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Pour moraliser la vie politique, il faut d’abord réformer l’Etat !

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Est-ce que si l’on avait eu toutes ces lois de moralisation de la vie politique on aurait pu éviter les affaires Elf, Urba, Péchiney, Falcone, Méry… ? Aurait-on pu éviter l’entretien de la maîtresse et de la fille cachée de Mitterrand avec l’argent public ? Les « frais de bouche » des Chirac ? L’affaire des marchés publics d’Île-de-France ? L’affaire Karachi ? Pas vraiment.

Les mesures annoncées par François Bayrou n’auraient pas changé la donne et elles frisent le ridicule avec cette proposition de création d’une Banque de la démocratie qu’on croirait tout droit sortie des propositions du XXIVe Congrès du Parti communiste de l’URSS qui s’est tenu en 1971 sous la direction de Léonid Brejnev. La mise en place de cette Banque est justement une mesure anti-morale car elle instaurerait un monopole du financement des partis politiques. Il faudrait, au contraire, encourager le financement privé comme c’est le cas dans d’autres pays (Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni) car il n’y a aucune raison que l’argent des contribuables soit utilisé par les partis politiques.

Lors d’un précédent article, nous avons montré qu’on ne pouvait pas moraliser la vie politique avec des lois. Mais on pourrait rendre la vie politique plus morale si les élus étaient efficaces en réformant le pays. Ils pourraient commencer par diminuer le poids de l’Etat (la France est le seul pays à ne pas avoir réformé son secteur public) et par mettre un terme aux inégalités entre le public et le privé. Une excellente mesure « morale » serait de supprimer l’ENA, cette école de la noblesse d’Etat qui dirige (très mal) le pays depuis des décennies. Un grand pas vers la moralisation de la vie politique serait la fin du pantouflage et du va-et-vient entre l’administration, les entreprises privées et les grandes institutions de l’Etat comme la Cour des comptes, le Conseil d’Etat, etc… Outre les conflits d’intérêt qui n’échappent qu’à ceux qui en profitent, ce système permet aux bénéficiaires de cumuler des retraites dont les niveaux choquent à juste titre les contribuables français.

Enfin, moraliser la vie politique, ce serait mettre fin au financement et à l’impunité des syndicats français qui ne représentent personne mais qui se nourrissent de l’argent public et profitent aussi du fameux paritarisme à la française en colonisant les caisses de retraite et de formation professionnelle.

Faire toutes ces réformes aurait largement contribué à moraliser la vie politique et économique du pays.

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4 commentaires

Laurent 46 7 juin 2017 - 7:45

Quel Avenir ?
Il est effectivement permis de s'interroger sur cette banque de la "Démocratie", Il n'y a pas si longtemps ils ont créé avec l'argent Public une banque pour soutenir les collectivités locales dans leurs investissements pour combler les gouffres liés aux emprunts toxiques ! Cela n'a pas empêché la majorité des collectivités de refaire des prêts en masse prétextant que les taux des intérêts étaient bas. Le problème est que ces prêts sont sur 30 à 50 ans et que les taux des intérêts ne resteront pas bas durant toutes ces périodes. Bienvenue donc à cette mascarade de banques financées par l'argent public pour couvrir une fois de plus l'incompétence de nos Elus.
J'ai aussi observé de près le changement intervenu dans les collectivités locales lors des dernières Municipales, aucun changement de majorité n'a apporté de stabilité ou de baisse des dépenses publiques !
Il y a en France une fuite en avant de toutes les dépenses publiques qui est liée à la formation des Elus par les grands savants de l'ENA, et d'un état de fait qui se propage "aucun élu ne doit prendre de décision qui ne fait pas entrer de l'argent"!
Sans oublier la mode des grands rassemblements internationaux, nationaux et locaux de la politique et les "Festivals à répétition et de plus en plus longs pour amuser le grand peuple alors que tous les Maires et d'autres élus locaux ont des laissé passer gratuits pour eux et leur famille et des invitations à toutes les "beuveries" qui y sont attachées le tout avec l'argent Public.
On peut aussi parler de l'Environnement dans lequel domaine tous les élémentaires sont bafoués aussi bien dans les comportements que dans les constructions alors que l'on dépense des centaines de Milliards d'argent Public pour de soit disant changements climatiques aux quel seul la planète en a le contrôle, d'autant que la bonne moité de ces sommes passe avant tout aux réunions, déplacements et une fois de plus "beuveries" de la classe Politique et de sa cour.
La France tiens dans tous ces débats un rôle des plus important dans le monde sauf pour la population pour laquelle il faut faire et refaire des codes du travail avec de petits revenus, de petites voitures de petites maisons et terrains mais que de "grandes gueules" avec des prétentions sans limites jusqu'à donner des leçons au monde entier alors que nous sommes parmi les plus mauvais en Europe ! raison d'ailleurs qui pousse nos Politiques à nous comparer régulièrement avec les petits pays Africains.
Un autre grand débat de notre société pourrait être la main mise de la haute administration sur tous les rouages de l'Etat et maintenant de la Politique, et là aussi les conséquences ne seront pas faciles à gérer dans un futur proche qui s'apparente aujourd'hui déjà à une petite dictature Administrative.
Il faudra aussi dans un futur très proche savoir regarder son porte monnaie avec les prélèvements à la source de Impôts, taxes en tout genre, opérateurs des activités para-publiques (électricité, eau, téléphone etc.) qui se mettent progressivement en place , il ne restera que très peu de moyens pour faire autre chose.
Une dictature Administrative n'est pas une autre organisation que celle d'un régime communiste proche d'un régime capitaliste extrême d'ailleurs pour lesquels l'argent n'est réservé qu'a une minorité de personnes et le travail pour tous les autres.

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Maellys93 7 juin 2017 - 10:42

Trop d'élites en Back Office. Instaurer la subsidiarité en les "virant" !
Réformer ? OUI. Comment? il n'y a RIEN dans cet article sur le processus !!
Même pas la mention d'appliquer à l'organisation le principe de SUBSIDIARITÉ!
En effet, lorsque une organisation est devenue inefficace, le processus de réorganisation réponds à des règles simples.
La règle n°) 1 c'est de faire le ménage en commençant par le haut de la pyramide.
La règle n°) 2 c'est de se concentrer dans le ménage sur le "back office" (les services fonctionnels) et ne pas toucher au "Front Office" (les services au contact de l'usager et des clients).
La règle n°) 3 c'est de redonner le POUVOIR au "front Office" car le "back office" doit être au service du "Front Office".
En conséquence, pour réformer l'Etat et les collectivités territoriales la PRIORITÉ c'est la DIMINUTION DRASTIQUE des hauts fonctionnaires et des élus (très souvent élus ET hauts fonctionnaires).
Ces "élites" du "back office" ont été, durant plusieurs décennies, les "créatifs" véritables responsables de la complexité et générateurs zélés de la dépense publique!

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Gilbert CLARET 7 juin 2017 - 1:05

Pour moraliser la vie politique, il faut d'abord réformer l'Etat
Plutôt que de longs discours, voilà un bref article qui en dit long! Merci à Nicolas Lecaussin.

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Astérix 13 juin 2017 - 10:34

En parfait accord. Il est simplement hallucinant que M. Macron ait nommé cet incapable de Bayrou en 2017 pour lui confier le ministère de la justice..
Souvenez-vous; ministre de l'éducation, M. Bayrou a réussi l'exploit de mettre sur les rails la déconfiture du système éducatif..!
Décidément ce Pays "marche" surtout sur la tête et il n'y a plus d'espoir.
M. Macron ne se rend même pas compte que la France est de plus en plus paralysée par les règlements et normes imbéciles de l'administration, mais les médias mentent sur la réalité de la situation économique sur ordre et/ou par incompétence.
Le secteur privé ne peut plus avancer. Tous les dossiers mettent des mois à aboutir dans tous les domaines.
Le Pays est en faillite; il y a extrême urgence et M. Macron ne fera rien à part parader à Versailles.
Continuons !

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