grande majorité de la population Française est devenue sale et irrespectueuse envers l'environnement et envers les autres tout simplement par égoïsme, fainéantise et certainement aussi par cet assistanat permanent dont on en a la preuve tous les jours. Mais aussi par les contraintes et taxe permanentes qui instaure un nouveau "climat" d'irresponsabilité en supposant que ces contraintes et taxes servent à nettoyer à leur place. Il en est de même des diplômes que l'on fait miroiter la nouvelle société ou un bac à moins de valeur qu'un certificat d'études des anciens temps mais qui leur donne une certaine prétention, même une grande très grande prétention, individus qui s'agglomèrent entre eux dans les grandes villes dans lesquelles l'assistanat règne en maître et qui ne veulent plus s'abaisser à ramasser tout simplement leur déchets et qui ne sont motivés que par une certaine culture tout aussi assistée et misérable et aux loisirs en général sans oublier les vacances régulières et plus nombreuses que les heures de travail. La culture de la fainéantise est le plus grand mal pour l'environnement. Mais ces mêmes fainéants vont nous démontrer que l'ennemi essentiel de l'environnement est le TRAVAIL !

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GyB 21 décembre 2020 - 10:10

Excellente analyse globale de la situation.
Je n’aurais pas conclu de cette façon car le soucis est plus cette omniprésence de l’assistanat amplifié par nos élus.
Il faut de plus ramener aux seuls réels handicapés les allocations spécifiques.
Et peut-être aussi réduire les impôts sur le travail pour réduire le travail au noir: “un petit rsa plus du black on vit très bien avec toutes les allocations que l’on peut aussi attraper”. Supprimons tout cela et la motivation/nécessité pour le travail reviendra

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Valbon 21 décembre 2020 - 11:00

Excellente analyse, contexte bien analysé.
Nos soi-disants écologistes ne sont que que des petits étudiants, peut-être en partie instruits par des années d'endoctrinement scolaire, mais sûrement pas intelligents.
Nous avons pléthore de "personnalités" qui viennent sur tous ls plateaux médiatiques disserter sur leurs petits égo, ils savent tout, ils jugent de tout, , alors qu"ils ne sont que des marionnettes idéologiques sans profondeur.
Mais les plus dangereux sont ces aventuriers politiques prêts à détruire l'humanité avec des promesses irréalisables mais que nos concitoyens gobent sans discernement.
Après tout, on en revient à Darwin, l'évolution des espèces prouve que si elles ne s'adaptent pas, elles disparaitront.
Nous ne serons pas les premières civilisations à disparaitre, ni les dernières
.

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Goufio 21 décembre 2020 - 11:23

Les verts
Mais quelle représentation ont les verts pour entraîner tout un pays ?

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montesquieu 23 décembre 2020 - 11:02

Leur prétention à détenir la seule vérité qui soit.
Sectarisme et dogmatisme sont leurs deux mamelles.
(expression utilisable jusqu'à la disparition totale des mammifères en disposant, notamment de celles dégageant du méthane!)

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Scesa 21 décembre 2020 - 12:23

Cessez le feu!
Arrêtez le massacre!

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