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Le mythe Piketty détruit par ses mensonges statistiques

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Début septembre 2013 paraissait aux Editions du Seuil l’ouvrage Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty. Sur plus de 900 pages, l’économiste publie des dizaines de graphiques et de statistiques qui montreraient surtout une aggravation des inégalités dans la plupart des pays développés et une concentration excessive des richesses dans les mains d’une minorité de privilégiés. Reçu très favorablement par la plupart des médias français, l’ouvrage n’a connu aucune contestation argumentée en France jusqu’à ce que, en avril 2014, l’IREF publie une Etude consacrée à cet ouvrage et qui révèle une série de tromperies économiques et statistiques de la part de l’auteur.

L’IREF reproche à l’auteur la confusion entre capital (productif, financier, immobilier) et patrimoine cessible, le fait d’affirmer pouvoir obtenir des données sur 2 000 ans qui montreraient que le taux de rendement se serait situé à 4 points au-dessus de la croissance, ce qui est absolument impossible car aucune donnée fiable n’existe antérieurement aux XVIIIème siècle et le rendement nominal du patrimoine net des ménages ne peut pas être supérieur au taux de croissance économique. De plus, la théorie de Piketty sur une croissance sans fin des patrimoines ne résiste pas à l’analyse des faits. Si ses calculs étaient justes, les 1 % des plus riches devraient posséder toutes les richesses disponibles d’ici 2016 ! Enfin, les calculs sont faux car l’auteur méconnait surtout la réalité : l’économie n’est pas figée, le capital est épargné, réinvesti ou même dilapidé ; la mobilité sociale est extrêmement importante et les inégalités ne sont pas rigides.

La publication et l’envoi aux médias de notre Etude déclenche – enfin – une série de réactions négatives à l’ouvrage. D’abord, dans les Echos (2 mai), le journaliste Yves Bourdillon mentionne le « totalitarisme fiscal » de Piketty qui ne prend pas en compte dans ses calculs les transferts sociaux et dont la thèse selon laquelle le système fiscal ne serait pas suffisamment progressif est contestée. Ensuite, toujours dans Les Echos (les 6 et 15 mai), d’abord par l’éditorialiste Jean-Marc Vittori qui rappelle la principale critique de l’IREF concernant le taux du rendement du capital qui serait, d’après Piketty, supérieur au taux de croissance. Vittori cite aussi une Etude (« Le capital logement contribue-t-il aux inégalités ? ») réalisée par une équipe de chercheurs de Sciences po qui démontre que la montée de la valeur du logement reflète l’envolée des prix de l’immobilier et non les loyers versés. Quelques jours plus tard (15 mai), c’est à l’économiste Kenneth Rogoff de publier une tribune dans Les Echos intitulée Inégalités : l’oubli de Piketty dans laquelle il lui reproche surtout d’avoir oublié que c’est bien le capitalisme qui a sorti l’humanité de la pauvreté.

Le 14 mai, c’est au tour de l’Opinion de faire sa Une avec « L’ homme qui n’aimait pas les riches ».

Entre-temps, l’essai connait un succès phénoménal aux Etats-Unis. Soutenu par quelques prix Nobel – Krugman, Stiglitz – dont l’engagement à gauche est notoire, Piketty devient la coqueluche de ceux qui veulent plus d’interventionnisme et de réglementations dans l’économie afin d’assurer le « partage des richesses ». Mais, en même temps, les critiques sont très nombreuses de l’autre côté de l’Atlantique. Ce sont surtout les think tanks conservateurs américains qui montrent que les statistiques sur les inégalités de Piketty sont truquées car elles sont calculées avant impôt et redistribution.

Puis, le 24 mai dernier, c’est le Financial Times qui publie une très longue analyse (une vingtaine de pages) du livre de l’économiste français. Les journalistes accusent ouvertement l’auteur du livre d’avoir falsifié les chiffres. Plusieurs exemples montrent l’étendue de la tromperie. Piketty soutient que les 10 % des plus riches en Grande-Bretagne détiennent 71 % du total des richesses. En réalité, il s’agit de 44 %. La différence est énorme. Il fait des comparaisons statistiques entre des pays dont les populations ne sont pas du tout les même (Etats-Unis vs Suède) pour arriver à des conclusions totalement biaisées. Une vingtaine de graphiques de son livre sont repris et corrigés par les journalistes du Financial Times qui arrivent à la conclusion que les deux découvertes principales de son livre sont complètement fausses : en réalité, il n’y a pas d’aggravation des inégalités depuis 30 ans et les Etats-Unis ne sont pas un pays plus inégalitaire que l’Europe. Dans son travail statistique, le journaliste du Financial Times utilise les mêmes sources que Piketty, sauf qu’il ne les falsifie pas.

L’économiste français a souvent servi de source d’inspiration à de nombreux politiques afin d’augmenter les impôts et justifier l’intervention de l’Etat dans l’économie. Une fois toutes ces tromperies révélées, peut-être comprendra-t-on que l’économie a surtout besoin de respirer. Elle se porterait nettement mieux.

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