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Le couple franco-allemand : beaucoup de bruit pour rien

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« Dernière chance pour sauver l’Europe », « Accord historique à l’Elysée » : serait-ce la grande idylle dans le couple franco-allemand ? Certains grands médias l’ont laissé croire. En fait, Angela Merkel n’a pas accepté les requêtes françaises et on reste sur une promesse de révision des traités naguère destinés… à sauver l’Europe. Nicolas Lecaussin, directeur du développement à l’IREF, détaille les divergences.

« Dernière chance pour sauver l’Europe », « Accord historique à l’Elysée » : serait-ce la grande idylle dans le couple franco-allemand ? Certains grands médias l’ont laissé croire. En fait, Angela Merkel n’a pas accepté les requêtes françaises et on reste sur une promesse de révision des traités naguère destinés… à sauver l’Europe. Nicolas Lecaussin, directeur du développement à l’IREF, détaille les divergences.

Dans la pièce de William Shakespeare, les couples (d’un côté, Claudio et Hero et, de l’autre, Bénédict et Béatrice) se livrent aux jeux des conspirations, des intrigues, des réconciliations et de l’amour vrai et aussi faux pour le grand plaisir des spectateurs. Sur le plus ancien (1600) document imprimé retrouvé à ce jour, la pièce est annoncée avec cette mention : « jouée en public diverses fois ». C’est un peu la même histoire avec le couple franco-allemand de nos jours. On se rencontre régulièrement et on fait semblant de s’aimer pour faire croire à l’harmonie. Pourtant, les choses sont bien différentes.

Notre président Nicolas Sarkozy n’avait pas plus tôt salué en grande pompe et pleine satisfaction un accord « historique » avec la chancelière allemande que l’Agence de notation Standard & Poor’s annonçait son intention de retirer le triple AAA à six pays européens dont la France et l’Allemagne. Pire, parmi ces pays, la France est la seule qui soit menacée de perdre deux notes d’un seul coup. C’est dire quel grand succès aura été ce nouveau sommet franco-allemand aux yeux des investisseurs du monde entier ! En dépit de la couronne de lauriers tressée par la plupart des médias français, l’accord a surtout montré les divergences entre les deux pays, et finalement l’abandon par Nicolas Sarkozy des mesures qu’il désirait voir adopter par la Chancelière.

A Toulon déjà, nous avions eu droit à un Président (en campagne, bien entendu) qui a ressorti les poncifs de l’interventionnisme et du protectionnisme pour combattre la crise. L’objectif visé, disait-il, est de « financer le modèle social français ». Sarkozy continue à défendre un modèle qui a poussé la France vers la faillite. Ses énarques conseillers lui ont sans doute inspiré un discours totalement anachronique. Proposer une nouvelle Conférence sur l’emploi (après combien d’autres ?) avec les partenaires sociaux pour combattre le chômage ferait sourire même ses plus ardents défenseurs. Au passage on aura noté que cette grande Conférence est annoncée au moment où un rapport parlementaire dénonce les terribles turpitudes des syndicats et où la Cour des Comptes demande une enquête pénale sur le Comité d’Entreprise de la RATP. De même, parler d’une Europe politique contre les marchés c’est ressortir les vieilles lunes protectionnistes. Les Français sont plus choqués par la technocratie européenne que par le libre échange.

De l’autre côté du Rhin, la chancelière Merkel a tenu le lendemain (vendredi 2) un discours en faveur d’une plus grande discipline fiscale, placée sous le contrôle de la Cour de Justice Européenne. Il s’agit d’un transfert de souveraineté budgétaire, dont la France ne veut pas. En France on s’accommode de la manipulation des comptes publics et des gaspillages budgétaires.

Finalement, Nicolas Sarkozy a dû baisser pavillon sur les deux requêtes majeures de la classe politique française :

– faire de la Banque Centrale Européenne un « prêteur en dernier ressort », c’est-à-dire permettre à la BCE de refinancer les dettes des banques de la zone Euro (et pourquoi pas des Etats eux-mêmes) en fabriquant une grande masse d’euros – au risque d’une inflation qui viendrait encore aggraver la situation.

– respecter la souveraineté budgétaire des parlements nationaux, et n’admettre qu’une concertation entre gouvernements (le statu quo en ce domaine) .

Alors l’accord ne porte en fait que sur une lointaine et problématique révision du Traité de Lisbonne, qui permettrait d’imposer une « règle d’or » à tous les pays (pour faire plaisir aux socialistes français !), d’instaurer une gouvernance financière (voire même un hypothétique « gouvernement économique »), d’instituer un « mécanisme européen de stabilité » destiné à remplacer ou compléter le FESF (ce Fonds Européen de Stabilité Financière a déjà prouvé ses limites – il ne lui reste plus que 250 milliards en caisse). Cette révision devra se faire au printemps, et en principe APRES les élections françaises (François Hollande a déjà demande que ce soit AVANT).

Finalement, aucune solution concrète n’a été proposée en dehors de ce changement de Traités qui avaient déjà été conçus, à l’origine, comme garants de la discipline budgétaire. Va-t-on les respecter demain plus qu’hier ?

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1 commenter

Anonyme 11 décembre 2011 - 10:29

finalement Sarkozy ne veut rien faire qui puisse…..
Finalement Sarkozy ne veut rien faire pour sortir la société française de l’ornière , à part de l’inflation , toujours plus de fausse monnaie , des mots et surtout des MAUX

Visiblement les Français n’y connaissent rien tandis que la classe politique francophobe avec ses « CARREZ » s’acharne à démolir ce que le secteur privé s’évertue à conserver voire développer ….s’ils comprenaient , ils auraient fait une révolution bis….

Il s’agit de cette classe politique francophobe adulée par les lédias stipendiés (la presse d’opinion ….par lemensonge)

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