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Monsieur Macron, vous devriez savoir que les actifs sont tous productifs

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Prétendre être ni de droite, ni de gauche aboutit à des aberrations. Le programme d’Emmanuel Macron en fournit un exemple significatif avec l’ISF.

Tout d’abord, on retrouve le vocabulaire désuet de la gauche :

• Taxation de la « rente immobilière » comme si des Français vivaient de leurs rentes;
• « Taxation sur les grandes fortunes » comme si une partie de leurs détenteurs n’avait pas déjà quitté notre pays;
• « Impôt sur la fortune immobilière », nouvelle formule comme si nombre de propriétaires se trouvait sur une mine d’or.

A cela s’ajoute une formule technocratique parfaitement irréaliste à savoir la notion d’actifs «productifs» opposée à la notion « d’actifs non productifs ».
En un mot, le programme d’Emmanuel Macron distingue les « actifs productifs » des « non productifs». Les « actifs productifs » c’est-à-dire les actions et les obligations échapperaient à l’ISF et les « actifs non productifs » c’est-à-dire l’immobilier resteraient soumis à l’ISF et dont le taux d’imposition pourrait être augmenté.
Distinction parfaitement intellectuelle. A titre d’exemple, quid des titres des SCI, valeurs mobilières par nature mais dont l’activité est immobilière ? Quid des SCPI cotées en bourse, valeurs également mobilières mais qui concernent des patrimoines immobiliers ?
Quoiqu’il en soit, cette distinction serait catastrophique si celle-ci devait un jour être mise en œuvre.

Un encouragement à la spéculation financière

Les banques d’affaires ont une double activité : aider au développement des entreprises mais aussi « jouer » avec les portefeuilles de leurs clients en vue de la réalisation de plus-values financières -voire spéculatives. En d’autres termes, acquérir des actions et les revendre dès qu’il est possible de les céder plus chères que le prix auquel elles ont été acquises.
Monsieur Emmanuel Macron devrait s’en souvenir lui qui a passé 4 années dans l’une des plus prestigieuses banques d’affaires. A moins qu’il considère ces opérations comme constituant des « actifs productifs ». Pour qui ? Comment ? Et pour quel avantage en faveur de l’Economie ?

Une condamnation de l’investissement immobilier

Le programme d’Emmanuel Macron est explicite en matière immobilière. Malgré des aller-retours. Création d’un impôt sur un loyer « fictif » du domicile dont on est propriétaire. Blocage des loyers sur l’ensemble du territoire.
Et pourtant, l’acquisition par nos concitoyens de biens immobiliers n’a rien de spéculatif et répond à plusieurs objectifs parfaitement justifiables.
D’abord, il s’agit pour eux de devenir propriétaires de leur résidence principale. L’abattement de 30% sur la valeur de ces biens est purement arbitraire en matière d’ISF.
Ensuite, le fait d’être propriétaire d’un patrimoine immobilier constitue pour beaucoup la consécration de leur réussite professionnelle. Or, ils ont déjà acquitté nombre d’impôts et de taxes pour la détention de ces biens. Faut-il y ajouter annuellement l’ISF ?
Enfin, détenir des biens immobiliers est un moyen de préserver son patrimoine en équilibrant valeurs mobilières soumises aux variations des cours de Bourse avec valeurs immobilières plus sécurisantes parce que plus stables.

L’immobilier, un facteur essentiel de notre Economie

« Quand l’immobilier va bien tout va bien » affirme le bon sens populaire.
Le programme d’Emmanuel Macron aurait des conséquences graves : ralentissement de la construction, ralentissement des marchés immobiliers, accentuation du chômage dans tous les secteurs directement ou indirectement liés à l’immobilier.
Il est frappant de constater que l’entretien ou la restauration des immeubles en France souffre souvent de l’insuffisance des moyens financiers de propriétaires soumis à l’ISF.

De plus en plus, la gestion dynamique des entreprises les conduit à abonner la propriété des murs qu’elles occupaient au profit de la location de locaux mieux adaptés à leurs activités. Ceci concerne notamment les bureaux et les entrepôts et quelquefois même les usines.

Les raisons de cette évolution sont simples pour ceux qui connaissent les impératifs des entreprises autrement que par la fonctionnarisation.
Tout d’abord, les baux commerciaux en France permettent aux entreprises de remettre en question leur implantation éventuellement tous les 3 ans. En d‘autres termes, une grande souplesse existe en ce qui concerne « l’habitat » des entreprises. A elles à définir si elles ont intérêt à rester là où elles se trouvent ou au contraire, si elles ont intérêt à se transférer ailleurs.

Tout aussi importantes sont les économies réalisées par les entreprises qui louent plutôt que d’acquérir des immeubles et qui dégagent ce faisant la trésorerie nécessaire pour la croissance de leurs activités et la conquête de nouveaux marchés.
Mais encore faut-il un nombre d’investisseurs de plus en plus important (personnes physiques ou personnes morales) pour développer des parcs immobiliers susceptibles de satisfaire les besoins des entreprises.

Monsieur Emmanuel Macron devrait savoir que l’immobilier -et plus encore l’immobilier d’entreprise- constitue un actif productif incontestable. Tout ancien Ministre de l’Economie devrait avoir conscience de son importance.
Ceci témoigne en tout cas de l’aberration d’une distinction purement théorique dans un monde en complète évolution.
Tous les investissements devraient donc être exonérés d’ISF.

En conclusion, le programme d’Emmanuel Macron apparaît comme une vue purement technocratique et plus gravement encore comme l’ignorance de l’importance de l’immobilier dans une économie moderne. En un mot, d’une approche très socialisante qui préfère l’arbitraire à la liberté.

Claude HEURTEUX
Ancien Président du groupe AUGUSTE THOUARD

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5 commentaires

yves buchsenschutz 25 avril 2017 - 12:41

L'immobilier : une activité comme une autre et qui est (déjà) moribonde !
Cette histoire d'immobilier restant redevable de l'ISF ressemble furieusement à une combine pour atténuer l'ISF (nécessaire chez les entrepreneurs et la droite ) sans le supprimer (impossible pour les "travailleurs" et la gauche.
L'immobilier est une activité économique comme les autres et à ce titre a le droit et les devoirs des autres industries. Ses 3 caractéristiques particulières sont que les immeubles peuvent être des garanties pour des emprunts plus facilement que d'autres actifs (voir Mr De Sotto)et donc ont une possibilité de levier forte, qu'ils ne peuvent pas être expatriés donc plus faciles à pénaliser ou à confisquer, enfin qu'ils sont déjà sans rentabilité pour de multiples raisons et que plus personne n'y investit : une raison de plus, fut-elle l'ISF, n'y changera rien. L'Etat pourra prendre le relais (déjà 70 Milliards de dépenses à date).

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Astérix 25 avril 2017 - 5:33

Le virus !
Macron est atteint du virus qui sévit surtout en France dénommé: "l'énarcotechnocratosoviétos"virus extrêmement dangereux qui endommage le cerveau….! Mais bon nombre de nos compatriotes ne s"en sont pas rendu compte…!?

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theano 25 avril 2017 - 6:43

Lorsque nos compatriotes s'en rendront compte, il sera trop tard, et cela finira dans la rue. Je suis pessimiste sur l'avenir du pays.

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Dominogris 25 avril 2017 - 7:00

Quand les discours ont vides, c'est que le contenu est ailleurs
"Création d’un impôt sur un loyer « fictif » du domicile dont on est propriétaire. Blocage des loyers sur l’ensemble du territoire." Bizarre comme le candidat ne met pas ces mesures en avant. Les électeurs qui ont aimé Hollande vont adorer Macron!

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pinhas 27 avril 2017 - 5:03

economie responsable
On sait que la température normale est 37 0 onsait pas q,une economie normale esr de 40/100 de prélèvementsGeorges Tixier obligatoires.obliger les candidats a se situer parapport a ce taux.

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