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Crise de l’argent public

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L’argent public se fait rare, et se fait cher. Dans son tour d’horizon de la fiscalité internationale, Maître Jean Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, découvre que dans certains pays la crise a quelque vertu curative .

Les incertitudes des marchés et des finances publiques conduisent à des comportements erratiques et parfois inattendus. Pourtant la crise pourrait avoir des vertus en forçant les politiciens à revenir sur terre, à prendre en compte la réalité et mettre en œuvre des politiques plus saines. Le panorama des politiques de dépenses publiques de ces dernières semaines est à cet égard très instructif.

La chancelière souvent mal inspirée

La Cour constitutionnelle allemande a autorisé, ce 30 novembre, les services fiscaux allemands à utiliser les fichiers volés des banques étrangères, et notamment du Liechtenstein, pour poursuivre les contribuables en délicatesse avec le fisc. La justice encourage ainsi les employés malhonnêtes à dérober les listings de clients pour les revendre aux autorités du pays de ces derniers, comme l’avait fait en 2008, un employé de la banque LGT auprès des services secrets allemands pour 4,5 millions d’euros. La France qui a connu en d’autres temps les affres de la délation généralisée sait que lorsque l’Etat encourage de tels moyens, tous les dérapages sont à craindre. L’Allemagne allume pourtant d’autres feux encore.

Angela Merkel a tellement insisté pour que l’Irlande accepte un prêt qu’elle a sapé encore un peu plus la confiance dans ce pays du bout de l’Europe et qu’elle en a créé définitivement le besoin que peu de temps encore avant le gouvernement irlandais déniait. L’Allemagne a sans doute eu peur que ses banques, très créancières des banques irlandaises, soient les premières à pâtir d’une faillite de celles-ci. Mais cette façon d’agir est tout entière contraire à la volonté de la Chancelière de responsabiliser les porteurs privés de créances sur les banques en cas de faillite de celles-ci. Peut-être la Chancelière et ses collègues européens n’ont-ils agi contre l’Irlande que pour tenter d’obtenir d’elle la suppression de son taux concurrentiel d’impôt sur les bénéfices des sociétés de 12,5%. La chancelière veut-elle jeter de l’huile sur le feu ?

Les vertus curatives de la crise

L’Irlande a donc dû accepter 85 milliards d’euros de prêt de la part de l’Europe. Mais non seulement elle a maintenu son taux d’imposition de 12,5%, mais elle a engagé des réformes structurelles qui laissent penser qu’elle saura sortir de la crise plus vite que d’autres et la tête haute. Elle simplifie son code fiscal en supprimant des niches diverses et variées, elle abaisse le salaire minimum d’un euro par heure, à 7,65€, et elle fait évoluer son système d’indemnisation du chômage pour inciter au travail.

Aux Etats-Unis, la commission bipartisane créée par Barack Obama pour réduire les déficits publics a rendu sa copie. Ses deux co-présidents, Erskine Bowles et Alan Simpson, veulent diminuer la dette fédérale de 4 000 milliards de dollars d’ici 2020. A cet effet, ils proposent tout à la fois de simplifier le code des impôts, de supprimer 10% des fonctionnaires fédéraux (soit environ 200 000 postes), d’élever l’âge de la retraite à 68 ans, de ramener l’impôt sur le revenu à trois tranches (12, 21 et 28%), d’abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 à 28% et d’exclure de son champ d’application les bénéfices des filiales étrangères… Ce plan est encore loin d’être adopté, mais la réflexion chemine.

Madrid lance pour sa part une vague de privatisation (aéroports de Madrid et Barcelone, aérodromes du pays, société des loteries…) pour rassurer les marchés inquiets. Les socialistes espagnols espèrent ainsi trouver 14 milliards permettant de réduire la dette publique à due concurrence. Pour juguler leurs dépenses, ils se proposent de supprimer une prestation mensuelle de 426€ instituée en faveur des chômeurs de longue durée par le même gouvernement il y a …18 mois. Par ailleurs des baisses d’impôts sont prévues pour les petites entreprises. Le credo socialiste ne résiste pas à la réalité !

Les Suisses sont plus avisés que les Français

Pour leur part, les Suisses ne s’en sont pas laissé compter. Appelés par le parti socialiste à instituer un seuil d’impôt minimum pour les plus riches, ils s’y sont opposés à plus de 58,5% lors de la votation du 28 novembre. Les Helvètes connaissent la vertu de la concurrence fiscale. Ils n’ont pas hésité d’ailleurs non plus à approuver l’initiative populaire en faveur de l’expulsion des étrangers coupables de délits. Ils préfèrent attirer chez eux des riches que des criminels. Ce bon sens n’a heurté que les consciences politiquement correctes de l’intelligentsia française. Mais la France ferait mieux de gérer plus attentivement ses finances publiques et d’éviter par exemple aux contribuables de supporter la charge des logements HLM où sont logés 53 000 ménages appartenant aux foyers les plus riches de France.

Comment les « verts » achètent des voix

L’ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, a longtemps été un chantre de l’ethanol. Après en avoir vanté les mérites et déclaré que ce produit de substitution au pétrole sauverait la planète, il a confessé il y a deux semaines qu’il s’était trompé et que la politique d’encouragement à la production d’éthanol avait conduit à une hausse inacceptable de 71% du maïs en 5 ans et à d’inquiétantes tensions sur ces marchés. Pire, il a reconnu que son soutien à la production d’éthanol avait été dicté par son souhait de contenter ses électeurs du Tennessee et de l’Iowa. En attendant ses petits intérêts ont désorganisé le marché et couté des milliards aux contribuables américains : les subventions à l’éthanol ont représenté plus de 7 milliards de dollars rien qu’en 2009 !

Tout le monde peut se tromper. Mais ceux qui dépensent à leur avantage tant d’argent du contribuable devraient être sanctionnés.

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8 commentaires

Anonyme 8 décembre 2010 - 6:39

Remarque
Je ne suis pas vraiment d’accord concernant les HLM, il faut savoir que les 50 000 personnes en question y ont accédés lorsqu’ils étaient encore dans une situation dificile.

Ces gens ont donc simplement su s’en sortir à partir de rien. C’est plus tot bon signe. On ne va pas les virer de chez eux pour cela ! 🙂

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Anonyme 10 décembre 2010 - 8:41

Bonjour,

C’est justement
Bonjour,

C’est justement Parce qu’ils s’en sont sortis grâce a un loyer modéré qu’ils doivent partir pour laisser la place aux autres qui sont dans leur situation d’avant.

Ca devrait être le principe de fonctionnement des attributions de logements HLM.

Dans les faits c’est surtout un pistonnage massif qui fait remonter certains dossiers en haut de la pile.

Sinon il n’y aurait pas autant de travailleurs(euses) sdf.

C’est mon point de vue.

Cordialement.

Frederic.

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Anonyme 10 décembre 2010 - 10:54

Réponse
Bonjour,

Effectivement il y a un gros problème de pistonage en ce qui concernant l’atribution (enfin à chaque fois que l’état intervient on a ce genre de problème, voir l’étude comparative du niveau de liberté économique avec le niveau de coruption).

Mais là il s’agit de gens qui y sont arrivés dans les régles, à une époque où ils avaient de faibles revenus.

Un logement ce n’est pas une chambre d’hotel, on en part pas comme ca.

Tant qu’ils payent le loyer on peut pas les en virer.

Par contre on pourait imaginer soit de leurs vendre, soit s’ils préférent louer d’aligner le loyer sur le prix du marché.

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Anonyme 14 décembre 2010 - 12:30

Loyer HLM
Si le loyer en HLM était fonction des revenus des locataires, il y aurait probablement plus de mouvement et de possibilités pour des gens vraiment dans le besoin.

Qu’on ait obtenu un logement HLM quand on avait peu de revenus, c’est bien. Si les revenus augmentent, il ne me paraît pas choquant de laisser la place ou au moins de payer un loyer proportionnel.

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Anonyme 11 décembre 2010 - 12:53

 » C’est justement Parce qu’ils s’en sont sortis grâce a un loyer
Ils ne s’en sont surement pas sorti « grace aux loyers modérés », ils s’en sont sortis par ce qu’ils ont agis pour en ce sens, contraire à 90% des gens vivant en HLM.

C’est un mépri total pour ces gens de dire qu’ils doivent leurs situation aux loyers modérés…

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Anonyme 8 décembre 2010 - 6:45

USA
Concernant les Etats unis, effectivement se serait génial qu’un tel programe soit apliqué !

Cela dit une flat taxe à 16% se serait mieux, 28% pour les sociétés ca reste beaucoup trop, l’aligner sur le dit taux de 16% serait préférable, et il manque une coupe dans les dépensses militaires devenus litéralement étofantes pour l’économie américaine (de 300 Mds en l’an 2000 elles sont passés à presque 800 Mds, en % du PIB ce budget a augmenté de 1,5 points, donc une coupe de 200 à 300 milliards est toute à fait envisagable, soit de quoi réduir d’1/3 au moins l’impot sur le revenu, ou suprimer largement l’impot sur les sociétés).

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Anonyme 9 décembre 2010 - 8:29

Et la France?
Lorsque la France se réveillera à son tour, elle n’aura que l’embarras du choix sur les mesures à prendre. Inutile de demander conseil à Monsieur Attali.

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ernewein jacques 16 décembre 2010 - 6:19

l’argent de la crise
Al Gore, le chantre et surtout le grand bénéficiaire du pseudo réchauffement climatique « du à l’activité humaine » n’en est pas à une contradiction près. Chaque fois qu’il se trompe, il empoche quelques milliards. Je pense plus exactement qu’il trompe les gogos que nous sommes avec le soutien efficace de toute la bien-pensance.

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