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Horaires de travail : en France on interdit, en Allemagne et en Suède on libéralise

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Et en France il y a du chômage, alors qu’il y en a moins ailleurs. Mais ailleurs, il n’y a pas le Code du Travail, ni les syndicats, ni les magistrats, et tout le monde est satisfait de la liberté du travail, disent les correspondants européens de l’IREF.

Les affaires Sephora, Leroy Merlin, Castorama et Monoprix viennent de montrer, une fois de plus, les ravages causés aux travailleurs par les syndicats français, et la CGT par priorité. Nul n’ignore que la France traîne comme un boulet un Code du travail moyenâgeux, que des juges (notamment prudhommaux) appliquent sans ménagement.

Pour des étrangers, il peut paraître saugrenu qu’une Cour d’Appel soit amenée à décider si un magasin doit ouvrir ses portes ou non ou encore si une entreprise est en faillite ou non . En France, les magistrats – dont l’ignorance du monde économique et entrepreneurial semble aussi importante que celle des syndicats – ont le pouvoir de fermer ou non une entreprise et d’obliger son patron de dédommager les employés comme si un chef d’entreprise était toujours coupable de la faillite de sa société.

Dans la plupart des autres pays, les choses ne se passent pas ainsi. Les correspondants de l’IREF à l’étranger nous ont éclairés sur la situation dans leurs propres pays. En Allemagne – où il n’y a pas de Code du travail ! – les Parlements de chaque Länder décident des éventuelles restrictions concernant l’ouverture des magasins le dimanche ou en nocturne. Dans 12 Länder sur 16, la loi permet d’ouvrir 24h sur 24h en semaine. Et dans 8 Länder, cet horaire peut se prolonger pour le samedi et le dimanche. Ni les syndicats, ni les juges n’ont leur mot à dire concernant le fonctionnement des commerces ou bien des entreprises.

La situation en Suède, jadis pays de l’Etat Providence, est encore plus claire : on y a complètement libéralisé le secteur des commerces depuis longtemps déjà. En 1972, la Suède a libéré entièrement les heures d’ouverture, une mesure assez exceptionnelle en Europe à cette époque. En 1975, une commission parlementaire s’est prononcée pour la réglementation (hormis le Parti libéral et le Parti modéré) mais la proposition ne fut jamais mise en oeuvre, même si le dossier est resté sur l’agenda jusqu’en 1991. Le syndicat des travailleurs du commerce a maintenu ses revendications jusqu’à la fin des années 1990, mais se contente désormais de s’opposer seulement à l’ouverture la nuit, étant donné que bon nombre d’employés sont favorables – comme en France – au travail le soir et le weekend à cause de la rémunération supplémentaire.

Le paradoxe c’est que, vu la situation de l’emploi dans notre pays (taux de chômage à 10.9 %) par rapport à la Suède (7.8 %) et à l’Allemagne (5.5 %), c’est bien en France que le monde du commerce devrait être le plus libre. Mais nous avons le Code du travail, les syndicats et les magistrats : les meilleurs amis du chômage.

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11 commentaires

Astérix 4 octobre 2013 - 11:06

Un vrai libéralisme, seule issue
La France crèvera sous la réglementation et la bêtise crasse. Regardez bien le temps que l'on peut perdre. Bientôt pour aller aux toilettes, Il faudra créer un comité à la réflexion intensive, un haut commissariat aux idées lumineuses, quelques commissions et rapports pour finir par prendre une décision technocratique imbécile de nature à boucher les "chiotes". Certains employés demandent à travailler le Dimanche ou le soir tard, les clients des magasins sont demandeurs, tout le monde est d'accord parce c'est le bon sens, sauf nos génies de gouvernants et les syndicats qui veulent achever la France. Bienvenue dans le monde de la connerie, la France.

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Ydrat 4 octobre 2013 - 11:33

Et l'Autriche
Voici ce que l'on peut lire sur le site "latribune.fr":

Au pays du plein emploi, en Autriche, la loi est très stricte et interdit formellement le travail du dimanche, à quelques exceptions près (services d'urgence, boulangerie, restauration).
Des dérogations sont autorisées Land par Land dans les gares et les lieux touristiques ou lors de manifestations particulières.

La relation chômage et restriction du travail le dimanche ne semble pas d'une rigueur mathématique.

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williamson 4 octobre 2013 - 11:40

syndicatophobique
pour avoir vécu à Nantes, toute ma jeunesse, j'ai pu voir les dégâts causer par
les syndicats. Aucun média n'ose s'attaquer à eux, alors que les syndiqués ne représentent
que 8% des "travailleurs". Pour cause, les journaux seraient bloqués.
Il suffirait d'une Magareth Tathcher pour en être débarrasser.

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Astérix 4 octobre 2013 - 12:52

A Ydrat commentaire "Et l'Autriche" 11 H 33'
Vous avez raison; les Français n'ont pas besoin de travailler. Crevons en paix…! Rigueur mathématique…???!! ou connerie ?

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Gérard 4 octobre 2013 - 1:17

Les « petits » pays…
L'Autriche, la Suisse, le Luxembourg… pas mal de petits pays ne sont pas forcément mal lotis sous certains aspects. Mais ils ont certainement l'intelligence de vivre au détriment de leurs voisins, les mammouths qui sont tout autour…

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wpjo 4 octobre 2013 - 1:31

"s'en sortir" en travaillant en toute légalité est presque criminel ?!
Les syndicats s'opposent contre l'ouverture le soir et les week-ends des entreprises. On a vraiment l'impression qu'ils défendent le repos des autres salariés (c'est à dire, ceux qui n'adhèrent pas à leurs syndicats), de peur de voir leurs propres avantages réduits à terme.

L'argument du repos dominical "sacré" ne tient plus dans un pays où l'Islam est d'avantage pratiqué que le Catholicisme. Et l'argument que ces grands groupes ne créent que peu d'emplois, non plus. En suivant cette logique, on devrait obliger les gens d'aller à pied pour leur travail ou leurs vacances parce que 100 km en train (50 euro) créé nettement moins d'emplois que la même distance parcourue à pied (2 nuits d'hôtels, 4 bons repas, etc …) . Puis, ces grands groupes qui veulent payer 30% en plus après 21h00 ou le double pour le travail de dimanche ? De quoi s'en plaint-on ? En 30 ans d'hôtellerie, je n'ai pas vu un seul établissement qui a payé un seul pourcent en plus pour le travail de dimanche ou de nuit !

C'est pour cela que ceux acceptent ce genre d'emplois s'en sortent à la longue. Mais "s'en sortir" (et surtout "s'en sortir" en travaillant en toute légalité) est devenu de nos jours presque un "crime contre la solidarité nationale".

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Coco 6 octobre 2013 - 9:54

La honte
La honte pour celui qui visite le dimanche les traitres du travail.

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PhB 7 octobre 2013 - 3:10

Réponse à WPJO: "s'en sortir" en travaillant en toute légalité est presque criminel ?!
Tout ça c'est très bien mais ce que les demandeurs du travail les dimanches et jours fériés OUBLIENT
c'est que quand cette pratique sera GENERALISEE, ce sera FINI des 30% de rémunération supplémentaires pour commencer, donc FINI l'avantage financier. Il suffit de voir dans les hôpitaux ou les transports où c'est la règle.
De plus on ne leur DEMANDERA PLUS LEUR AVIS aux travailleurs du dimanche. Il y aura des roulements à respecter.
Les récalcitrants se retrouveront vite sur la touche.
L'autre aspect concerne l'organisation familiale.
Au lieu de parcourir les magasins le jour de repos hebdomadaire (pourquoi ne pas mettre le vendredi pour les musulmans, le samedi pour les gens de confession israélite, le dimanche pour les chrétiens et virer tout bonnement ce jour de repos pour les autres!), les humains ont aussi d'autres choses à faire que d'aller au boulot. Tout le tissus associatif demande une organisation et s'il n'était pas là, pas de Resto du Coeur, Pas d'Emmaüs, Pas d'Armée du Salut, etc…et vous les prêcheurs et donneurs de bonnes leçons qui élevez la finance sur un autel en exploitant la misère des petites gens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, vous auriez toute la misère DEVANT VOTRE PORTE.
On vit sur terre pour travailler (et enrichir les financiers) ou on travaille pour vivre, moi, j'ai fait mon choix.
Signé: Quelqu'un de 59 ans qui est cadre dans une entreprise privée (avec tous les impératifs que ça implique) et qui s'épanouit fort bien dans son travail. Et…qui n'a pas mis l'argent et l'appât du gain au centre de ses préoccupations.

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Paul 7 octobre 2013 - 5:49

horaire et croissance
Ce n'est pas en libéralisant les horaires que la situation ira mieux. Si j'ai besoin d'acheter une baguette de pain, je l'acheterai de toute manière en anticipant les plages d'ouverture de magasin. Si j'ai 100 € de budget de dépense, je n'acheterai pas plus même si les magasins sont ouverts 24h/24.
En revanche, si j'ai oublié mon pain je peux acheter le soir au magasin encore ouvert. Donc l'ouverture du soir et du dimanche ne fera qu'un transfert de dépense dune période sur une autre. C'est sûr que les magasins ont de super chiffre d'affaire le dimanche et en nocturne. Payer sur l'acheteur des primes pour les salariés est rès avantageux.

Mais lorsque tous les magasins ouvriront la nuit et le dimanche, le CA retombera au même chiffre qu'avant (je ne dépenserai pas plus et les autres non plus) mais le magasins aura plus de charge (plage d'ouverture plus longue donc plus de dépences surtout en salaires d'employé). Au final çà ne marchera pas.

Aujourd'hui comme c'est quelques rares magasins qui ont le droit d'ouvrir dans des endroits bien déterminés, celà les avantages sur les autres et ils en profitent. Il ne faut pas généraliser au plein libéralisme.

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Nicolas Lecaussin 7 octobre 2013 - 5:53

horaire et croissance
Mais ne pensez-vous pas que c’est aux magasins d’en décider ? Et non pas aux syndicats ou aux magistrats.
Bien cordialement,
Nicolas Lecaussin

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PhB 21 octobre 2013 - 11:52

Réponse à Monsieur Lecaussin (réponse du 07 octobre)
C'est au magasin d'en décider sous réserve que ce ne soit pas uniquement les dirigeants.
Un magasin est une entreprise composée de salariés qui doivent être consultés avant toute prise de décision. Les pressions et menaces exercées dans ces grands groupes par la hiérarchie suite aux consignes des dirigeants est bien réelle, font que le salarié a en fait pas grand chose à dire et c'est là qu'une organisation extérieure peut intervenir. J'insiste pour confirmer que la généralisation de ce procédé par une loi entrainera la DISPARITION pure et simple des AVANTAGES financiers accordés aux salariés et que sur le plan économique, si ça peut rapporter plus aux dirigeants, ça n'amène rien aux usagers qui eux, peuvent très bien faire leurs courses le samedi ou l'autre jour libre s'ils travaillent ce jour là.

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