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COVID-19, masques obligatoires et reprise épidémique : petite comparaison européenne

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En cette rentrée, le masque est sur tous les visages. Déjà obligatoire dans les transports en commun, il l’a été progressivement dans tous les lieux clos publics, puis dans les rues de certaines villes, puis dans des villes entières sous certaines conditions… et cela changera peut-être encore. Personne n’y comprend plus rien et chaque décision divise les Français, les experts, mais aussi les autres pays européens.

Le mois d’août a marqué le retour de mesures de restrictions plus strictes en France, à la suite d’un rebond du nombre de contaminations à la COVID-19. Tandis que la France durcit le ton, et que le Premier ministre Jean Castex envisage toutes les possibilités, même celle d’un reconfinement, d’autres pays préfèrent plus de souplesse et font confiance aux citoyens, pour un résultat qui semble meilleur.

En Suisse, une gestion sanitaire décentralisée et responsabilisée

Voici un exemple de liberté, de l’autre côté des Alpes. Cet été, je suis passé en Suisse pour une petite journée entre les vignes et le lac Léman. Et quel a été mon étonnement quand j’ai vu que personne ne portait le masque dans les restaurants ou dehors ! Pas un seul masque à l’horizon, dans les rues ou même dans les commerces. Et pour cause, il n’est que facultatif dans certains cantons et seulement obligatoire, pour tout le pays, dans les transports publics. Ce sont les cantons qui gèrent la prévention, sans répression, et cela semble fonctionner.
La Confédération a été relativement épargnée, alors qu’elle est coincée entre la France et l’Italie, les principaux foyers de l’épidémie en Europe. Lae coronavirus a fait 1 732 morts (chiffre du 5 septembre), pour une population de 8,5 millions d’habitants. Il a contaminé 5 070 personnes pour 1 million d’habitants, soit un peu plus qu’en France (4 609), mais sans confinement aussi strict et long, et sans masques obligatoires. Le gouvernement suisse a imposé des restrictions, mais il les a levées depuis le 27 avril, quand la France s’est péniblement déconfinée à partir du 11 mai.
Les courbes épidémiques montrent deux indicateurs importants. Le premier est que la Suisse s’en sort bien mieux que nous en ce qui concerne la reprise de l’épidémie. Le nombre de nouveaux cas semble stable alors qu’il explose en France. Le deuxième, c’est que les décès restent à un niveau très bas pour les deux pays, ce qui pourrait confirmer la thèse d’un virus désormais moins violent.

Courbes des nouveaux cas détectés par jour en France et en Suisse depuis le début de l’épidémie
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Courbes des décès recensés par jour en France et en Suisse depuis le début de l’épidémie
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Et alors que la France s’enfonce dans les interdictions, la Suisse se libère petit à petit et avec précaution.
Dès le mois d’octobre, les rassemblements de plus de 1 000 personnes seront autorisés sous réserve que la situation épidémiologique soit favorable et que les organisateurs disposent d’un plan de protection obéissant à des consignes strictes. Le masque restera obligatoire dans les stades et les salles, ouverts aux deux tiers de leur capacité. Alors qu’en France, pour les stades, la limitation est de 5 000 spectateurs, valable pour le stade municipal d’une petite ville comme pour le Stade de France.
Un fonctionnement décentralisé, avec une pédagogie qui n’infantilise pas ou ne culpabilise pas le citoyen, la recette porte ses fruits chez nos cousins helvètes.

La Suède, refus du masque et du confinement

Les autorités sanitaires suédoises jugent le masque inefficace, elles préfèrent la prévention : respect de la « distanciation sociale » et lavage des mains.
La Suède a refusé tour à tour le confinement général (écoles, restaurants et entreprises sont restés ouverts) et le port du masque. Le gouvernement et les autorités sanitaires préfèrent en appeler à la responsabilité de chacun. Le masque n’est pas obligatoire dans les transports publics. Bien sûr il n’est pas interdit, mais il n’est pas recommandé non plus. De fait, quasipersonne ne le porte.
Si le nombre de cas est l’un des plus élevés d’Europe (8224 au 5 septembre), le taux de mortalité pour un million d’habitants reste inférieur à celui de la Belgique, du Royaume-Uni ou de l’Espagne, qui ont pratiqué un confinement assez drastique de leur population.

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De plus, la Suède ne connaît pas de reprise de l’épidémie comme viennent le confirmer les deux courbes suivantes : la courbe de contamination ne cesse de diminuer, tout comme les taux d’hospitalisations et le nombre de décès.

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L’épidémiologiste et chef de la stratégie sanitaire suédoise, Anders Tegnell, estime que l’efficacité du masque reste à prouver et que mal porté et manipulé, il peut contaminer son porteur. Il se base notamment sur trois études et rapports de l’Organisation mondiale de la santé, de l’ECDC (agence européenne de la santé) et de la revue The Lancet. Il précise aussi que certains pays qui ont introduit les masques connaissent désormais une forte recrudescence des cas, ce qui se vérifie en France. Il ajoute enfin que le masque à l’école est inutile, et que cette dernière n’est pas un vecteur du coronavirus. Les écoles suédoises n’avaient pas fermé durant la COVID et deux études prouvent d’une part que les professeurs n’en sont pas plus atteint que les autres professions en Suède, d’autre part que les enfants suédois n’ont pas eu plus de cas que leurs petits voisins finnois, alors que la Finlande avait fermé ses écoles.

Protéger les plus vulnérables, laisser vivre normalement les personnes le moins à risque tout en respectant les mesures barrières, voilà les positions suédoise et helvétique. Certes les deux pays divergent sur l’utilisation du masque, mais ils n’ont pas sacrifié leurs économies pour des résultats discutables. L’exemple suédois est peut-être à prendre avec précaution, car sa possible réussite est en partie due à une densité de population moindre que dans d’autres pays, même dans la capitale Stockholm.
Néanmoins, ces deux exemples européens nous montrent qu’en faisant confiance à la population, et en la responsabilisant, une épidémie peut être endiguée, et une « seconde vague » évitée, peut-être.

Sources :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/quarantaine-entree-suisse-gouvernement-helvete-prend-encore-temps-analyser-situation-1868764.html
https://www.sudouest.fr/2020/09/01/coronavirus-la-suede-boude-toujours-le-masque-a-rebours-du-reste-de-l-europe-7794655-6109.php
https://fr.statista.com/infographie/21819/taux-de-mortalite-coronavirus-par-pays-deces-covid-19-par-habitant/
Frédéric Faux, « En Suède, écoliers et professeurs retournent en classe à visage découvert », Le Figaro, mardi 1er septembre 2020, p.4.
Scott Gottlieb, “Sweden Shouldn’t Be America’s Pandemic Model”, Wall Street Journal, 30 août 2020.

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11 commentaires

Elvenetian 9 septembre 2020 - 9:09

Comparaison de population mentalement différentes
Pour une fois (et c'est rare) je ne partage pas vos conclusions. En effet la population française est fondamentalement différentes des populations que vous prennez. En effet les caractéristiques principales du français est, outre sa jalousie maladive envers ses concitoyens mise en évidence avec le mouvement des jaloux jaunes, le français est par nature irrespectueux, égoïste et indisciplinés. Faire confiance aux Français dans ce genre de circonstances serait stupide. Seules les mesures coercitives seraient efficaces si effectivement elles étaient coercitives. Malheureusement les seules personnes qui ont encore peur de la justice sont les braves gens

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jarno 9 septembre 2020 - 11:31

Entièrement d’accord avec vous.

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gerard 9 septembre 2020 - 12:16

Pas d'accord! S'ils prenaient moins les gens pour des imbéciles, ils se comporteraient de façon plus responsables et adhéreraient aux règles.
Il ne faut pas confondre les causes et les conséquences!

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Aymeric Belaud 9 septembre 2020 - 6:27

Merci pour votre commentaire constructif.
Si les populations sont différentes, il est vrai aussi que le rapport à l'Etat est lui aussi différent.
Afin de responsabiliser les individus, il faut commencer par remettre l'Etat à ses prérogatives régaliennes, et ne pas infantiliser les individus.

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burnet 9 septembre 2020 - 12:00

enfumage
Bonjour,
RAS LE BOL de vos mensonges!!!propagande ,enfumage,etc…Continuer a propager les infos des merdias,télévision et j'en passe!!!
Et pour être polis,je m'abstiendrai de faire d'autres commentaires…

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Aymeric Belaud 9 septembre 2020 - 6:24

Bonjour,

pouvez-vous préciser quels mensonges ? Quelle propagande ? Et quel enfumage ?

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gerard 9 septembre 2020 - 12:10

Une mascarade!
Forcer à porter un masque qui ne protège pas des virus non seulement infantilise la population mais surtout la trompe. En faisant croire aux gens que ça protège, les gestes importants sont oubliés et des gestes nocifs sont introduits! (Il n'y a qu'à regarder certaines vidéos de nos politiques en train d'enlever ou mettre leur masque!)

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françois 9 septembre 2020 - 3:00

epidémie
je ne partage pas tout votre point de vue.
D'abord vous ecrivez que l'épidemie explose en France du fait des nouveaux cas, or cela s'explique par le fait que maintenant tout le monde se fait tester, et si vous êtes positif cela veux dire que vous avez été en contact avec
le virus il y a peut être plusieurs mois ou semaines et pas forcement ces derniers jours.
La courbe de létalité est au plus bas et ne remonte pas,on ne peut donc pas parler de deuxième vague, ce qui ne s'est jamais vu en infectiologie, surtout que le virus à muté et les souches actuelles sont beaucoup moins virulentes.
Enfin les personnes décédés étaient toutes âgées et porteuses de pathologies sous jascente, les quelques personnes plus jeunes avaient aussi une pathologie pour expliquer leur réaction à l'infection. On ne meurt pas du virus mais de ses complications

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Aymeric Belaud 10 septembre 2020 - 7:12

Bonjour,

pour ce qui est de la reprise épidémique, votre commentaire est intéressant. Mais en Suisse, les tests sont aussi plus nombreux, et les cas n'augmentent pas pour autant.
De plus nous constatons bien, comme nous le marquons sous les courbes, que le nombre de décès n'augmente pas en France.

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Yves81 9 septembre 2020 - 3:14

Parfaitement d'accord
Parfaitement d'accord, sauf sur un point.

Ne reprenez pas la formulation erronée, tordue, vicieuse (révélatrice d'une vision dépravée de la situation) et partout ressassée de "distanciation sociale".

Si les mots ont un sens, il faut parler de "distance physique"

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Aymeric Belaud 9 septembre 2020 - 6:29

Merci pour votre commentaire et votre remarque.
Et il est vrai; j'essaierai d'utiliser le terme de distanciation physique à l'avenir, plus adapté et moins "novlangue étatique".

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