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Economie verte : méfions-nous des marchands d’utopies !

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L’IREF répond à Michael Jacobs, qui a attaqué une étude que notre Institut avait consacrée aux effets dévastateurs des emplois verts. Cette attaque ne repose sur aucune donnée, elle est purement idéologique. Les vrais emplois verts créés sont ceux des personnes et des instituts qui vivent de l’argent public au prétexte de défendre la planète.

Dans un « Point de vue » publié dans le quotidien Les Echos (4/01) et intitulé « Economie verte : méfions-nous des marchands de doute », l’auteur (Michael Jacobs, Grantham Research Institute) critique notre article intitulé « L’emploi vert est un mythe destructeur de vrais emplois » publié par le même quotidien dans son édition du 11 décembre.

En réalité, M. Jacobs nous reproche surtout d’avoir cité une étude espagnole réalisée par l’Universidad Rey Juan Carlos qui démontre qu’un emploi vert créé avec des subventions publiques en Espagne a détruit 2.2 emplois marchands. Cette étude aurait été remise en cause par d’autres études et même par… le Wall Street Journal.

Malheureusement, M. Jacobs ne cite pas l’article du prestigieux quotidien américain « peu suspect de défendre l’interventionnisme étatique » et nous n’avons trouvé aucune trace de ce genre d’article. En revanche, le hasard fait que, au moment où notre article paraissait, le Wall Street Journal publiait un Editorial consacré à l’« Industrie du vent » (« The Winds of Washington », 25/12) et dans lequel le journal revenait sur l’argent public gaspillé afin de subventionner l’énergie éolienne. Encore 12 Milliards de dollars qui seront accordés à cette industrie (et aux emplois « verts » qu’elle génère) en 2013. Or, l’énergie éolienne est subventionnée depuis plus de 20 ans et aujourd’hui seulement 30 % de la production de l’électricité est d’origine (totale ou partielle) éolienne. Pourquoi la grande majorité des contribuables américains doivent-il subventionner une source d’énergie qu’ils n’utilisent pas ?

On peut aussi rappeler à M. Jacobs le scandale Solyndra, du nom de l’entreprise américaine spécialiste de l’énergie solaire (et emplois « verts ») qui a fait faillite, après avoir englouti plus de 580 millions de dollars de subventions publiques. Mais visiblement la défense de la planète n’a pas de prix. Pour M. Jacobs, ce ne sont pas les résultats qui comptent mais la lutte contre le réchauffement climatique. D’ailleurs, les auteurs de l’étude espagnole seraient à la solde de grandes compagnies pétrolières internationales, tout comme ceux qui travaillent à l’Institut Bruno Leoni de Milan, également cité dans notre article : tous des contestataires payés pour nier le réchauffement climatique.

M. Jacobs ne conteste pas les chiffres de l’IREF. Dans notre article, nous nous basons sur l’étude que nous avons publiée en 2010 et qui démontrait (en s’appuyant sur des chiffres officiels) qu’un emploi vert créé en France représentait le coût de 7.2 emplois marchands. C’est trois fois plus (et même au-delà) qu’en Espagne. Mais M. Jacobs s’intéresse-t-il à la réalité des emplois verts ou à l’idéologie verte ?

L’objectif de notre article (et de notre étude) n’est pas de mettre en cause le réchauffement climatique, mais de démontrer que la « lutte contre le réchauffement climatique » est devenue un fond de commerce fructueux financé avec l’argent des contribuables. Entreprises privées ou publiques, associations, organisations non-gouvernementales, Etats, etc. profitent de cette manne au nom de la défense de la planète. Or, même l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) estime que, dans les scénarios les plus optimistes, en 2035, seulement 2.4 % de l’énergie produite sera d’origine éolienne et seulement 1 % solaire. Environ 80 % sera toujours fossile. Dans ces conditions, est-il bien utile de soutenir des utopies à coups de milliards de subventions publiques ?

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5 commentaires

Anonyme 1 février 2013 - 10:46

Pas pire que le nucléaire
En 60 ans et combien de milliards d’euros dépensés en recherches et investissements, de par le monde, l’énergie nucléaire fournit seulement 6% de l’énergie mondiale. Les énergies nucléaires et pétrolières raflent 90% des fonds publics destinés à la recherche énergétique en France. Il suffit d’aller voir les lois de finances.

Dans Le Monde Diplomatique sous la plume de Denis Delbecq, on peut lire:

Aux Etats-Unis, où le président George W. Bush avait, en 2000, demandé aux producteurs d’électricité de relancer les constructions de réacteurs, une première centrale devait être mise en service en 2010. « Onze ans après, en dépit du soutien réaffirmé par l’administration Obama, aucun projet n’a démarré. » Le Congrès avait pourtant dégagé en 2005 un budget de 17,5 milliards de dollars destiné à garantir les emprunts et à réduire le risque financier des opérateurs. Six ans plus tard, seule la moitié des fonds a été mobilisée et aucun chantier n’a démarré, tandis que M. Barack Obama prévoit d’inscrire une rallonge de 35 milliards au budget 2012 …

A y regarder de près, il semble bien que la dérégulation des marchés de l’énergie, plus encore que les organisations écologistes, joue le rôle de ver dans le fruit de l’industrie nucléaire…

Hors des économies planifiées ou des secteurs administrés, il n’y aurait donc pas de salut à long terme pour cette technologie ? « Si l’énergie ne devait dépendre que des marchés, et sans mesures incitatives de la part des gouvernements, il n’y aurait plus de développement du nucléaire. »…

Le peu d’empressement d’EDF — pourtant contrôlé par l’Etat français — à lancer la construction à Penly du second réacteur EPR voulu par M. Nicolas Sarkozy en est la meilleure illustration.

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Anonyme 2 février 2013 - 8:40

Tant qu’il y aura des gaz de schistes …
Le redémarrage envisagé aux US pour les centrales nucléaires est, pour longtemps, plombé par le développement de l’exploitation des « gaz de schiste ». Le (relatif) faible investissement, la rapidité de mise en oeuvre de l’extraction et l’existence d’un réseau de gazoducs très développé rendent « inutile » les investissements dans le nucléaire.

Revenez dans un siècle ou deux.

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Anonyme 4 février 2013 - 4:24

compréhension
Vous écrivez: »l’énergie éolienne est subventionnée depuis plus de 20 ans et aujourd’hui seulement 30 % de la production de l’électricité est d’origine (totale ou partielle) éolienne ». Je suis très étonné de ce très fort pourcentage, je pense qu’il s’agit d’une coquille. Pouvez-vous préciser? Sinon 30% de quelle production et où?

Avec mes remerciements.

Jacques Ernewein

jacques.ernewein@gmail.com

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Nicolas Lecaussin 4 février 2013 - 4:38

Votre question
Bonjour,

oui, il s’agit d’environ 30 %. D’ailleurs, plus d’une trentaine d’Etats américains demandent à ce qu’une partie de l’électricité fournie soit obligatoirement renouvelable.

Cordialement,

Nicolas Lecaussin

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Anonyme 15 février 2013 - 5:03

Part de l’éolien aux US
Il y a une erreur d’ordre de grandeur. D’après l’EIA (http://www.eia.gov/energyexplained/index.cfm?page=electricity_in_the_united_states), seule 3% de l’électricité est éolienne.

42 % Charbon

25 % Gaz (principalement « de shistes »)

19 % Nucléaire

13 % Renouvelable (dont les 3% d’éolien et 0,04% de solaire)

1% Pétrole

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