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La fiscalité au service de l’idéologie et de l’étatisme

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La fiscalité est désormais si élevée et elle reste si difficile à comprendre, qu’elle est rejetée presque à l’unanimité. Mais, malgré quelques reculades, le gouvernement s’obstine à vouloir taxer encore plus. Jusqu’à quand ?

Le gouvernement de M. Hollande bat en retraite sur bien des dispositions du projet de lois de finances pour 2014, depuis le recul sur les majorations de TVA ou le calcul du revenu fiscal de référence, jusqu’au rétablissement de la déduction pour frais de scolarité, – à l’abandon de la taxe sur l’EBE et à la surtaxation de l’épargne des PEA et des PEL. Au sommet de cette débandade, il y a l’écotaxe, cet impôt voté par l’ancienne majorité et la nouvelle majorité, sur la proposition notamment de M. Borloo et Mme Kosciusko-Morizet. Cet impôt dont l’abandon couterait 800 millions d’euros et dont la collecte représenterait 25% de son produit annuel, tel le retour aux péages moyenâgeux et à la ferme générale qui pourtant coûtaient moins cher.

Pourtant, M. Hollande ne cède pas sur tout ! Il résiste en maintenant sa taxe à 75% sur les hauts revenus. La raison en est que cet impôt est pour lui beaucoup plus important, parce qu’il est idéologique : il ne s’agit pas que l’impôt rapporte au budget de l’Etat… Non ! M. Piketty, le gourou de la fiscalité socialiste, le dit clairement : « Quand on taxe une tranche de revenus ou de succession- à un taux de l’ordre de 70% à 80%, il est bien évident que l’objectif principal n’est pas de lever des recettes fiscales (et de fait, ces tranches n’en rapporteront jamais beaucoup). Il s’agit in fine de mettre fin à ce type de revenus ou de patrimoines, jugés socialement excessifs et économiquement stériles par le législateur… » (Le capital au XXIème siècle, page 811). L’objectif est de spolier les riches parce qu’en tant que riches ils sont devenus insupportables. Il n’y a plus de purges staliniennes à l’encontre des bourgeois, mais une manière propre et tranquille de leur faire rendre gorge, parce que le législateur le veut !

Cette obsession égalitaire s’ajoute à toutes sortes de pratiques nouvelles pour modeler les comportements. L’ancienne majorité nous avait interdit d’acheter des ampoules qui éclairent et elle avait déjà frappé d’impôt les boissons sucrées. La nouvelle majorité taxe les boissons énergisantes afin d’en freiner la consommation. Ensemble les majorités politiques de droite et de gauche s’associent, ou se succèdent, pour faire de l’Etat le guide éclairé du peuple à la manière de Mao et d’autres petits pères des peuples. Bientôt elles nous diront ce qu’il faut lire ou ne pas lire sur internet ou dans les livres d’Histoire, comme d’autres l’ont fait, ou le font encore en Chine, en Russie, en Corée du Nord, ou à Cuba.

Dans les faits, la taxe à 75% est stupide, car au-delà de la charge imposée aux clubs de foot, elle représente surtout un handicap pour les grandes industries qui sont en compétition avec le reste du monde pour l’embauche de leurs dirigeants.

En réalité, il ne faut pas tant lutter contre l’enrichissement que faire en sorte que la liberté de s’enrichir profite au plus grand nombre. C’est précisément ce que révèlent les chiffres selon lesquels au cours des années 1970/2000 la pauvreté dans le monde s’est réduite de plus de moitié – en Amérique du Sud, où 50 millions de personnes sont sorties de la pauvreté au cours de la seule décennie 2000, tandis que les inégalités de revenus et de fortune s’accroissaient. Il importe plus de savoir si la liberté de s’enrichir peut profiter aux plus pauvres en même temps qu’aux plus riches, plutôt que de vouloir supprimer les riches parce qu’ils agacent les hommes politiques (qui gagnent moins qu’eux), au risque majeur, – historiquement et économiquement démontré, d’accroître la pauvreté !

Mais, au-delà de cette confusion des esprits et de cette erreur économique, le plus grave réside encore dans la nationalisation des comportements, et peut-être demain des esprits, que voudraient imposer ces lois à vocation pédagogique sur les comportements. – Sur ce point, il ne faut rien lâcher, et toujours se battre contre ces mesures qui annoncent un nouveau gouvernement moral, conduisant lui-même à un gouvernement par la terreur, quand bien même cette terreur serait plus sournoise et plus insidieuse que celle des goulags…. Celle-ci est précisément plus dangereuse, car elle mithridatise les esprits en les habituant à la soumission à l’Etat, dont on peut dire que la vocation serait d’être au service des hommes plutôt que de les asservir.

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3 commentaires

Dr Richard HANLET 8 novembre 2013 - 6:36

Bravo
Belle analyse. On sent bien ce qui nous attend…

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gele 8 novembre 2013 - 6:41

ultra-libéralisme
Pauvre France,

Avec la crise financière, la gauche et une partie de la droite ne cessent de brandir le spectre de l’ultra libéralisme. Et cela, dans un pays où il n’existe pas une once de libéralisme. Nous nageons depuis des décennies en plein socialisme. Avec 56% / 58 % d’économie étatique ! Les libéraux font, en France, l'objet d'un ostracisme injustifié et injustifiable, conduisant volontiers à qualifier de « ultra » une philosophie politique, le libéralisme, qui repose sur les trois piliers indissociables que sont la liberté, la responsabilité et la propriété : ou est donc l’ultra libéralisme Français ?

Avec 25 % d’emplois étatique.
Avec 48 % de prélèvements obligatoire.
Avec 58 % de dépense publique.
Avec 4,2 % de dette par an.
Avec 200 milliards de charge de plus que l’Allemagne.
Avec un déficit permanent, de la Sécu, des Assedic, du commence, etc
Avec un code du travail de 1200 pages, une multitude de réglementations qui paralyse notre économie, nos libertés…

Notre bien-pensante médiatique se confond elle-même avec ce socialisme qui donne un pouvoir quasi absolu aux fonctionnaires et donc, par des effets pervers, à l’Etat providence. Ce qui génère une politique définie par des élus fonctionnaires, pour des fonctionnaires, mise en musique par des fonctionnaires. Avec, pour résultat, une sphère étatique qui ne cesse de gonfler ses troupes aux dépens du privé contraint à dégraisser ou à délocaliser ou à déposer le bilan :

(désindustrialisation-délocalisation). Les caisses sont vides ! Les structures irréformables , coûteuses avec de puissante lobby. Les cercles alter et gauchistes, bien que très minoritaires, influent sur nos politiques : Démagogie et manque de courage sont devenus la règle commune droite/gauche, ce qui explique le retard français pour des réformes de structure indispensables. La survie de nos fameux "acquis sociaux" en péril. Acquis sociaux responsables de nos dettes abyssales, cadeaux pas très sympa, fruits de nos égoïsmes pour les générations futures.

Malgré notre exception française, ( Que bizarrement personne ne copie ? ) Le mouvement libéral est pour moi irréversible car dans la nature profonde des hommes. Avec des règles sociales juste, responsable et raisonnables, une économie libérée, stimulée par une concurrence loyale, source de progrès, de solidarité, dans une égalité réelle entre tous les citoyens.

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christian pène 8 novembre 2013 - 7:48

sacquer les riches seulement ? voire…
il suffit de voir quels sont les taux de TVA qui s'abattent sur les gens modestes pour leurs dépenses de première nécessité pour constater que le régime républicain les trompe…..

en matière de dette contractée par le régime en notre nom, savoir que cela fait environ 30.000 € à rembourser par personne quel que soit son âge soit 120.000 € pour une famille de deux enfants…..en sus 1800 € annuels par personne pour financer les gaspillages….compenser la charge de l'immigration pour la sécu à raison de 24 milliards annuels , sécu dont le monopole a été aboli par JOSPIN en 2001 , qui reste gérée par les syndicalistes révolutionnaires subventionnés pour ne pas disparaître totalement , incompétents…

nos dirigeants sont fous et font un mal de chien aux Français….

christian pène.

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