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France : Les lueurs d’espoir de Noël

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Le poids de l’Etat, de ses prélèvements, de ses fonctionnaires, commence à se faire sentir dans notre pays, à tel point qu’on assiste à un véritable retournement d’opinion. C’est peut-être un espoir qui est en train de se lever. Mais le dirigisme n’est pas moribond, d’autant plus qu’il est entretenu par un corporatisme vigoureux. On ne peut pas diminuer l’Etat sans porter atteinte aux privilèges.

Dans mon dernier ouvrage, Pourquoi je vais quitter la France (chez Tatamis, novembre 2013), dans lequel je raconte l’histoire de ceux qui ont envie d’aller vivre, travailler, innover…ailleurs, j’ai noté que l’importance du secteur public était devenu en France un facteur significatif du découragement et de l’exaspération des Français, parmi les plus dynamiques. Car avec 57% du PIB absorbé par les dépenses publiques et plus de 50% des Français en âge de travailler qui sont rémunérés avec l’argent public, donc les contribuables, le secteur public ou parapublic est en train d’imposer ses modes de fonctionnement, d’action et de réaction sur le secteur privé. Celui-là déteint sur celui-ci et ankylose l’ensemble du corps social, en étendant au privé des procédures démesurées, des attitudes exagérément protectrices, tandis que le même comportement au travail s’y répand. Il s’agit là probablement de l’une des causes les plus importantes de la décroissance française, ou du ralentissement de la croissance.

Un Français sur trois dans le secteur public

Selon les chiffres mis en exergue par Bernard Zimmern (emploi-2017.org) sur la population des 15/64 ans, la France a 32,98% d’employés dans le secteur public stricto sensu par rapport aux employés du secteur privé, à temps plein ou à temps partiel ; alors qu’ils ne sont que 23,94% au Royaume Uni et 13,1% en Allemagne.

Mais les Français semblent avoir enfin pris conscience de cette « obésité » à la française. Dans un sondage Opinion Way pour Le Figaro du 6 au 9 décembre, il la fiscalité apparait comme l’enjeu principal des prochaines élections municipales pour les Français (avec un taux de réponse de 51%). Dans un autre sondage réalisé par IFOP pour Le Figaro du 22 au 28 novembre, 60% des Français considèrent qu’il serait possible d’avoir en France des services publics de qualité, tout en réduisant le nombre de fonctionnaires ; et 61% estiment qu’il serait nécessaire de faire aujourd’hui des économies budgétaires ; tandis que 88% d’entre eux considèrent que le montant des impôts et des taxes qu’ils paient est excessif ou très élevé. Certes, me direz-vous, c’est Le Figaro ! Mais pas du tout, il s’agit vraiment l’opinion de la majorité ! Le journal Le Monde a publié également un sondage IPSOS, réalisé du 19 au 25 novembre, dont il ressort que 59% des Français estiment que pour relancer la croissance, il faut limiter le rôle de l’Etat dans l’économie française au maximum et donner aux entreprises le plus de liberté possible.

Retournement d’opinion

C’est plus qu’une lueur d’espoir ! C’est un formidable retournement de l’opinion face à la crise, que l’Etat a prolongée et renforcée en France en augmentant – l’intrusion du secteur public dans le secteur privé, tandis que nos voisins allemands, anglais, irlandais… réagissaient avec succès par la méthode inverse !

Même la gauche est en train d’en prendre conscience. Le « think tank » du parti socialiste, Terra Nova, réclame des économies en menant de recherches à cet effet. Il veut diviser par deux la taille de tous les codes (du travail, des impôts…). Réduire les dépenses d’intervention des collectivités, faire disparaître les sous-préfectures, limiter le nombre des membres des cabinets ministériels… Quand nous proposions cela il y a seulement un an, nous étions considérés comme d’affreux ultralibéraux !

Dirigisme et corporatisme ont de beaux restes…

Certes, cela ne ralentit pas systématiquement la propension de l’Etat à s’ingérer dans les relations sociales. De nouvelles taxes continuent de nous être annoncées, comme la taxe sur l’eau par exemple. Les juges eux-mêmes s’en mêlent en faisant savoir, par l’intermédiaire du tribunal de commerce de Toulouse, le 9 décembre, que les vendeurs de cigarettes sans tabac, les « vapoteuses », faisaient concurrence aux buralistes qui devraient garder le monopole de tout ce qui se fume. Il est certain que les vendeurs de canada dry ont fait concurrence aux vendeurs de bière. Fallait-il pour autant imposer aux premiers les règlementations applicables aux produits alcoolisés alors qu’ils ne l’étaient pas ? Heureusement non !

Il se trouve néanmoins une lueur d’espoir dans l’annonce de mesures telle que celle qui libéraliserait la vente des lunettes, ou celle qui tendrait à supprimer le prélèvement obligatoire de « 0,9% Formation » sur la masse salariale. Mais le drame vient parfois de ceux là mêmes qui devraient se battre pour libérer le commerce et l’industrie de toutes ces entraves technocratiques ; et qui, – au contraire, cherchent à les maintenir pour sauvegarder des privilèges qu’ils ont aménagés à leur propre bénéfice. Tels que les buralistes qui, voulant préserver leur monopole, au travers de la CGPME se sont longtemps battus afin d’éviter la suppression de cette cotisation obligatoire en faveur de la formation qui abonde un organisme paritaire collecteur agréé, l’AGEFOS-PME, lui-même utilisé indument pour financer l’action de la CGPME sur le terrain, et servant de machine de propagation syndicale.

Il faut profiter de ce vent nouveau dans l’opinion en faveur du « moins d’Etat ». Mais nous n’y réussirons que si nous savons renoncer aux petits avantages que chacun d’entre nous s’était constitué dans une société modelée par l’Etat depuis si longtemps.

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2 commentaires

Astérix 22 décembre 2013 - 12:43

LE MAL FRANCAIS
Les entrepreneurs, les créateurs, les inventeurs dont la France dispose attendent de l’état UNE SEULE CHOSE, qu’il ouvre la route avec des gyrophares : « Laissez passez les créateurs de richesses, poussez-vous, il ne faut pas que le convoi soit ralenti…. ».

Quelle est la réalité. Une route criblée de radars, de gendarmes cachés dans les buissons, équipés jusqu’aux dents pour piéger le convoi, le ralentir, le trucider……. ! A quand l’option bazooka automatique ? Si malgré tout ledit convoi a pu passer au travers des projectiles… des herses seront placées en travers de la route pour le stopper définitivement. Objectif atteint..… ! Tout faire pour perdre du temps et paralyser le Pays.

D’un côté une France intelligente, libre, qui avance, où tout le monde tire dans le même sens positif, pour créer des richesses, seul remède au chômage, de l’autre, une France qui croule sous les règlementations, les charges, les prélèvements, les taxes, les contraintes administratives imbéciles de toute sorte.

D’un côté le monde libre, de l’autre le totalitarisme, l’ex-URSS que la France a choisi d’imiter depuis plus de 30 ans.

Sans gestionnaires de BON SENS, la France n’a aucune raison d’espérer car le découragement et l’exaspération vont aller en s’amplifiant.

Quel est le comble de L’état : Payer très cher des fonctionnaires qui passent leur vie à paralyser le secteur privé, à casser son énergie, à l’empêcher de créer des richesses destinées pourtant, à hauteur de 80 %, à les faire vivre… ! ?

Excédés par cette incommensurable bêtise, ceux qui veulent avancer choisiront d’autres routes du monde libre et quitteront le Pays. Des malheurs, que nous ne n’imaginons pas, sont devant nous.

Les Français sont exaspérés, la cour des comptes ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur toutes les dépenses de l’état mais nos dirigeants s’en moquent. Ils n’entendent pas…. ????!!! Allez comprendre ?

Françaises, Français, continuez à fermer les yeux sans bouger…!

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mousy 22 décembre 2013 - 3:40

emploi marchand – emploi public
Un produit ou un service vendu par le secteur privé est payant pour le consommateur et finance un emploi marchand qui va participer au financement de la collectivité.
La grosse différence de l'emploi public avec l'emploi marchand est qu'il va produire un service ou un produit qui va être fourni gratuitement ou subventionné au consommateur !
De ce fait il devient, par conception, une charge pour la collectivité et ensuite l'emploi marchand. La gratuité (accompagnée le plus souvent du monopole) entraîne quasiment toujours des dérives, des effets d'aubaine, des distorsions etc …. même si elle n'est pas le mal absolu. Elle devrait donc être limitée et avec elle l'emploi public au strict minimum : hors elle s'étend jour après jour ! et avec elle, ses besoins de financement donc l'impôt.
Le fonctionnaire est tout, sauf gratuit : on a beaucoup glosé sur la retraite – chapeau de Monsieur Varin et en particulier sur sa capitalisation; quelqu'un a-t-il fait le calcul comparatif pour la capitalisation de la retraite d'un fonctionnaire, voire encore plus juste pour son emploi – haut de – forme puisqu'on lui garantit, à son embauche, une rémunération "ad mortem", emploi et retraite confondus ? Si je ne me trompe pas , c'est plusieurs millions d'€ par fonctionnaire de capitalisation, non provisionnés, mais qu'il faudra bien assumer en temps et en heure.

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