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Grèce : la faillite des Etats en route

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On nous avait dit que l’Europe serait protégée, que l’euro servirait de bouclier face à la crise financière. Or, force est de constater qu’il n’en est rien : la Grèce est pratiquement dans le gouffre et risque d’être suivie par d’autres pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et (pourquoi pas ?) la France.

En novembre et décembre 2008, des manifestations violentes ont eu lieu en Grèce avec saccages de dizaines de magasins et destruction de nombreux biens publics. Le point de départ des manifestations a été la mort d’un adolescent de 15 ans tué par un policier. Les conditions de sa mort ont été occultées d’abord par des manifestations pacifiques de jeunes, ensuite par une terrible explosion de violence. Des groupes anarchistes et d’extrême gauche ont pris le relais. L’habitude de détruire avant d’attendre les résultats de l’enquête et les décisions de la justice s’est répandue dans certains pays, y compris la France. Faut-il rappeler qu’il s’agit de pays démocratiques dans lesquelles il existe un système judiciaire, des lois, des organisations non-gouvernementales qui peuvent donner plus d’échos aux événements, des médias libres, etc. Il est tout à fait anormal de faire du vandalisme dans un pays libre dans lequel il existe d’autres moyens de défense et de pression. Les « jeunes » s’en sont pris aussi aux symboles du système « libéral » et du capitalisme « sauvage ». Aujourd’hui, ils sont récompensés : à force d’étatisme, le pays est en faillite.

Corruption et gaspillages publics

En Grèce, nous avons à faire à un système étatique corrompu qui est plus expert en détournement d’aides européennes qu’en libéralisme économique (les échecs de cet Etat ont aussi été visibles en 2005 et 2006 lors des terribles incendies qui ont ravagé le pays). Des dizaines de rapports de Bruxelles ont mis en cause l’Etat grec, pour avoir mal utilisé (ou volé) les milliards de subventions européennes. Rappelons que ce pays est le plus aidé de tous les anciens membres de l’Union. Qui plus est, la Grèce est dirigée depuis 40 ans par les membres de deux familles : les Papandreou à gauche et les Karamanlis à droite. L’actuel Premier ministre, le socialiste Georges Papandreou élu en octobre dernier, avait fait campagne en faveur de l’augmentation des dépenses publiques et de la hausse du pouvoir d’achat grâce au soutien public à la consommation. Les résultats sont au-delà de ses espérances. Le déficit public est à 12,7% du PIB et la dette atteindra 130% du même PIB. Les retraites ont été revalorisées largement au-dessus des moyens budgétaires et l’âge du départ à la retraite a même été reculé à tel point que les analystes considèrent que cette situation va faire connaître au pays « l’une des plus fortes hausses de l’Union européenne ».

Inquiétude pour l’Euro

Aucune Agence de notation ne fait plus confiance à cet Etat. Tout de suite, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, a déclaré que la « Grèce était un sujet commun d’inquiétude pour toute la zone euro », ce qui veut dire que l’Europe se portera au secours du pays… Mais en théorie, le traité de Maastricht interdit toute forme d’assistance à un Etat de la zone euro en situation de banqueroute. Et les contribuables des autres pays n’ont pas à payer pour des politiques économiques inconscientes. Il faut rappeler que l’appartenance à la zone euro a pour contrepartie le strict respect des critères de Maastricht et du « pacte de stabilisation » d’Amsterdam. Si tous les pays de la zone ne suivent pas la même politique budgétaire et monétaire, l’euro peut exploser. La Grèce est en train de compromettre la crédibilité de l’euro. Qu’en serait-il si demain d’autres pays (comme la France) voulaient s’affranchir de la discipline européenne, en accumulant déficits et dettes au-delà du raisonnable ?

En Grèce, comme ailleurs, les causes du malaise sont bel et bien les connivences entre les politiques, l’Etat et l’argent public. Certains pays abusent de ce cocktail. Après la Grèce, à qui le tour ?

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2 commentaires

Anonyme 19 décembre 2009 - 7:01

GR
La construction de l’Union Europ

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Anonyme 20 décembre 2009 - 9:33

Les incendies…
« 2005 et 2006 lors des terribles incendies qui ont ravag

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