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Hausse des prix dans le secteur public : vivement la privatisation et la concurrence !

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C’est la période des soldes sauf pour… le service public !! Hausse des prix à la SNCF (+ 2.6 %), à la Poste (+ 11 % en moyenne), à la RATP (+ 4.3 %)… C’est-à-dire les entreprises publiques, celles qui sont censées être au « service des citoyens » ! Le service public est un argument fallacieux, utilisé ad nauseam par la gauche, et une partie de la droite, qui se retourne contre ceux qui l’ont le plus utilisé ! Qui pourra encore défendre les services publics alors que le pass navigo à deux zones est à 70 euros par mois et alors que les entreprises publiques à l’étranger sont privatisées et ouvertes à la concurrence !?

Même en France, quelques exemples peuvent servir de références. Naguère considéré comme un service public, le secteur des télécommunications profite, lui, largement de la concurrence et ses prix ont baissé de 30 % en deux ans ! Et que dire du transport aérien, autre domaine que les bien-pensants de l’étatisme ont voulu garder dans le giron de l’Etat !? Aujourd’hui, pour quelques dizaines d’euros, on prend l’avion pour traverser l’Europe.

La SNCF entre privilèges et subventions publiques

A l’étranger, on est allé beaucoup plus loin sur la voie des privatisations et de la concurrence. En Allemagne, le rail n’est plus un service public et le coût moyen d’un TER est de 11 euros du km contre 17 euros en France… Depuis 2004, le transport ferroviaire régional allemand a en effet été totalement ouvert à la concurrence. Des dizaines d’opérateurs privés contrôlent ce marché. Cette libéralisation a entraîné l’augmentation du nombre de voyageurs et a permis la sauvegarde de 95 km de voies par km carré, contre 57 en France… La Deutsche Bahn (DB) a mis en place 5 400 trains quotidiens dans 11 pays européens ; et elle est aujourd’hui la première société européenne de transport ferroviaire des marchandises, d’autant que le seul fret des opérateurs privés en Allemagne correspond au volume total du fret en France !

En Allemagne, la concurrence du rail a fait baisser les prix

Selon une Etude interne de la SNCF, ses coûts de production sont d’environ 30 % plus élevés que ceux de ses concurrents européens, dont la Deutsche Bahn. Les raisons ? Les privilèges des agents de la SNCF : leur temps de travail effectif qui est largement au-dessous de celui de la moyenne des salariés français : 15 % de jours travaillés en moins ; les salaires de 15 à 30 % supérieurs ; les différentes primes, accordées sans – véritable contrepartie ; – enfin un départ à la retraite plus précoce : 87 % des cheminots partent entre 50 et 55 ans et 99.7 % d’entre eux partent à la retraite avant 60 ans, le tout avec une pension moyenne élevée : 400 euros de plus que la retraite moyenne du privé !

En France, outre la hausse des prix, l’Etat, et les collectivités locales, versent environ 7 milliards d’euros de subventions directes à la SNCF ; et plus de 5 milliards au RFF (Réseau ferré de France). Ce qui fait un total de 12 milliards d’euros de subventions ! Dans l’ensemble, la SNCF coûte ainsi plus de 1 000 euros par an à chaque… contribuable français soumis à l’impôt sur le revenu, qu’il prenne le train, ou non !

La poste française fonctionne comme au XIXe siècle

Depuis le 1er janvier, la poste a augmenté les tarifs du courrier de 7 % en moyenne (le timbre rapide pour 20g. est passé de O,66 à 0,76€). Cette hausse, très largement supérieure à l’inflation, est historique. Pour le groupe, cette stratégie est justifiée, dans la mesure où l’entreprise doit répondre aux nouveaux enjeux posés par la révolution numérique, qui transforme en profondeur la distribution du courrier, un secteur en déclin manifeste. Et chaque année, on assiste à une augmentation des prix du timbre pour équilibrer le manque à gagner généré par la baisse du volume.

Tout indique que la poste doit changer de modèle économique si elle veut pérenniser son activité. C’est en conséquence ce que le groupe a entrepris depuis une dizaine d’années : il a rationnalisé certaines de ses opérations, notamment en diminuant de 23 % « le nombre de ses bureaux gérés en propre », comme le rappelle un rapport de la Cour des comptes[[Cour des Comptes, « La poste : un service public face à un défi sans précédent, une mutation nécessaire », juillet 2010.]]. Il n’empêche, ses coûts de structures restent néanmoins trop élevés. Alors que 3 000 points de vente suffiraient à optimiser son réseau, la poste a conservé 17 000 points de contact. Et plus de 1 000 bureaux de poste ont une activité inférieure à 1 heure par jour…, toujours selon la Cour des comptes.

Pendant cette phase de transition pour la poste, l’entreprise se donne les moyens de son ambition : devenir une entreprise à métiers multiples, dotée d’une position dominante en Europe pour les services de proximité, en développant des activités allant de la banque de détail à la distribution du courrier, en passant par les télécommunications, par l’intermédiaire d’une offre mobile. Bien que 47,4 % du chiffre d’affaires provienne toujours de l’activité liée au traitement et à la distribution du courrier, c’est une occupation en net recul depuis déjà quelques années. De la même façon, les activités de la poste restent encore en 2013 très liées au territoire national, dans la mesure où 82,4 % de son chiffre d’affaires est dégagé en France.

La vague des nouvelles technologies, comme la consolidation de son réseau au niveau seulement européen – un marché en stagnation –, et non au niveau mondial comme l’a fait le groupe allemand DHL, vont renforcer les difficultés de la poste. Contrairement aux autres pays européens, la France a pris du retard pour moderniser l’entreprise et – modifier son statut de monopole ; l’action inverse lui aurait conféré une plus grande souplesse pour mettre en œuvre les changements nécessaires.

Une vague de libéralisation des services postaux partout en Europe, sauf en France

Ce n’est qu’en 2010, que la poste fut transformée en société anonyme, dont l’intégralité des capitaux était détenue, soit directement par l’Etat (73,68 %), soit indirectement par la Caisse des Dépôts (23,32 %). Par ailleurs, ce changement de statut n’implique pas de changement dans ses missions de service public : le service universel du courrier et des colis, l’accessibilité bancaire, la contribution à l’aménagement du territoire et la distribution de la presse. Le service universel est d’ailleurs confirmé pour une durée de 15 ans par la loi de 2010 sur les services postaux. Mais cette structure très bureaucratique bride sa transformation.

En Europe, nombreux sont les pays qui n’ont pas hésité à remettre en cause ce monopole public. Dès les années 1990, l’Allemagne, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède, ou encore la Suisse, ont plus ou moins libéralisé ce service.

Mais il nous faut nous arrêter un peu sur les réformes allemande et suédoise. En effet, ces deux pays ont réformé il y a longtemps leurs services postaux en cassant leurs rentes et leurs monopoles grâce à la concurrence, ceci à l’inverse de la France, où l’universalité du service ne dépend pas de la responsabilité des entreprises, comme c’est le cas pour la poste, mais de l’Etat. Conformément à la directive européenne de 1997 sur les services postaux, les Etats membres doivent garantir l’universalité du service, « qui correspond à une offre de services postaux de qualité déterminée, fournis de manière permanente en tous points du territoire, à des prix abordables pour tous les utilisateurs. À cet effet, les États membres prennent des mesures pour que la densité des points de contact et d’accès tienne compte des besoins des utilisateurs et que le service universel soit garanti au moins cinq jours ouvrables par semaine, avec au moins une levée et une distribution du courrier quotidiennes chez les particuliers ou les entreprises (art. 3) »[[http://europa.eu/legislation_summaries/internal_market/single_market_services/l24166_fr.htm]].

Cette différence est notable, car elle permet l’émergence de nouveaux acteurs sous certaines conditions. Les fonds pour financer cette obligation ne proviennent plus d’une taxe implicite ou d’une marge réservée sur le prix des timbres, mais du prix des licences accordées aux entreprises qui souhaitent concurrencer les anciennes entreprises de service public. La licence est obligatoire pour tout envoi de colis inférieurs à 1 000g en Allemagne et elle est délivrée sous forme d’appel d’offre en Suède, où l’entreprise s’engage à respecter le caractère universel du service.

La poste suédoise a réduit sa masse salariale de 30 %, tout en conservant son efficacité

Sans compter que le gouvernement suédois n’a pas attendu la Commission européenne et sa directive de 1997 pour libéraliser ce secteur. Dès 1993, les autorités ont ouvert le marché à la concurrence. L’ouverture n’a pas limité la qualité du service, au contraire ! Et malgré une très faible densité de population et en dépit de conditions climatiques pas toujours favorables, 95 % du courrier arrive dans les temps. Ce qui n’a pas empêché l’acteur historique de réduire sa masse salariale de 30 %, en gelant les embauches ; gel, qui lui a permis de conserver une large part de marché en améliorant sa productivité. De nouveaux segments sont apparus, comme le low cost avec l’acteur CityMail à Stockholm, qui ont favorisé la liberté de choix – de nombreux citadins.

Il est vrai que ces deux pays ont eu l’audace de transformer leurs services postaux avant la révolution numérique. Aujourd’hui, ces groupes sont plus aptes à s’adapter à un environnement hautement concurrentiel, où l’innovation joue un rôle très efficace pour le secteur de la distribution du courrier. La poste se targue de disposer « de l’outil logistique le plus moderne d’Europe et le Colis-Express d’un réseau routier reliant 35 pays » et de mettre en place des produits innovants. Malheureusement, cet argument est mauvais. Car les produits innovants évoqués par la poste, ne sont que des répliques de services déjà créés par des start-ups, souvent très performantes, qui proposent un service pour le monde entier.

Ce ne sont plus seulement des e-mails, mais le Cloud (nuage) et le développement des signatures électroniques grâce aux méthodes de cryptographie, qui bouleversent le secteur de la distribution du courrier. Ce sont aussi les dernières innovations du secteur des transports. Aujourd’hui, des applications mobiles permettent de transporter des colis d’un bout à l’autre de la planète. Comme Friendshippr, qui connecte vos contacts Facebook, et leur prochaine destination, afin de vous permettre de recevoir et d’envoyer des lettres et des colis gratuitement. Ou encore Packmanz Air, une start-up coréenne qui propose de louer l’espace libre de votre valise pour le transfert de colis.

Si la poste semble enfin avoir pris conscience de ces changements.., elle semble encore avoir pris du retard dans le domaine de l’innovation. Il faut dire que son mode de fonctionnement, devenu obsolète avec la révolution numérique, y participe pour beaucoup. La récente augmentation du prix des timbres n’est qu’une nouvelle preuve de cette obsolescence…

Les prix dans les services publics français cesseront d’augmenter lorsque l’on ouvrira ceux-ci à la liberté (ou lorsque ceux-ci seront libéralisés) : c’est ce qu’ont fait pratiquement tous nos partenaires européens. Avec les succès que l’on vient de rappeler.

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5 commentaires

Paul Chérel 9 janvier 2015 - 3:56

tarifs postaux
Je ne sais où Nicolas Lecaussin a pris ce chiffre de 11% en moyenne pour l'augmentation des tarifs postaux. Dès le 4 ou 5 janvier, j'avais même lu et entendu un chiffre téléguidé probablement par le gouvernement de 7 %. Or autant l'un et l'autre sont TOTALEMENT faux et volontairement inférieurs à la réalité. Presque tous les tarifs pris un par un font apparaître des augmentations de 15 à 18 % à commencer par le timbre le plus courant le 20 grammes prioritaire 15,5 %) La seule supercherie concerne la lettre verte qui passe de 0,61 à 0,68, soit 7 cents d'augmentation mais cela fait quand même 11,5 % et son délai de livraison est j+2. La poste abandonnerait-elle sa rigueur de service légendaire ? Il est temps que les journalistes, TOUS les journalistes, vérifient l'exactitude de ce qu'ils disent ou écrivent. Ils perdent de l'audience mais n'est-ce pas leur faute ? Je regrette de dire cela même à Nicolas Lecaussin dont j'apprécie généralement les textes. Ce gouvernement d'incapables et de voyous n'a pas besoin qu'on lui jette des fleurs. Amicalement; Paul Chérel

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Chris 9 janvier 2015 - 7:21

SERVICES PUBLICS
Le plus souvent, le « service public » est défini par le fait qu’il serait censé servir « l’intérêt généra. Cette distinction s’avère cependant trompeuse puisque l’intérêt général n’existe pas, seuls les individus contrairement aux services privés qui servent des intérêts privés. Cette distinction s’avère cependant trompeuse puisque l’intérêt général n’existe pas, seuls les individus pouvant faire des choix et avoir des intérêts. Ce postulat est très souvent rejeté par idéologie. Une définition en termes d’objectifs autres que le profit n’est pas pertinente non plus, puisque les profits peuvent, dans de nombreux cas, être cachés sous forme de coûts, notamment en accordant des privilèges excessifs aux employés des entreprises du « service public ». Finalement, les services publics ne peuvent être définis que selon des critères politiques, qui reflètent tout au plus des préférences et des intérêts particuliers. Restaurer le libre choix du consommateur apparaît comme un impératif tant économique que moral. Afin de mener à bien les changements qui s’imposent, il convient d’une part de supprimer les privilèges indus, d’autre part, de déréglementer les secteurs dans lesquels la concurrence est interdite ou entravée, et enfin de privatiser les entreprises encore en mains étatiques.

Restaurer le libre choix du consommateur apparaît comme un impératif tant économique que moral. Afin de mener à bien les changements qui s’imposent, il convient d’une part de supprimer les privilèges indus, d’autre part, de déréglementer les secteurs dans lesquels la concurrence est interdite ou entravée, et enfin de privatiser les entreprises encore en mains étatiques. Finalement, la seule définition opérationnelle des services publics est que ce sont des services que les hommes de l’État définissent comme tels, autrement dit une définition purement politique.

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Chris 9 janvier 2015 - 7:30

Services Publics
Le plus souvent, le « service public » est défini par le fait qu’il serait censé servir « l’intérêt généra. Cette distinction s’avère cependant trompeuse puisque l’intérêt général n’existe pas, seuls les individus contrairement aux services privés qui servent des intérêts privés. Cette distinction s’avère cependant trompeuse puisque l’intérêt général n’existe pas, seuls les individus pouvant faire des choix et avoir des intérêts. Ce postulat est très souvent rejeté par idéologie. Une définition en termes d’objectifs autres que le profit n’est pas pertinente non plus, puisque les profits peuvent, dans de nombreux cas, être cachés sous forme de coûts, notamment en accordant des privilèges excessifs aux employés des entreprises du « service public ». Finalement, les services publics ne peuvent être définis que selon des critères politiques, qui reflètent tout au plus des préférences et des intérêts particuliers. Restaurer le libre choix du consommateur apparaît comme un impératif tant économique que moral. Afin de mener à bien les changements qui s’imposent, il convient d’une part de supprimer les privilèges indus, d’autre part, de déréglementer les secteurs dans lesquels la concurrence est interdite ou entravée, et enfin de privatiser les entreprises encore en mains étatiques.

Restaurer le libre choix du consommateur apparaît comme un impératif tant économique que moral. Afin de mener à bien les changements qui s’imposent, il convient d’une part de supprimer les privilèges indus, d’autre part, de déréglementer les secteurs dans lesquels la concurrence est interdite ou entravée, et enfin de privatiser les entreprises encore en mains étatiques. Finalement, la seule définition opérationnelle des services publics est que ce sont des services que les hommes de l’État définissent comme tels, autrement dit une définition purement politique.

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theano 9 janvier 2015 - 11:08

Pass Navigo
Cette augmentation de près de 3 euros pour le pass Navigo 2 zones (Paris intra-muros) présage la mise en place future du pass Navigo à tarif unique. Ainsi, on fera payer aux Parisiens les déplacements des banlieusards, et aux contribuables le manque à gagner pour l'Etat. Si ce pass Navigo à tarif unique voit le jour, il y aura un fraudeur de plus dans les transports publics Parisiens, moi! Ras-le-bol des tarifs sociaux tous azimuts, et des aides que l'on accorde toujours aux mêmes payées toujours par les mêmes!

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toto 12 janvier 2015 - 8:54

Les dépeceurs
Vous voulez vendre la france et ce qu'il en reste aux fonds anglo saxons ?
C'est vrai qu' avec leur planche à billet ils peuvent nous payer en monnaie de singe ?

Qui vous paie qui vous finance ?

Maccron Pompidou ,Giscard beaucoup de gens sont issus de cette
fiance machiavelique qui asservi les peuples au profits de leurs taux d'interets.

Arrêter votre propagande.

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