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Facebook face aux procureurs « progressistes »

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Facebook et son président, M. Zuckerberg, sont devenus les boucs émissaires de nombreux politiques (et pas seulement) qui, lorsqu’ils évoquent les « nouvelles menaces » qui nous guetteraient, placent les réseaux sociaux parmi les plus dangereuses. En regardant, en écoutant, certains médias, on a même l’impression que tous les malheurs de la planète ont été provoqués par ces réseaux et en particulier Facebook, créé seulement il y a 15 ans.

Le récent projet de monnaie privée « libra » a immédiatement déclenché des protestations rageuses de la part de ceux qui se considèrent comme les défenseurs des « missions régaliennes » des Etats. Pour notre ministre de l’Economie, M. Bruno Le Maire, la monnaie fait partie des « compétences de l’Etat ». Il est vrai que ce sont bien les Etats et les banques centrales qui jouent avec les monnaies et l’épargne des individus. Et ce sont ces derniers qui paient les dégâts, souvent bien cachés par les pouvoirs politiques. Il est vrai aussi que, parmi les « compétences » des Etats figurent les plus terribles crimes de l’histoire de l’humanité comme le rappelle le trentième anniversaire de la chute du Mur. Il n’y a pas vraiment de raison valable pour accorder le monopole de la monnaie aux Etats du moment que la confiance règne sur le marché et que la monnaie devient un vrai produit.

Zuckerberg répond à ses inquisiteurs politiquement corrects

Mais l’« insolence » de M. Zuckerberg est plus grave. Sa réussite fait pâlir d’envie non seulement ceux qui essaient de le concurrencer mais aussi les politiques de tous bords qui aimeraient que leur parti ait autant de membres que le réseau Facebook. C’est la raison pour laquelle l’entrepreneur et inventeur est souvent convoqué devant les commissions politiques. La dernière fois, il y a seulement quelques jours, devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants américaine. Officiellement, il devait répondre aux questions concernant la monnaie « libra », mais l’inquisition a été bien plus variée. La républicaine Ann Wagner, du Missouri, s’est inquiétée du fait que M. Zuckerberg n’en fasse pas assez pour combattre le trafic sexuel. Le représentant Bill Posey, un républicain de Floride, a demandé pourquoi il n’y avait pas plus de « discussions libres et équitables » sur Facebook sur le « risque associé aux vaccinations ». La représentante Alexandria Ocasio-Cortez, une démocrate très à gauche de New York, estime que Facebook devrait « surveiller les annonces politiques de ses adversaires » (sic !). Et la représentante Rashida Tlaib, une démocrate du Michigan, a demandé pourquoi Facebook n’en faisait pas plus pour réduire au silence les « groupes haineux de la suprématie blanche » qui utilisent sa plate-forme. « Essayez de me voir au-delà d’un simple membre du Congrès, mais aussi d’une mère qui élève deux garçons musulmans en cette période plutôt sombre de notre monde », a-t-elle dit à M. Zuckerberg.

Le représentant démocrate de New York, Gregory Meeks, a reproché à M. Zuckerberg d’avoir influencé le vote en faveur du Brexit et facilité le rôle de la Russie lors de l’élection américaine de 2016. Il a ensuite voulu savoir quelle part de l’argent de Facebook était conservée dans des banques détenues par des noirs. La représentante Joyce Beatty, démocrate de l’Ohio, a demandé combien de cabinets d’avocats travaillant pour Facebook appartenaient à des femmes et combien d’utilisateurs de la plateforme étaient noirs. Elle semblait déconcertée lorsque M. Zuckerberg a répondu que la société ne collectait pas de données sur la race. Le démocrate Al Green, du Texas, a demandé combien d’entreprises travaillant avec Facebook sur le projet de monnaie sont dirigées par des « membres de la communauté gay ». Et ce ne sont là que quelques échantillons (les citations proviennent des travaux de la Commission reprises par le Wall Street Journal dans ses éditions du 29 octobre et du 7 novembre).

Facebook doit rester neutre tout en préservant la liberté d’expression

Ces questions et reproches ne sont pas le fruit du hasard. Mark Zuckerberg est une des cibles préférées des politiques de gauche qui essaient de s’approprier son réseau et de le forcer à s’impliquer politiquement, alors que Facebook veut avant tout préserver la liberté d’expression de chacun. Sa neutralité gêne aussi les médias classiques qui ne peuvent pas concevoir qu’un moyen de communication ne soit pas engagé. Zuckerberg a même déclaré que sa société, à l’instar des stations de radio, ne vérifiera pas les annonces des candidats aux élections et que c’est au public de choisir, dans la pure tradition démocratique américaine.

Pendant ce temps, Facebook continue à investir dans l’innovation et la recherche et a même dépensé un milliard de dollars pour remédier à la pénurie de logements dans la Silicon Valley, en Californie, où elle est basée. Facebook n’est pas responsable de la crise du logement qui frappe la Californie. Ce sont les réglementations et les normes imposées par les politiques qui en sont coupables. Les prix des logements dans la région de San Francisco et de San José sont 250 % plus élevés que la moyenne nationale. En effet, il est impossible de construire dans ce très grand Etat (423 000 km2) où l’on bâtit moins de logements chaque année que dans la seule ville de Houston, au Texas !

Ni M. Zuckerberg, ni Facebook ne sont pour rien dans l’échec des politiques, qu’ils soient américains ou français. Ces décideurs devraient d’abord revoir leurs programmes. A moins qu’ils ne souhaitent tout contrôler comme vient de le montrer une fois de plus, M. Poutine, avec une loi promulguée le 1er novembre dernier et qui oblige les fournisseurs d’internet à donner uniquement des noms de domaine russes et à diriger le trafic vers des organisme de contrôle de l’Etat. Nous n’en sommes pas encore là mais la route n’est peut-être pas si longue…

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Dominogris 12 novembre 2019 - 6:27

Facebook et la liberté d'expression
Si Facebook voulait avant tout préserver la liberté d'expression de chacun, il n'aurait pas annoncé censurer, par exemple, tout message qui s'oppose aux vaccins. Il ne se serait pas entendu avec le gouvernement français pour que des fonctionnaires entrent sa cellule de censure, comme l'a annoncé Emmanuel Macron, à l’occasion du Forum international sur la gouvernance de l’Internet, le 12 novembre 2018, à l’Unesco.
Facebook n'est pas une entreprise neutre. C'est même l'une des officines mondialistes les plus puissantes.

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