Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

anglais
Accueil » Cinq raisons pour en finir avec le « dialogue social »

Cinq raisons pour en finir avec le « dialogue social »

par
126 vues

L’économie du pays et le sort de milliers de salariés ont été suspendus à la grande « conférence sociale » la semaine dernière. Aucun résultat concret : le « dialogue social » concourt toujours à la tyrannie du statu quo. Voici cinq raisons majeures pour en finir avec ce mythe nuisible et scandaleux.

Les présidents successifs sacrifient au rituel du « dialogue social ». Nicolas Sarkozy l’a pratiqué plusieurs fois durant sa présidence. Il a même nommé Raymond Soubie à l’Elysée pour « entretenir de bonnes relations avec les partenaires sociaux » : le maître à penser de la revue « Droit Social » est l’éminence grise de tous les gouvernements depuis…Raymond Barre !

Le « dialogue social » a eu sous Sarkozy les résultats que l’on connaît : les syndicats se sont opposés fermement aux timides tentatives de réforme pour finalement appeler ouvertement à voter pour le candidat socialiste en mai dernier. François Hollande a repris le flambeau avec enthousiasme en imposant une « grande conférence sociale » pendant deux jours. Il n’en est naturellement rien sorti, si ce n’est la confirmation de la promesse de faire encore plus de « social » et, innovation majeure, d’inscrire le « dialogue social » dans la Constitution. En fait, plus on célèbre de grandes messes sociales, moins on réforme. Nous invoquons cinq bonnes raisons pour qu’on en finisse avec ces rendez-vous inutiles.

1. Ce n’est pas un « dialogue social ».

Officiellement, les politiques rencontrent les représentants du patronat et des syndicats afin de connaître leurs attentes. En réalité, les jeux sont faits d’avance : les syndicats s’opposent à toute réforme, ne serait-ce que symbolique, du moment qu’elle touche à leurs privilèges. Certains secteurs comme la Sécurité sociale ou la formation professionnelle sont intouchables car ils sont sources de financement pour les syndicats.

2. Les syndicats français sont non-représentatifs.

Ils ne représentent qu’environ 4 % des salariés du privé et n’ont d’existence (minime) que dans les entreprises publiques et l’Education nationale. Leurs leaders sont d’anciens fonctionnaires ou agents des services publics. Ils ne connaissent pas l’entreprise privée. Ils n’ont donc aucune légitimité pour se prononcer au nom des salariés. Issus du secteur public, ils n’ont aucun intérêt à accepter la moindre réforme de réduction du périmètre de l’Etat et des administrations.

3. Les syndicats français sont des organisations opaques, voire mafieuses.

Le rapport Péruchot déposé par ce parlementaire à la fin de l’année 2011, qui dénonçait des malversations financières, a été interdit à la publication et le gouvernement n’a pas accepté une proposition de loi s’y afférant. Plusieurs Rapports de la Cour des Comptes, de nombreuses enquêtes, des articles et des livres ont mis en avant le financement occulte des syndicats à travers les caisses de retraites, les centres de formation, les comités d’entreprises et les mises à disposition. Car chez les quatre premiers syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC), les cotisations des membres ne représentent qu’environ 3 à 4 % de leur budget ! Au total, sur plus de 5 Milliards d’euros, au moins 4 Milliards proviennent de « sources publiques ». De nombreux syndicats et des comités d’entreprise ont été condamnés par la justice et un syndicat (CFDT SeaFrance) a même été radié (une première en France !). Il n’y a donc aucune raison de « dialoguer » avec des « voyous ».

4. Les réformes importantes ne se font pas avec les syndicats.

La France est d’ailleurs le seul pays à pratiquer rituellement le « dialogue social ». La réforme des retraites en Suède dans les années 1990 a été faite par des experts sans les syndicats : le sujet a été considéré comme trop sérieux pour le soumettre aux discussions syndicales. D’ailleurs comment négocier avec des syndicats la perte de leurs privilèges et de leurs financements ? L’exemple de la réforme des retraites est significatif. Seul le régime général a été tant soit peu amendé, mais on n’a rien touché à la retraite des fonctionnaires et des agents publics. Les syndicalistes fonctionnaires ont même phagocyté le Conseil d’administration de la CNAV, la caisse qui gère l’assurance vieillesse des employés du privé, alors qu’ils ne sont même pas concernés. De même comment réformer l’assurance chômage ou la formation professionnelle sans éloigner ceux qui en profitent le plus ?

5. Enfin, on n’a plus le temps de dialoguer, il est urgent de réformer et d’agir.

La dette et le déficit n’attendent plus le fameux dialogue. Ni les retraites ou l’assurance médicale. L’Espagne et l’Italie viennent de baisser les salaires de leurs fonctionnaires et de réformer le marché du travail en accordant la liberté de licencier. Les syndicats s’y opposaient mais ils ont été placés devant le fait accompli.

Au moment où se déroulait la Conférence sociale à Paris, la compagnie Airbus annonce 600 millions de dollars d’investissements dans une usine de fabrication aux Etats-Unis, dans l’Etat de l’Alabama. Plus de 1 000 emplois seront créés là-bas et non pas en France. La principale raison du choix d’Airbus est le fait que dans cet Etat les employés sont libres d’adhérer ou non à un syndicat et c’est l’un des Etats où le droit du travail est le plus flexible. Les dirigeants d’Airbus ont compris avant la France que le « dialogue social » ne mène nulle part. Il serait temps que la législation instituant le mythe des « partenaires sociaux » soit supprimée, et que les syndicats soient soumis au droit commun des contrats et des associations.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

11 commentaires

Anonyme 18 juillet 2012 - 9:13

Dialogue social
D’accord, yaka et fokon en finisse avec la nuisance des syndicats corporatistes… Mais malheureusement, ceux-ci ont le monopole de la vente d’un produit irremplaçable : la paix sociale.

Répondre
Anonyme 18 juillet 2012 - 1:00

paix sociale
Paix sociale qu’on n’a pas vraiment car quand les syndicats décident d’utiliser leur faculté de nuisance , ils ne se gênent pas……j’en veux par exemple la grève dans les transports de tout genre …..et encore on limite la casse grâce au service minimum de NS….mais je ne doute pas que le gouvernement FH ne revienne dessus aussi puisqu’il est parti pour détricoter tout ce qui a été fait pendant les 5 dernières années!!!!

Répondre
Anonyme 18 juillet 2012 - 7:20

Politique de la terre brûlée!
Entièrement d’accord avec vous sur le honteux détricotage que pratiquent les socialistes au pouvoir de tout ce qui a été fait pendant les 5 dernières années. Et ceci pour des raisons purement idéologiques. J’irai même jusqu’à dire par pure vengeance, comme s’il fallait effacer toute trace du travail de Mr Sarkozy, comme s’il fallait le punir de leur avoir confisqué le pouvoir. Cette politique de la terre brûlée est dangereuse et va nous mener droit dans le mur. Pauvre France!

SY (Paris)

Répondre
Anonyme 23 juillet 2012 - 7:30

effacer?
vous dites qu’ils effacent le travail de monsieur sarkozy?le principal résultat de sarkozy c’est la ruine de la france.ne comptez pas sur les flambyistes pour désendetter le pays.au contraire sur ce terrain ils seront sarkozystes

Répondre
Anonyme 19 juillet 2012 - 8:03

Ah bon?
Parce que vous trouvez qu’ils vendent ce produit? Vu de ma fenêtre, j’avais plutôt l’impression qu’ils empochaient l’argent en organisant la pénurie pour que la demande et les prix augmentent…

Répondre
Anonyme 18 juillet 2012 - 5:15

marre de la novlangue
J’en ai marre d’entendre constamment parler des « partenaires sociaux » et du « dialogue social », alos qu’il ne s’agit pas d’un dialogue mais d’une confrontation entre deux camps opposés, et que donc il ne s’agit pas de « partenaires ». La langue française permet pourtant la précision. C’est comme si l’on craignait de nommer les choses telles qu’elles sont. C’est déjà de la lâcheté, et cela entretien l’illusion de leur supériorité chez les syndicalistes.

Commençons déjà par les appeler « les syndicats », point barre.

Répondre
Anonyme 22 juillet 2012 - 7:23

Paix sociale ah…ah…ah..
il a quand même fallu créer une association (liberté chérie)et faire des contre manifestations pour obtenir enfin… et après combien d’années et de tergiversations, la garde des enfants dans un grand nombre d’écoles et un minimum de TER et RER pour les transports, pendant les grèves(encore une réforme de SARKO!!!)cela n’a pas empeché les grèves saisonnières de l’été de nos chers très chers avioneurs. vous allez voir que la nouvelle lumière qui brille à l’Elysée va réformer tout ça puisque c’est Sarko qui l’a fait…ah…ah…ah…

Répondre
Anonyme 23 juillet 2012 - 7:28

opposés
je crains que vous n’ayez pas compris:les syndicats le medef et les politiques n’ont jamais été opposés.ils s’entendent pour piller les fonds sociaux.vous avez oublié un peu vite le scandale de l’uimm

Répondre
Anonyme 24 juillet 2012 - 11:00

SYNDICATS
Moi aussi j’en ai marre d’entendre tout le temps parler de « dialogue social » et de « partenaires sociaux » : tant que le gouvernement les fera intervenir dans les décisions rien n’ avancera car ils sont toujours contre ce qui est pour et pour ce qui est contre ! Il y a longtemps que je dis qu’ils ne servent à rien … sauf à déclencher des grèves ! Et de plus ils s’accrochent à leurs avantages : ils ne devraient recevoir aucune subvention (avec nos impôts ! ) et vivre seulement des cotisations de leurs adhérents.

Répondre
Anonyme 23 juillet 2012 - 7:34

merci
merci d’oser dire tout haut ce que sont les syndicats,je suis entièrement d’accord.ce que vous dites sur l’urgence d’agir est primordial.hollande se trompe a vouloir faire des réunions sans fin.il est intelligent mais soit il n’a pas vraiment perçu la chute du pays,soit il pense pouvoir gagner du temps

Répondre
Anonyme 13 août 2012 - 11:35

Corps intermédiaires!
Tocqueville avait décrit la nécessité des corps intermédiaires. Syndicats et associations en tous genres s’y sont faufilés cependant que le nombre de ces dernières explosent sans aucune représentation pour la plupart sinon l’avantage de percevoir des subventions avec lesquelles certains se logent… Les syndicats français, malgré le peu d’adhérents ont un pouvoir de nuisance faramineux: ils bloquent tout et empêchent leurs concitoyens de travailler. J’en ai été victime de multiples fois ainsi que les patients qui attendaient mon arrivée pour être opérer le matin et obligée de dormir sur place pour éviter les retards du lendemain lorsque des interventions longues et importantes étaient prévues. Prendre la voiture pour s’énerver dans les embouteillages, dépenser de l’essence et inhaler du CO2 etc… Une autre illustration: les 35h n’ont pu être réparties correctement dans les hôpitaux à cause d’eux: ils voulaient de l’embauche sachant qu’il n’y en aurait pas par manque de personnels qualifiés, sinon dans des catégories subalternes et non opérationnelles dans les secteurs précis stratégiques. Bref, 2 exemples parmi des milliers qui devraient alimenter la remise à plat impérative de ces formes de « corps intermédiaires » inutiles et budgétivores et compte tenu qu’il n’y a plus de démocratie réelle, alors le « dialogue social »!, ça ne veut plus rien dire…

Sonja

Répondre