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Pollution automobile : des CRIT’Air(s) trompeurs

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Ainsi donc notre liberté de circuler en voiture en ville va de plus en plus souvent être subordonnée à l’affichage sur nos pare-brises de macarons de couleurs variées et censés retracer fidèlement le degré de nocivité de nos véhicules, en les distinguant selon leur motorisation et leur année d’acquisition. A priori, même si elle n’est pas toujours séduisante pour les grands banlieusards oubliés des transports en commun, l’idée paraît raisonnable, si tant est que les différentes couleurs des pastilles correspondent bien pour chaque type de véhicule à des taux d’émission scientifiquement vérifiés par des laboratoires indépendants dans des conditions incontestables.

Or tant aux Etats-Unis qu’en Europe, le scandale Volkswagen, comme la suspicion appuyée qui pèse actuellement sur deux autres grands constructeurs, montrent à l’envi que les tests-constructeurs ne sont absolument pas fiables, puisque les contrôles effectués sur plusieurs marques ont révélé que certains tests dissimulaient plus ou moins astucieusement des dépassements allant jusqu’à 20 fois les plafonds d’émission autorisés. C’est dire qu’un véhicule récent non électrique mais étiqueté « vertueux » et dont les résultats ont été savamment trafiqués par son constructeur au vu des derniers progrès des techniques de fraude, peut être en réalité infiniment plus toxique pour l’air de la cité qu’un véhicule ancien correctement entretenu et mis en circulation à une époque où soit l’éthique individuelle , soit l’expertise technique des constructeurs en matière de falsification des mesures et d’enfumage des autorités étaient infiniment moins perverses.

Face à cette situation connue de tous depuis plusieurs années (cela faisait très longtemps en effet que plus aucun spécialiste automobile n’ajoutait foi à des tests quasiment « maison »), un esprit clair et logique aurait commencé par obliger les constructeurs à se plier à bref délai à des procédures de tests fiables et parfaitement contrôlés pour connaître le degré exact de nocivité de chaque type de véhicule convenablement réglé et encore en circulation. C’est ensuite et ensuite seulement qu’auraient été définis les classes de toxicité commandant la couleur des macarons « Crit’Air » en cours de distribution et le classement définitif des véhicules concernés. Ce n’est manifestement pas ce qui a été fait et les mensonges de votre constructeur peuvent donc et sans le moindre problème vous faire « grimper dans la couleur » selon la référence à la norme en vigueur lors de la mise en circulation, qu’elle ait été effectivement respectée ou non . Ainsi donc l’option choisie dans la précipitation confirme malheureusement une fois de plus que trop souvent, lorsque les pouvoirs publics ont le choix entre une solution intelligente et une autre qui (soyons indulgents) l’est beaucoup moins , c’est le plus souvent cette dernière qui l’emporte (pour ceux qui doutent encore, qu’ils se rappellent le récent scandale de l’éco-taxe qui nous a coûté et en pure perte un bon milliard d’euros).

Mais rassurons-nous quand même pour la prochaine fois, comme nos dirigeants politiques, souvent soucieux par priorité d’humer l’air du temps, ne sont guère logiques, ni vraiment conséquents avec eux-mêmes, le pire n’est jamais sûr !

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6 commentaires

Laurent 46 24 janvier 2017 - 6:07

Extrêmisme
La France est le pays de tous les extrêmes, surtout les extrêmes Trotskistes à qui personne ne dit rien !
Tout cela est dirigé par le gouvernement actuel, le socialisme à la Française, majoritairement composé de d'anciens Trotskistes des années 68 la pire des chose qui puisse arriver en France le tout soutenu par une Presse décadente et aujourd'hui très dangereuse pour la démocratie. La Presse ne relate plus les faits, chaque journaleux prends des positions et met en avant ses vérités incontrôlées, sans oublier qu'en général ce sont aujourd'hui de petits trou du cul qui n'ont aucun vécu mais qui détiennent la science universelle.
La Presse Française est un très grand danger pour la Démocratie tout comme cette mafia associative qui au moindre écart qui ne correspond pas à ses opinions lance toute son entourage dans les rues souvent des jeunes qui n'ont rien d'autre à faire, parfois voir souvent plutôt fainéants qui n'ont aucune expérience de la vie. Tout ce petit merdier bien organisé devient grâce au numérique mondial et let en cause toute la démocratie.
La Presse particulièrement merdeuse soutien tout ce petit monde. Pour exemple les manifestations conte le nouveau Président des Etats Unis élu par plusieurs centaines de Millions de personnes mis en cause par quelques centaines de merdeux soutenu par la Presse mondiale alors que majoritairement ce n'est pas leur problème puisqu'ils ne sont pas Américains !
La Démocratie est mise à mal par tous ces crétins qui se disent intellectuels alors qu'ils sont aujourd'hui dans un assistanat sans précédent et surtout vivant en France au crochet de la société laborieuse. C'est une organisation récente mise en place par un certain Jack !

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Dominogris 24 janvier 2017 - 6:00

Un problème? Une taxe
L'option choisie est le plus souvent… une taxe. Ou le prix d'achat d'une vignette.
Peu importe la vérité scientifique, il suffit d'habiller le discours de quelques termes bien choisis, avec des images choc (comme celle des particules fines que l'oeil ne saurait disctinguer d'une brume matinale) et le consentement citoyen est acquis. De moins en moins.

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Theano 24 janvier 2017 - 6:17

Pas question…
De cautionner les délires des socialo-collectivistes! De toute façon, si quelque chose est obligatoire, cela doit nous être fourni et gratuitement. S'ils comptent sur moi pour acheter cette vignette-taxe, ils peuvent toujours courir.

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iamatoxico 7 juin 2017 - 4:35

Cool un pollueur de moins sur les routes . En fait il devrait faire comme avec nos chers cigarettes qui tuent les fumeurs et quelques passifs et il ça devrait etre pareil avec les automobilistes qui polluent et tuent , pas de pastilles mais augmenter l'essence de 1 ou 2 € le litre équiper les bagnolles d'un régulateur pour qu'elles ne dépassent pas les 130km/h et pour les contrevenants on leurs saisis le véhicule et le permis sur le champs avec à la clé une interdiction de conduire à vie , au moins là ça réduirais les accidents , la pollution et les fous du volant … cool non ???

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Lionel 27 janvier 2017 - 8:17

CRIT'AIR
Bonjour,
Très bon article mais il manque un point essentiel : Le contrôle Technique obligatoire tous les 2 ans.

A quoi sert ce contrôle obligatoire qui est le garant des taux de pollution du véhicule ?

Ce CRIT'Air est encore une fois un subterfuge pour ponctionner la vache à lait qu'est devenu le propriétaire d'un véhicule. Et pour faire plaisir aux bobos et écolos ratés de tout poil !

A noter que les véhicules électriques n'ont pas non plus un impact 0% Carbone … Qui fabrique l'électricité et l'accès au réseau ?

Bien à vous et merci de votre point de vue

Lionel

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Thierry BENNE 28 janvier 2017 - 10:04

@Lionel

D'abord, sincèrement merci pour votre appréciation favorable et je souscrirais volontiers à la pertinence de votre observation. Mais, même si personne ne s'en est bien entendu vanté , la pratique actuelle se heurte encore à des contrôles lacunaires, puisque c'est seulement en janvier 2019 qu'entreront en vigueur les nouvelles normes de contrôle – notamment Diesel – plus exigeantes et destinées précisément entre autres à contrer la fraude-constructeur détectée chez Volkswagen et suspectée depuis chez quelques autres de ses concurrents. Entre-temps et donc pendant 23 mois encore et au regard des émissions effectives et les plus nuisibles, le technicolor des macarons relèvera largement du cinéma, les véhicules électriques exceptés, mais leur signature énergétique et polluante se situe, comme vous le soulignez à juste titre, en amont.

On remarquera par ailleurs qu'en dépit de la pollution atmosphérique permanente et significative qui sévit au voisinage pourtant tout proche des aéroports d'Orly et de Roissy, ni Madame Hidalgo, ni Madame Royal n'ont pour l'instant songé à imposer l'atterrissage alterné des avions les plus polluants, ni à imposer un grand macaron sur la carlingue des aéronefs des diverses compagnies aériennes. Par ailleurs, divine coïncidence, on vient tout juste de s'aviser à Marseille que l'accueil et l'amarrage des navires de croisière étaient incroyablement polluants, mais là encore aucune décision n'a apparemment encore été prise en faveur d'une circulation maritime alternée ou "macaronnée".

Autant dire que l'on n'en a pas fini avec le problème de la circulation des voitures dans les centres-villes, alors que l'annonce de la vive progression des agressions dans les transports en commun n'est certainement pas un élément pour encourager leur usage. Or les pouvoirs publics ne peuvent pas l'imposer au regard des services irremplaçables que rendent encore les transports individuels . Un dernier point, il est tout à fait anormal et certainement pas démocratique que Paris puisse décider seul de l'organisation de la circulation automobile dans un ensemble qui demeure largement régional. Ainsi pour l'Ile-de-France, les banlieues les plus lointaines étant généralement les plus mal desservies par des RER largement déficients (merci la Région!), les résidents de ces localités n'ont souvent guère d'autre choix que l'usage quotidien de leur voiture, laquelle est loin d'être toujours neuve ou même récente. Enfin, on aimerait que dans la capitale, la lutte contre la pollution atmosphérique ne se focalise pas exclusivement sur la circulation automobile d'origine externe alors que le chauffage urbain "intra muros" la devance de loin dans le rang des émetteurs les plus actifs.

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