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Une réussite française : le chômage durable

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Toujours plus élevé que celui des autres pays européens et de l’OCDE, le chômage français frappe plus qu’ailleurs les jeunes et les seniors. Un récent rapport du Conseil d’orientation de l’emploi explique : « les mutations économiques sont un phénomène mal connu ». Il fallait y penser ! On a les experts qu’on mérite, commente Nicolas Lecaussin.

Il existe un domaine où la France est imbattable. Il s’agit de tout ce qui est lié au chômage. En 2010, le taux de chômage a encore progressé. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans emploi) a progressé de 3 % en 2010 (et de 18.7 % en 2009). Fin décembre, on comptait 4.075.700 personnes inscrites au Pôle emploi, le nombre de chômeurs de longue durée ayant augmenté de 20 % sur un an.

Depuis la fin des années 1970, le taux de chômage en France s’est situé autour de 10 % avec des pics à 14 % au début des années 1990. Durant cette période, le chômage en France a été régulièrement plus élevé que celui de ses principaux partenaires européens et nettement plus élevé que le chômage aux Etats-Unis. Même avant la crise, en 2005, au moment où s’amorce une décrue, le taux de chômage n’est descendu que jusqu’à 7,6 % de la population active, toujours au-dessus de la moyenne européenne et des pays de l’OCDE. En décembre 2008, ce taux s’élevait à 7,9 % alors que celui de l’UE était à 7 % et celui des Etats-Unis à 6 % (même l’Allemagne faisait mieux avec 7,1 % de chômage et malgré la réunification qu’elle ne cessait de payer économiquement). Toujours moins bien que les autres. La France détient aussi le record du nombre de jeunes de 16 à 25 ans sans emploi. Depuis 20 ans, leur taux de chômage s’est situé aux alentours de 25 %.

Pourtant, les gouvernements – de droite et de gauche – n’ont cessé des gaspiller des dizaines de milliards d’euros et de créer des emplois publics ou semi-publics avec les missions les plus farfelues. C’est le « traitement social du chômage », c’est-à-dire la multiplication des emplois aidés pour dégraisser les statistiques. De même, les organismes publics censés s’occuper du problème de l’emploi ont émergé par dizaines. Comme le Conseil d’orientation pour l’emploi créé en 2005, et qui vient d’envoyer aux médias une étude d’une vingtaine de pages réalisée début juillet (sic) et intitulée « Mutations économiques, reclassement, revitalisation » dans laquelle on apprend que « les mutations économiques sont un phénomène mal connu ».

Avec ce genre de travail, le chômage durable restera longtemps l’un des plus grands succès français et l’un des grands échecs de l’interventionnisme étatique.

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3 commentaires

Anonyme 5 février 2011 - 11:56

La beauté du modèle social français
Nos politiciens de tous bords et même de Droite ont vanté les effets amortisseurs de notre modèle car disaient-ils,la crise de 2009 a été moins sévère que dans les autres pays!

Celà en se referrant à l’augmentation du % de chômeurs.

Il faut dire qu’avant la crise le plein de chômeurs était déjà chronique.

La crise venue nous avons effectivement eu moins de nouveaux chômeurs!!

ET quand l’activité redémarre notre modèle social protège encore beaucoup de chômeurs de cette plaie sociale qu’est le travail…

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Anonyme 6 février 2011 - 4:33

Le chômage français
Il y a une manière de tourner les critiques (création d’emplois aidés, indemnisations interminables sans exigeance de réinsertion…) c’est la généralisation d’un créneau qui se porte à ravir, celui des intermittents du spectacle : bonne image sociale, jobs amusants et touristiques, tolérance aux pannes, dépénalisation locale des stupéfiants, etc.

PONTHIEU

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Anonyme 5 février 2011 - 1:48

Le chômage longue durée
Bonjour,

Le chômage longue durée et qui touche un maximum de gens est le remède absolu contre les revendications salariales de ceux qui travaillent.

Le medef a une armée de zombies qui alterne métro boulot dodo. Et si jamais des téméraires se sentirais l’âme syndicaliste on ferme l’outil de production français pour le rouvrir dans les pays nouvellement entrés dans l’Europe et la zone euro mais avec un droit du travail et un salaire minimum minable.

Merci le patronat, les fonctionnaires européens, les politiciens français et les syndicalistes qui roulent en Porsche (suivez mon regard).

On a commencer par les ouvriers, puis on nous a expliqué que la France industrielle c’était fini, bonjour la France du service, maintenant les entreprises du CAC 40 délocalisent les services informatiques, demain les services comptables puis financiers puis fiscaux puis centraux puis commerciaux, il restera que les désigners comme Nike qui conçoit des chaussures et les fait fabriquer par des enfants indonésiens entre autres.

Où sont les politiciens altruistes ?

A+.

Y a du travail pour changer ça.

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