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100 heures pour réformer la France

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Une nouvelle équipe au pouvoir a 100 jours pour lancer des réformes. Mais elle réussira si elle annonce dans les 100 heures les mesures qu’elle va prendre. C’est l’option choisie par Obama ou Reagan. Voici les cinq priorités pour la France définies par notre Institut.

En France, on parle des 100 premiers jours du nouveau Président.

François Bayrou se dit prêt : il a dégainé le premier en présentant un programme des premières « réformes » qu’il adopterait une fois au pouvoir. Fidèle à ses habitudes, il nous propose son patchwork de réformes, tissé avec des éléments puisés dans tous les autres programmes : référendum, hausse de la TVA, « baisse » des niches fiscales, création d’emplois aidés et mise en place d’un « Commissariat aux stratégies de production », etc..

Mais 100 jours c’est bien long pour une économie qui est au plus mal. Dans les dernières statistiques (décembre 2011) de l’OCDE, la France est classée deuxième (sur 34 pays) pour ce qui est de ses dépenses publiques : 56.6 % du PIB, et sixième pour ce qui est du taux de chômage. L’urgence de la situation exige d’aller plus vite et de court-circuiter l’immanquable « troisième tour social » organisé par les syndicats.

Ce sont donc les 100 premières heures qui comptent. C’est ce qu’on a observé plusieurs fois aux Etats-Unis, où le Président et le Congrès annoncent des mesures importantes. En janvier 2008, le président Obama et la Chambre des Représentants ont proposé cinq grandes réformes dans les 100 premières heures. Elles concernaient la lutte contre le terrorisme, le salaire minimum, la recherche sur les cellules souches, le système de santé et la politique énergétique. Le 20 janvier 1981, le président Ronald Reagan affirme que « dans cette période de crise, le gouvernement n’est pas la solution à nos problèmes, le gouvernement est le problème ». Il annonce dans les 100 premières heures une série de mesures concernant la privatisation de pans entiers de l’économie et une baisse de toutes les tranches de l’impôt sur le revenu, la plus importante concernant la plus élevée qui passe de 80 à 50 %.

L’IREF considère que 100 jours c’est très long en période de crise, et suggère donc les mesures à prendre par le futur pouvoir exécutif et législatif dans les 100 premières heures. Ces mesures sont inspirées de ce qui a été fait dans d’autres pays européens et s’appuient sur deux piliers :

– le transfert au privé de la plupart des missions de l’Etat ;

– la baisse des impôts et des prélèvements obligatoires.

Que se passe-t-il dans ces 100 premières heures ?

1 . Le nouveau président déclare que « Les politiques menées ont échoué avec des gouvernements de droite comme de gauche, et elles sont devenues une charge insoutenable pour les contribuables ». Il annonce une baisse des dépenses publiques de 150 Milliards d’euros sur 5 ans grâce surtout à des privatisations et à un arrêt des interventions publiques inutiles.

2 . Le Président précise le champ des privatisations. Il prend acte de l’échec de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) dans son objectif de réduire le nombre de fonctionnaires (le non remplacement d’un fonctionnaire d’Etat sur deux a été largement compensé par la hausse du nombre d’agents territoriaux et par l’augmentation des primes accordées dans la fonction publique). Donc, au lieu d’illusoires coupures budgétaires, il préfère confier au privé au moins une partie de ce que l’Etat fait mal. Cela concerne le domaine de l’emploi (confier au privé le placement des chômeurs), de l’éducation (adoption du chèque éducation et création d’Universités privées), du logement (privatisation des HLM et libéralisation du marché du logement), de la santé (mise en place d’un vrai marché de la Santé et création d’un chèque-santé) ou bien des retraites (mise en place d’un système par capitalisation et des fonds de pension).

3 . Le nouveau président annonce la suppression de la plupart des niches fiscales, de l’ISF et la mise en place d’un Impôt à taux unique.

4 . De même, il annonce la Suppression du statut de la fonction publique et des principales dispositions du Code du travail qui entravent la flexibilité sur le marché du travail.

5 . Bien entendu, les subventions publiques accordées aux syndicats sont supprimées et ceux-ci seront obligés de quitter l’échiquier politique et de proposer de vrais services à leurs adhérents, à la manière des syndicats dans les pays nordiques.

Bien entendu, les 100 heures ne suffiront pas pour réformer le pays. Les 100 jours non plus. Mais donner la teneur des mesures que le nouveau pouvoir est prêt à prendre c’est faire déjà un énorme pas vers le redressement économique du pays, c’est rendre l’espoir à la majorité des Français qui viennent de faire leur choix.

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11 commentaires

Anonyme 29 mars 2012 - 6:59

réduire la dette
L’avenir m’effraie non pour moi mais pour mes enfants et petits enfants. La solution existe : le prochain premier ministre quel que soit le Président devrait être Le président de la Cour des comptes avec un ministère réduit aux devoirs régaliens car lui seul peut être entendu de l’oligarchie qui a détruit notre pays en 35 ans. Il faut supprimer les 2/3 des ministères des parlementaires des régions et tous les départements et le communautés non démocratiques et cela impose la suppression aussi de l’ENA, ENS, ENM & IUFM. Assez de lois, d’obligations, d’interdits etc : Tout dirigisme étatique est une entrave à la liberté naturelle car aucun homme y compris politiques ou hauts fonctionnaires ont assez de mémoire pour réussir dans le mensonge

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Anonyme 30 mars 2012 - 2:34

assez d’interdits
Les anarchistes ont aussi un slogan similaire : plus d’interdits, les plus faibles seront les derniers, ect…

croyez-vous survivre sereinement dans ces conditions ?

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Anonyme 30 mars 2012 - 10:31

Depuis 50 ans nous survivons…
…A partir de maintenant, il est temps de vivre!

Et ce n’est surement pas avec des politiques strictement identiques depuis 70 ans que nous progresserons (« La Relance par la consommation » par exemple….) Il est plus que temps de faire un virage à 180 degrés et d’aller vers des politiques économiques qui ont fait leurs preuves ailleurs. Il est temps que nos oligarchies apprennent à lire autre chose que Keynes, Marx et consorts! Et je suis entièrement d’accord avec cet article et le premier commentaire : il FAUT couper les dépenses improductives: à commencer par cette armée mexicaine d’élus arrogants et ignorants!

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Anonyme 30 mars 2012 - 10:42

plus de 30 années perdues !
Merci pour cet article. Je cite une partie de votre texte ci-dessus :

 » Le 20 janvier 1981, le président Ronald Reagan affirme que « dans cette période de crise, le gouvernement n’est pas la solution à nos problèmes, le gouvernement est le problème ». Il annonce dans les 100 premières heures une série de mesures concernant la privatisation de pans entiers de l’économie ».

Mais le Président REAGAN était un grand homme lucide, pragmatique et compétent.

Du côté de la FRANCE… les perspective sont encourageantes….! A cette fin, je reprends un autre extrait de votre texte :

M. F. BAYROU propose lui, la mise en place : d’un «Commissariat aux stratégies de production », etc.. »…!?

Je voudrais apporter ma contribution au redressement de la FRANCE en suggérant la création d’un « Commissariat aux stratégies sur la conner… ».

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Anonyme 30 mars 2012 - 11:31

100 premières heures.
Nous ne sommes pas loin d’avoir les mêmes priorités pour ces 100 premières heures. Mais vous semblez avoir oublié qu’avant tout cela il faut mettre en place un décret interdisant sous peine de révocation immédiate à tout agent de l’Etat ou des collectivité locales de faire une grève bloquant les services dits publics, même si c’est minime.

http://liberalisateur.blogspot.com/2012/03/pour-que-revive-la-france.html

Et aussi de faire valider par référendum populaire dans les 100 jours ces 5 points.

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Anonyme 30 mars 2012 - 12:20

réformes impossibles ?
Puissiez-vous être entendus.

Néanmoins, dans un pays comme la France, proposer ce type de réforme brutalement exposerait inmanquablement à la révolution (au sens propre).

Ce qu’il faudrait, c’est que le président nouvellement élu propose par référendum la possibilité qu’un « administrateur » non membre du personnel politique soit nommé pour 6 mois, avec les pleins pouvoirs en matière de réforme, avec interdiction de se présenter à une quelconque élection dans les suites de ce mandat. Un Cincinnatus moderne en quelque sorte.

La Démocratie ne marche correctement qu’en l’absence de crise grave en France. Il est temps d’adopter une dictature soft, encadrée et limitée dans le temps, afin de remettre le pays sur les rails. Puisque les Français n’ont pas de colonne vertébral, il leur faut donc un tuteur extérieur pour les redresser.

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Anonyme 31 mars 2012 - 10:16

Réformer la France !
Tout à fait d’accord avec votre commentaire, notre Pays doit être confié, pendant le temps qu’il faudra à un ou plusieurs personnes non politiques mais techniciennes afin de prendre les mesures telles que l’IREF les présente.

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Anonyme 31 mars 2012 - 6:29

LES 100 JOURS
Totalement d’accord avec « Anonyme » :

un Intervenant extérieur, comme dans les entreprises lorsqu’il faut faire passer un message un peu difficile..

Cela ne grille pas les Directions et

permet de faire passer certains changements indispensables.

Mais tout ce qui est à gauche ne manquerait pas de hurler,défiler, manifester etc..(dans ces domaines les français sont sûrement les premiers..)

J’ose à peine imaginer le tribun de service JL.Melanchon..Il serait capable de lancer une vraie révolution.

J’ai peur pour la France.

Kenty

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Anonyme 31 mars 2012 - 8:34

Ce serait trop beau
Ce serait évidemment un programme de rêve…

A supposer qu’il y ait un Président fraîchement élu qui soit prêt à le porter, il lui faut une majorité, et donc il ne pourrait l’annoncer qu’après des législatives qui lui soient favorables.

Donc, d’après le calendrier électoral les 100 heures ne peuvent commencer que le…18 juin!

Tout cela est malheureusement utopique. De plus le pays a été chloroformé à l’étatisme depuis des décennies et ne comprendrait absolument rien aux 5 mesures. D’ailleurs l’élite politique non plus.

Les réformes de structure ne se feront que le dos au mur, aux forceps, imposées de l’extérieur par les créanciers, l’UE et le FMI. Ce sera un bras de fer terrible: un peu d’oxygène contre des réformes.

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Anonyme 2 avril 2012 - 3:04

Hallucinant !
Je recommande la vidéo suivante !

Francois Hollande et la dette publique… par bankster2008

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Anonyme 9 avril 2012 - 12:42

L’erreur magistrale !
Quel est le problème de fond ?

Nous avons un Pays extraordinaire où le meilleur était possible.

Mais une majorité de nos compatriotes ont cautionné depuis plus de 30 ans la technocratie et une certaine forme de soviétisme.

Cette erreur capitale va se payer au prix fort.

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