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Euthanasie des syndicats français

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Ils n’ont pas beaucoup d’adhérents, mais ils vivent de l’argent public. Ils refusent toute réforme, mais ils ruinent l’économie. Leur puissance n’a qu’un temps : ils se condamnent eux-mêmes à mourir. Une analyse précise et chiffrée par Nicolas Lecaussin directeur du développement de l’IREF .

Une nouvelle fois les syndicats français s’opposent à toute réforme et appellent à la grève et au blocage du pays. « Nous irons jusqu’au bout contre la réforme des retraites… et le gouvernement ne sera pas au bout de ses peines s’il persiste », a menacé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.

C’est donc entré dans les mœurs : toute tentative de changement, quelle que soit sa réelle portée économique et sociale, est rejetée par des syndicats. Devant ce détestable acharnement, le gouvernement a pris pour habitude de reculer ou bien de chercher des compromis qui, trop souvent, tuent la réforme initiale. Le pouvoir a tort. Mais les syndicats creusent leur tombe.

En effet, les syndicats français constituent aujourd’hui une anomalie dans un monde économique dont ils ne maîtrisent plus les tenants et les aboutissants. Alors que dans les autres pays riches et démocratiques, les syndicats se sont adaptés et accompagnent des réformes économiques nécessaires au pays, en France, ils ont fait le choix de l’immobilisme. Cette attitude est due autant à leur incompréhension de l’économie qu’à leur statut lié à l’Etat et à l’argent public.

Avec seulement 1,6 à 1,8 millions de syndiqués (les syndicats cachent les vrais chiffres), sur plus de 23 millions de salariés et un taux de syndicalisation d’environ 6-7 %, le plus bas du monde occidental (et de 4 % si l’on enlève tous ceux qui travaillent dans le secteur public), les syndicats français sont sous perfusion. Ils survivent grâce à l’argent public. Chez les quatre premiers syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC), les cotisations des membres ne représentent qu’environ 34 % de leur budget mais ils reçoivent sous diverses formes plus de 280 millions d’euros de subventions publiques. Des dizaines de millions d’euros sont versés par les ministères. D’autres sources de financement sont les centres de formation professionnelle dont plus de 170 millions d’euros sont confisqués chaque année par les syndicats, les caisses de retraites ou les comités d’entreprise du service public. Des aides indirectes proviennent aussi des collectivités locales ; par exemple des mairies proposent des locaux gratuits aux organisations syndicales.

Il faut dire que le mode financier des syndicats est plein de surprises. Les syndicats bénéficient des générosités de certaines organisations patronales désireuses de « fluidifier les relations sociales ». Le comité d’entreprise de la SNCF « emploie » plusieurs centaines de syndicalistes et voit chaque année plusieurs millions d’euros « disparaître ». Ces comités d’entreprises constituent d’ailleurs un monde à part, complètement contrôlé par les syndicats avec des centaines de millions d’euros à dépenser. Le budget annuel du CE d’EDF est de 480 millions d’euros, celui de la SNCF de 90 millions, France Télécom, 153 millions tandis qu’à la Poste il dépasse les 300 millions.

Faut-il aussi rappeler que ces syndicats profitent d’un système bien français qui s’appelle la « mise à disposition » et qui permet à des dizaines de milliers de syndicalistes de recevoir leur salaire de fonctionnaire tout en « travaillant » à plein temps pour leur syndicat ? On estime à 40 000 le nombre de fonctionnaires qui ne mettent jamais les pieds dans l’administration dont ils dépendent. Environ 255 personnes travaillent au siège de la CFDT, boulevard de Belleville à Paris. On ne sait pas exactement qui les paye… Le leader de FO, Jean-Claude Mailly, n’est-il pas, comme d’ailleurs son prédécesseur, Marc Blondel, un fonctionnaire appartenant normalement à la Sécurité Sociale ? Quant à Bernard Thibault, il est… cheminot, donc salarié de la SNCF.

Non-représentatifs, protégés par leur statut et en se situant au-dessus des lois, les syndicats se permettent de dire ce qui est bon ou mauvais pour les Français. Ils sont aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la modernisation du pays et les ennemis de ceux qui travaillent et qui créent des richesses. Ils sont obligés de changer comme l’ont fait les autres syndicats européens ou bien de mourir. Pour le moment, ils semblent avoir préféré le deuxième choix.

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2 commentaires

Anonyme 30 septembre 2010 - 9:03

…et puisque vous parlez de
…et puisque vous parlez de la Sécu, un ex-directeur de caisse, qui a largement démontré son incompétence dans une île lontaine mais DOM quand même, mais qui a la bonne carte syndicale, vit désormais avec son salaire dans un placard doré, alors que dans le privé, il se serait retrouvé au chômage

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Anonyme 15 octobre 2010 - 10:40

syndicalisme
comment dans une démocratie peut on tolérer que 8% des salariés s’expriment au nom de tous les autres ! C’est une entrave à toute forme d’exploitation du capital de production de la France. Pourquoi sont ils au-dessus des lois ? Sans contrôle de leurs recettes et dépenses, comment peut on rémunérer plusieurs dizaines de milliers de personnes qui n’apparaissent jamais sur leur lieu de travail celui d’où vient leur salaire ? Pourquoi les subventionner à tour de bras ? aux frais des usagers qui n’arrêtent pas d’être leurs victimes pendant les nombreuses journées de grèves (travaux pénibles !). Qui fait les lois ? les syndicats ou les députés ? Stop à cette gabegie ! oser faire grève alors que leur départ à la retraite bien avant 60 ans n’est même pas mis en cause ? et si le privé se mettait à faire des grèves préventives ? et l’Etat qui ne bouge pas, qui permet le blocage des raffineries et subira donc un énorme manque à gagner au niveau taxes et tva. Si tout le monde pouvait ne rien acheter pendant huit jours, c’est l’Etat qui en ferait une drôle de tête !

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