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Les introuvables « licenciements boursiers »

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L’expression à la mode laisse penser que la Bourse en général, et les cours en bourse d’une grande entreprise, sont à l’origine des « plans sociaux ». En fait, plusieurs exemples montrent qu’il y a corrélation négative entre cours de bourse et licenciements. L’ennemi de l’emploi n’est pas la Bourse, mais l’Etat.

Le gouvernement socialiste a pris les choses en mains. Il s’engage à lutter contre les « licenciements boursiers ». Le ministre du Travail, Michel Sapin, l’a redit lors d’une interview télévisée : « Le gouvernement va agir, et agir vite sur les licenciements boursiers qui ont pour seul motif d’augmenter encore plus les dividendes versés à l’actionnaire ». Le problème c’est que la réalité est très différente. Accuser la Bourse et les actionnaires n’est qu’une preuve de plus de l’incapacité des politiques à comprendre les vraies causes du chômage en France et ailleurs.

Des entreprises montrées du doigt comme Michelin et Danone ne cesse d’embaucher

Prenons des exemples concrets. Lorsqu’ils veulent « s’attaquer aux licenciements boursiers », les socialistes font volontiers référence à deux entreprises : Michelin et Danone. Dès 1999 pour l’une et 2001 pour l’autre, elles avaient annoncé une restructuration des effectifs (7 500 personnes pour Michelin et 1 700 personnes pour Danone). A ce moment le cours de l’action de ces entreprises était au plus haut (trois jours après l’annonce, l’action était déjà à la baisse). Entre septembre et fin 1999, l’action Michelin aura perdu 33 % de sa valeur alors que l’indice CAC 40 gagnait 38 %. En fait, les licenciements n’avaient rien à voir avec la Bourse. Entre 1998 et 2005, les actionnaires de Michelin se sont contentés d’une rentabilité de moins de 8 % par an alors que la masse salariale de l’entreprise a augmenté de plus de 10 %. On trouve la même situation chez Danone. En 2001, l’action Danone perd environ 3.7 % de sa valeur alors que le CAC 40 gagne 1.4 %.

Plus récemment, en 2011, Michelin a embauché 14 036 personnes dans le monde alors que le cours de son action a chuté de 20 % la même année. Entre 2009 et 2011, Danone a embauché 20 000 personnes dans le monde alors que son action est restée pratiquement stable.

Plus la Bourse se porte bien, plus les emplois augmentent

Comparons aussi de manière générale le taux du chômage avec l’évolution de la Bourse. Entre le début de l’année 2006 et le début de l’année 2008, le taux du chômage français baisse de 9.1 % à 7.2 %. Sur la même période, l’indice du CAC 40 est en forte hausse et passe de 4 500 points à presque 6 000 points. Entre 1988 et septembre 2000, l’indice du CAC 40 a connu sa plus forte hausse passant de 1 000 à 6 500 points. Sur la même période, le taux de chômage est resté pratiquement stable à 10 %.

Aux Etats-Unis, l’exemple est encore plus flagrant. Le Dow Jones est passé de 1 000 points en 1980 à 10 000 points en 2000. Sur la même période, l’Amérique a créé 40 Millions d’emplois nets, 4 fois plus que l’Europe ! Et son taux de chômage a chuté de 11 % en 1980 à 3.9 % en 2000.

Evolution de la Bourse et du taux de chômage

Bourse (CAC 40 et Dow Jones) Taux de chômage

FRANCE (2006-2008) 4 500 à 6 000 points 9.1 à 7.2 %

ETATS-UNIS (1980-2000) 1 000 à 10 000 points 11 à 3.9 %

Non, la Bourse ne détruit pas des emplois, elle en crée ! Ce qui détruit l’emploi c’est l’Etat et ses réglementations, ce sont les syndicats qui s’opposent à toute réforme du marché du travail. Tant que ce marché ne sera pas libre et que les charges qui pèsent sur les entreprises ne baisseront pas, le chômage français continuera à augmenter.

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9 commentaires

Anonyme 9 juin 2012 - 9:32

LE FOND DU PROBLÈME
Avant que nos compatriotes se rendent compte que tous les maux dont LA FRANCE souffre viennent de l’état, il tombera des haricots !

Les français attendentt tout de l’état qui est pourtant parfaitement incompétent dans tous les domaines.

Non mais Bon Dieu, regardez les abrutis qui nous gouvernent depuis 1981 !

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Anonyme 9 juin 2012 - 4:43

LE PROBLEME, AU FOND
L’ignorance (crasse), l’inculture, la méconnaissance de nos petits poissons d’élus, pêchés très jeunes (« il nous faut un vivier » disaient les formations politiques quand j’avais 20 ans) ; ils n’ont rien voulu approfondir, rien voulu connaître, ce sont précipités sur ce qui pouvait les faire « monter » et maintenant, sont là.. C’est beaucoup plus vrai encore à gauche qu’à droite. Cyniques, ils ont 5 ans pour piller ce qui reste et ne le cachent pas quand ils sont entre eux…je les entends. Histoire, géographie, sciences : ils sont NULS ! et fiers de l’être.

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Anonyme 9 juin 2012 - 7:02

C’est désolant
Même commentaire. Rien à ajouter ! sauf la question suivante : combien est-on en France à avoir cet avis-là ?

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Anonyme 10 juin 2012 - 8:27

bouc emissaire
Il est plus facile de montrer du doigt La Bourse, Les Marchés financiers, les spéculateurs, les rentiers, les capitalistes… que de se lancer dans une véritable réforme de l ‘Etat qui va de toute manière perdre le caractère « providentiel » qu’ on lui prète.

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Anonyme 10 juin 2012 - 9:52

les riches
la gauche veut nous faire croire que la richesse est signe de mauvaise moralité .C;est plutôt la misère chez les Thenardier et les mécènes chez les riches!

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Anonyme 10 juin 2012 - 11:41

Arreter le progrès ?
Il y a deux types de licenciements, pour faire simple :

– l’entreprise licencie parce que l’activite est en baisse ; généralement la bourse n’aime pas, car c’est globalement un mauvais signal pour les profits futurs (les economies obtenues par les licenciements ne compensent jamais la perte de revenus)

– l’entreprise licencie parcequ’elle peut faire des gains de productivite (produire autant avec moins de salaries) ; la bourse aime bien, et ça choque le bon peuple. C’est certain que l’informatisation, la mécanisation, l’électricité etc… ont amené à supprimer des postes dans les entreprises au cours de l’histoire. Et en ont cree beaucoup plus ! Qui veut revenir en arrière ?

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Anonyme 21 juin 2012 - 3:04

Rendement boursier
Petit actionnaire minoritaire, je possède un portefeuille d’actions dont un titre d’une entreprise régionale qui m’a assuré pendant des dizaines d’années une douce capitalisation de 3 à 4% chaque année et des dividendes du même ordre assez confortables.

Travaillant dans une entreprise industrielle de presque 400 personnes et ayant connaissance du bilan et du compte de résultat, sachant d’où viennent les dividendes; je suis choqué par les « requins » qui exigent, par les temps qui courent, des rendements de 8% ou plus.

Etant des deux côtés de la barrière (salarié d’une part et actionnaire de l’autre) je pense avoir une vue globale de la chose.

L’actionnaire et là pour investir et faire avancer l’entreprise, en contre partie on le rétribue. Il ne doit pas piller les entreprises comme ce qui se pratique beaucoup en ce moment. On n’a pas à jouer avec le emplois par une spéculation effrénée. OUI pour la bourse et la finance, non pour la spéculation qu’il faut TAXER pour dissuader ceux qui boursicotent.

Monieur Lecaussin j’aimerai avoir votre avis sur ce point.

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Nicolas Lecaussin 21 juin 2012 - 3:52

D’accord avec vous. Il y a
D’accord avec vous. Il y a actionnaire et…actionnaire.

Bien cordialement,

NL

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Anonyme 26 juin 2012 - 12:09

Commentaire à l’article du 7/06
Tout à fait en accord avec les commentaires précédents: sur les actionnaires, l’ignorance « crasse » des élus et des « nommés », les licenciements, les boucs émissaires…

L’incapacité de l’État à analyser cette situation perpétuée depuis Mitterrand; gauche et droite, nous plonge aujourd’hui dans un nœud gordien, un précipice sans fond hormis une révolution. Quand? le pouvoir prendra t il la mesure et le poids des collectivités territoriales. Quand? se rendront ils compte que sans les « riches » et les actionnaires les entreprises fermeront. S’il y a beaucoup de réalités à mettre sur la table, ce nouveau GVT de 33 Ministres se positionne à l’inverse de ce qu’il y a lieu de faire: déjà tailler dans les dépenses considérables de l’État. Nous qui étudions avec acharnement, volonté, boulimie de « savoirs », qui possédons des connaissances certaines sur tant de sujets… Nous voyons arriver dans les gouvernements des gens sans expériences sinon celle des contradictions à tous crins sans réelle stratégie que celle « d’en être ». Où va notre pays? plus de souveraineté et… des dettes dont aucune n’a profité au laborieux de la simple logique humaine? Y a t il une potion salvatrice à cette incohérence?

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