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Les syndicats, partenaires sociaux ?

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Au nom du « dialogue social », les gouvernements français, de gauche et de droite, démocratiquement élus, n’ont cessé de répéter qu’ils allaient laisser les partenaires sociaux s’entendre pour trouver des solutions à telle ou telle crise ou pour faire avancer une réforme. Nouvel épisode aujourd’hui : le Premier ministre invite ces partenaires à poursuivre les négociations et trouver des solutions. Or, ce fameux « dialogue social » n’est qu’une vaste mascarade. C’est plutôt un monologue, voire un soliloque, social. Les syndicats, dans leur grande majorité, resservent les mêmes discours sur les prétendus « acquis sociaux » et refusent toute réforme, aussi timide soit-elle. Hors de question de céder. Une nouvelle fois, ils recourent aux grèves et bloquent un pays entier.

Cette mascarade est bien visible dans les chiffres qui nous offrent un nouveau record du monde, celui des jours de grève : 118 par an pour 1 000 salariés !

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La situation est d’autant plus ubuesque que ces mêmes syndicats ne représentent personne. Seul 1 Français sur 10 est syndiqué. Et où le trouve-t-on surtout, ce Français ? Dans les entreprises publiques. Dans les entreprises privées, le taux d’abstention lors des élections syndicales dépasse 90%. Ce qui nous amène à une autre situation ubuesque : les Français sont contraints de financer ces organismes, qu’ils n’ont pourtant pas choisis et qui les laissent dubitatifs. La loi les oblige à amputer leur salaire d’une cotisation qui alimente grassement les caisses des syndicats : plus de 85 millions d’euros par an !

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Non contents de vivre sur le dos d’une masse de travailleurs qui n’en peuvent mais, ils transforment notre existence en cauchemar. Ils nous empêchent de circuler, d’aller travailler, de partir en vacances ! Ils coûtent très cher aux Français qui doivent payer des nounous, prendre des jours de congé non prévus, louer des voitures, fermer boutique, annuler des voyages… Au nom de la solidarité, disent-ils.

Sortons la tête de ce chaos absurde et regardons ailleurs. Dans nombre de pays, les syndicats, même très représentatifs comme en Scandinavie, ne sont pas associés aux grandes décisions politiques et économiques. Lors de la réforme des retraites de 1993 en Suède, dont la population est syndiquée à plus de 70 %, ils ont été laissés à la porte. Ce sont les politiques et les experts qui ont fait le travail ; sans « partenaires sociaux », sans même de « dialogue social », parfaits prétextes chez nous pour ne rien faire ou brouiller le message d’une réforme. Comme cette histoire de « pénibilité », autre exception française, un concept inconnu hors de nos frontières lorsqu’il s’agit de la retraite. Dans bien d’autres pays, la pénibilité d’un métier est directement prise en compte, tout au long de la carrière : meilleur salaire, primes, jours de repos plus nombreux. En France, la notion de « pénibilité » a été lancée par les syndicats comme un rempart pour sanctuariser les privilèges des agents publics, en particulier à la RATP et à la SNCF. Tout le monde est tombé dans le piège, la droite comme la gauche, et il sera très difficile d’en sortir.

Personne n’a de certitude sur la manière dont la grève actuelle se terminera. Déjà, le discours du gouvernement est devenu plus ambigu et les concessions de plus en plus nombreuses. Une chose est certaine en revanche : tant que l’on continuera à utiliser avec révérence ces concepts idéologiques de « partenaires sociaux « et de « dialogue social », la France restera entre les mains des syndicats usurpateurs.

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6 commentaires

JANDEL 17 décembre 2019 - 6:34

Jours de grève
IL faudrait que la statistique des 118 jours de grève soient plus précises
Combien de jours de grève dans la fonction publique et assimilée.
Combien dans les entreprises privés.

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Blondin 18 décembre 2019 - 8:18

Je vous rejoins : dans les années 90, la France était un des pays qui comptait le moins de jours de grève… hors service public !

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Claude Courty 17 décembre 2019 - 8:02

De la dictature des syndicats
Les syndicats sont l'expression du pouvoir supplémentaire dont un monde ouvrier en quête d'émancipation a hérité d'un marxisme qui se porte toujours bien, merci.

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Bertrand de Foucauld 17 décembre 2019 - 8:59

Transports pendants les grèves : des demi-décisions.
Bonjour, merci pour votre analyse et notamment votre éloquent graphique!
Vous trouverez ci-dessous le lien à un de mes articles au sujet des solutions pratiques à court et long terme vis-à-vis des grèves et donnant également un regard ironique quant aux demi-mesures de notre gouvernement.
https://contrib.city/index.php/2019/12/11/transports-pendants-les-greves-des-demi-decisions/

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Dominogris 17 décembre 2019 - 2:56

Des syndicats complices
Les syndicats français sont gavés d'argent public. Comment pourraient-ils défendre les intérêts des salariés? Mieux: les aider à comprendre où sont leurs véritables intérêts?
Les évènements actuels aident à bien comprendre le rôle des syndicats: ils instrumentalisent des mécontentements, mais in fine, servent les intérêts du pouvoir. Ils hystérisent le débat, provoquent le rejet par leurs revendications extrêmes et corporatistes, monopolisent les médias. Ils rendent ainsi invisible une opposition sensée à cette réforme. Le gouvernement ne demande pas mieux.

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Patrick Dhelft 17 décembre 2019 - 5:50

autre curiosité
Les conducteurs épuisés de la SNCF doivent partir tôt. Ceci fait ils n'ont de cesse de se faire embaucher comme conducteurs par une société privée comme celles qui assurent maintenant le trafic marchandises. Ils ne sont alors plus au bout du rouleau.

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