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Député à 18 ans : progrès ou démagogie ?

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L’Assemblée Nationale examine un projet de loi organique abaissant l’âge d’éligibilité des députés à 18 ans, et par voie de conséquence celui du Président de la République. Le professeur Jean Philippe Feldman, administrateur de l’ALEPS, s’interroge sur cette nouvelle poussée de « jeunisme ».

Le projet de loi organique sur l’élection des députés actuellement en discussion à l’Assemblée nationale prévoit d’abaisser l’âge d’éligibilité des députés à 18 ans, et par voie de conséquence celui du Président de la République. Il est envisagé qu’il en soit de même pour les sénateurs (dont l’origine latine renvoie à une assemblée de vieillards…).

De telles propositions ne sont pas nouvelles, elles existent au niveau de nos collectivités territoriales et elles sont déjà mises en vigueur dans de nombreux pays de l’Union européenne. De plus, les arguments en leur faveur ne manquent pas de poids. Les « jeunes » sont beaucoup plus matures aujourd’hui ; la majorité électorale a été abaissée à 18 ans depuis 1974 ; le Parlement devrait représenter toutes les « couches d’âge » de la population.

Nonobstant, cette réforme serait mal venue. Tout d’abord, la majorité de droite serait bien inspirée de se méfier de cette réforme. N’oublions pas que Valéry Giscard d’Estaing a, entre autres, perdu l’élection présidentielle de 1981 du fait que les jeunes électeurs de 18 à 21 ans, traditionnellement portés à gauche, ont très majoritairement voté en faveur de Mitterrand… Beaucoup plus profondément, l’abaissement de l’âge d’éligibilité témoigne d’un « jeunisme » pathétique. Etre homme politique, a fortiori homme d’Etat, ne s’improvise pas. Qui croira sérieusement qu’une personne âgée de 18 ans, fût-elle brillante, aurait les capacités et l’expérience suffisantes pour être parlementaire, a fortiori Président de la République ? Oser prétendre le contraire serait insultant pour les titulaires de ces fonctions. Quant à l’argument selon lequel les « jeunes » devraient être représentés en tant que tels dans une enceinte parlementaire aux fins de défendre leurs « intérêts » revient, en marxiste, à considérer que certains groupes ou certaines catégories auraient une « sociologie » particulière.

Mais il y a un argument décisif contre le projet actuel : il aboutirait à former, ou du moins à étendre, une « classe politique » habituée à être nourrie dès son plus jeune âge par les contribuables et surtout ignorante du mécanisme de production des richesses. Le « jeunisme » est décidément démagogique et dangereux.

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3 commentaires

Anonyme 7 janvier 2011 - 2:14

jeunisme !
Ah, si jeunesse savait, ah, si vieillesse pouvait ! Les classiques quoi !

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Anonyme 7 janvier 2011 - 6:11

députation à 18 ans
Je suis entièrement d’accord avec votre analyse. Et pour ne pas discriminer les minorités, il faudrait aussi un quota de Rmistes? Que les jeunes s’emploient à devenir acteur de leur destin avant de s’occuper de celui de la collectivité nationale!

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Anonyme 9 janvier 2011 - 4:06

Député à 18 ans!
N’y aurait-il pas quelque enfant ou petit enfant à favoriser? Et qu’est ce que de tels élus connaîtrons de la vie de tous les jours de leurs administrés? De leurs problèmes? Dans une entreprise, en principe – un principe qui hélas n’est pas toujours suivi – il faut faire ses preuves avant de prendre des postes à responsabilités. À se demander que ceux qui proposent ce genre de loi sont vraiment adultes?

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