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« Monsieur Valls, votre diagnostic est correct, il vous faut agir maintenant ! »

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Dans un « Point de vue » publié dans le quotidien Les Echos (25 août), vous dressez un portrait tout à fait juste de la France d’aujourd’hui : un pays qui « a atteint des records dans le domaine de la fiscalité », avec une économie « entravée par des réglementations excessives ou trop complexes » et des entreprises « qui ont besoin de visibilité ». Vous avez aussi raison de parler de la « poursuite des réformes », de l’ « émancipation des individus » et de la croissance économique. Mais beaucoup moins lorsque vous ressortez les clichés marxisants sur l’égalité et « les salariés livrés à eux-mêmes face à la loi du marché ». Les faits vous contredisent, monsieur le Premier ministre. Les jeunes (et pas seulement) qui partent à Londres ou qui traversent l’océan semblent justement préférer la loi du marché à la loi de l’Etat qui étouffe les libertés et l’esprit d’entreprise.

Monsieur le Premier ministre, vous voulez poursuivre les réformes. C’est bien, mais pour cela il faut les avoir déjà commencées. Or, ce que vous avez fait est très loin de ce qui devrait être fait en France. Les récents chiffres sur la croissance économique sont largement en dessous des attentes. Des pays comme l’Espagne et le Royaume-Uni qui ont fait des réformes économiques très importantes affichent des taux de croissance 3 fois supérieurs au taux français. Que dire des Etats-Unis où l’on dépasse les 3 % de hausse du PIB ? Ceci montre clairement que faire des réformes ça paye. Vous voulez « tout faire pour l’emploi ». C’est une formule creuse, sans aucun sens. Il ne faut pas « tout faire pour l’emploi » mais juste faire ce qui marche. Il faut accorder aux chefs d’entreprise la liberté d’embaucher et de licencier, faire une baisse drastique du coût du travail et la remise à plat du Code du travail ! Le Code du travail français représente 3 492 pages et 10 000 articles et tous les ans, plus de 10 % de son contenu change. Il faut le réduire et diviser le nombre de pages par 10 et arriver au niveau du Code du travail suisse avec ses 54 articles. L’Allemagne n’a même pas de Code du travail ! Regardez le taux de chômage au Royaume-Uni (5.3 %), en Allemagne (4.7 %) ou aux Etats-Unis (5.2 %) ! Deux fois moins élevé qu’en France. Concernant l’emploi, vous voulez « continuer à bâtir notre modèle de « flexisécurité » à la française » dont les caractéristiques restent assez flous autant pour les employés que pour les employeurs.

Pourquoi « à la française » alors que les exemples étrangers qui fonctionnent ne manquent pas. On a souvent parlé de la flexisécurité à la danoise mais la plupart des pays – et pas forcément anglo-américains – pratiquent la liberté de licencier : les Pays-Bas, le Canada, la Suisse, l’Autriche, la Suède, etc… Il n’y a aucun besoin de créer un autre « modèle français » quand nous avons des exemples qui marchent.

Vous souhaitez baisser la fiscalité sans pour autant donner des précisions. Il faudrait d’abord arrêtez le bricolage fiscal. Toutes les semaines, on rajoute une nouvelle couche à un système fiscal qui étouffe l’économie avec des prélèvements obligatoires qui dépassent les 46 % du PIB. La France pratique les taux les plus élevés pour tous les impôts directs. Ce n’est donc pas un hasard si l’exil fiscal des Français s’accélère : les expatriations ont bondi de 40 % en 2013 et ceux qui s’en vont ne sont pas forcément tous riches. Si l’on prend en compte ne serait-ce que l’IS, le taux moyen de l’OCDE se situe à 25 % alors que nous sommes à 38 % en France ! Sachez, monsieur le Premier ministre, que pratiquement tous les pays membres de l’OCDE ont baissé leur fiscalité ces dernières années : l’IS au Royaume-Uni est à 21 %, au Danemark à 24.5 %, en Suède à 22 % et de 15 % en Allemagne ! Dans ces conditions, comment voulez-vous que les entreprises françaises s’en sortent dans l’économie compétitive d’aujourd’hui ?

Vous souhaitez maîtriser la dépense publique. En fait, il faut la baisser drastiquement car elle atteint 57 % du PIB, un véritable record alors que tous les pays baissent leurs dépenses publiques. L’Allemagne dépense 14 points de PIB que la France et a deux fois moins de fonctionnaires. Le comble c’est qu’en France, non seulement le nombre de fonctionnaires ne baisse pas mais il continue d’augmenter : d’après l’INSEE, en 2013, la France comptait 100 000 fonctionnaires de plus qu’en 2012. Dans une Etude récente, nous avons calculé que, pour être dans la moyenne de l’OCDE, la France devrait supprimer 1 600 000 postes de fonctionnaires.

Monsieur le Premier ministre, vous faites un diagnostic qui correspond à la situation économique de notre pays. Mais si vous voulez guérir la France, ne lui prescrivez pas que des aspirines. Elle a besoin d’un traitement de choc.

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10 commentaires

Mab 31 août 2015 - 3:00

Baisse des impôts? : mensonge.
Je suis retraité. Avec une pension bloquée, et sans changement de mes placements bancaires, les prélèvements mensuels prévus laissent prévoir une hausse de 1,1 % de mon impôt sur les revenus 2015. Qui a donné cette instruction à la direction des impôts ?. Pépère, tu es un gros menteur.

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jh11 31 août 2015 - 3:27

csg
On va baisser les impôts parait-il ?
En augmentant encore la CSG ?
C'est encore mieux, on paye sur un chiffre d'affaire et non sur un revenu.
c'est tous bénef.
jh

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Jochris 31 août 2015 - 4:31

Loin derrière les pays qui sont au top!
J'ai travaillé sur quatre continents et créé 12 sociétés dont une dizaine en Asie pour vendre des produits français.

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cocose 31 août 2015 - 4:57

IGNORANCE
Cette lettre est parfaite,mais je pense que Monsieur VALLS n'est pas instruit pour comprendre ce dont vous parlez …
ET CES COMME CELA DEPUIS 40 ans !!!!!

OUI vraiment il y aura certainement un traitement de choc…..

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marchaterre 31 août 2015 - 5:46

Pédaler dans la choucroute
Des incantations comme celle-ci à l'intention d'un premier ministre-non élu-qui a prouvé à maintes circonstances sa nocivité extréme,équivalent à pédaler dans la choucroute.Pire,elles occupent les pages et les esprits inutilement et participent à l'anesthésie ambiante alors qu'il conviendrait de ne parler que des moyens d'arréter l'hémorragie et d'inverser la descente aux enfers aprés le premier préalable incontournable:LES VIRER TOUS!!!

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Astérix 31 août 2015 - 6:01

L'incurie !
Ce gouvernement ne fera jamais rien. Ils ne savent que parler au lieu de baisser massivement les dépenses publique, les charges, taxes et impôts en tout genre sans oublier de jeter à la poubelle toutes ces réglementations et normes imbéciles qui paralysent le Pays.

La France s'enfonce jour après jour pendant que tous les autres Pays avancent dans les réformes.

Regardez le Royaume-Unis.

A quand un véritable régime libéral avec des gestionnaires de la société civile, seul moyen de se redresser ?!

A quand le retour du bon sens et des choses simples ?

Aux Français de décider !.

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fbastiat 31 août 2015 - 7:21

Relire Bastiat
Vous avez raison d'opposer la loi du marché à la loi de l'Etat. C'est une excellente formule. Nos élites politiques pensent que la loi de l'Etat doit contrôler le marché. Ils oublient que la loi a pour but de défendre les libertés, pas de les entraver.
Dommage que Valls n'ait pas profité des vacances pour lire "La Loi" de Bastiat.

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Parent 1 septembre 2015 - 8:36

Assez
Il est peut etre encore temps de redresser la barre, faites le rapidement avant qu il ne soit trop tard

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Onc Picsou 1 septembre 2015 - 1:31

Escroquerie
Cherchez pas, pour financer la baisse d’impôts, il suffit à l'état …d'emprunter !
Certain appelleront pudiquement cela de la mauvaise gestion, mais il s'agit bien d'escroquerie.
Imaginez que je vous dise que je vous fait cadeau d'une Ferrari, je pense que vous m'aimeriez bien, sauf que, sans vous demander votre avis, j'aurais acheté le bijou en contractant un emprunt que VOUS devrez rembourser! Voilà la vraie nature de l'endettement d'un état: des (i)responsables politiques qui escroquent les citoyens en empruntant sur leur dos, sans le leur dire de façon explicite, pour financer leur démagogie, au lieu de leur demander l'impôt correspondant, ce qui du point de vue électoral ne serait pas très bon. (Même escroquerie sur votre feuille de paye ou on vous fait croire qu'on ne vous prélève que sur le brut et que le patron paye le reste, alors que c'est vous qui payez TOUT car cette part patronale est financée avec le fruit de VOTRE travail) Le même type d'enfumage se prépare avec le prélèvement de l'impôt à la source, on ne sera pas loin de vous faire croire que ce n'est pas vous mais le patron qui paye l'impôt !
Comment la République à t elle bien pu en arriver là: accoucher d'une classe politique qui roule les citoyens qu'elle est sensée représenter !? (peut être en achetant la complicité des médias?…en empruntant bien sur !)

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rival 21 septembre 2015 - 11:28

faire semblant
Valls travaille d'abord pour son avenir personnel, et accessoirement pour le pays.

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