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Une élue coupée des réalités

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Un fidèle ami de l’IREF habitant Bordeaux nous fait parvenir la Lettre reçue de la part de sa députée, Michèle Delaunay, ancien ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie dans le gouvernement Ayrault. Il s’agit d’une lettre réponse qui fait suite à une demande adressée à la députée de cosigner la proposition de loi de Jean-François Mancel en faveur de la suppression du statut de la fonction publique. Rappelons que l’IREF est en grande partie à l’origine de cette proposition de loi suite à l’Etude comparative sur le statut de la fonction publique dans le monde réalisée en collaboration avec l’association Contribuables Associés.

Cette lettre apparaît bien éloignée de la réalité et bien peu appropriée aux circonstances bien qu’elles soient fort argumentée. Elaborée et divisée en trois grands paragraphes qui servent d’arguments, elle est étayée de nombreux chiffres et autres statistiques qui soulignent la peine prise par son auteur à soutenir son argumentation. Mais même ainsi, la réponse reste dans les carcans de la langue de bois et montre combien l’élue est très loin des réalités économiques. Pourtant, elle est cancérologue de profession, donc pas vraiment une fonctionnaire d’’administration paperassière qui n’a jamais connu le monde du travail.

D’abord, elle défend l’Etat et les collectivités locales qui seraient « générateurs d’emplois ». Si telle était le cas, la France, avec plus de 6 millions de fonctionnaires (90 fonctionnaires pour 1 000 habitants contre 50 en Allemagne), devrait avoir le taux de chômage le plus bas au monde. En fait, elle est parmi les pays de l’OCDE et de l’UE les plus mal classés. Et son chômage de masse est une constante depuis plus de 30 ans. La députée estime aussi que la proposition de loi ne ferait que « précariser certains emplois et aussi créer des surcoûts de sous-traitance par rapport aux emplois de la fonction publique ». Quel mépris pour les employés du privé ! Eux, ils peuvent avoir des emplois « précaires », pas les fonctionnaires qui ont un emploi à vie. On voit bien qu’il s’agit là de défendre son électorat… Ensuite, elle nous ressort le salmigondis socialiste sur les conséquences « néfastes » des privatisations et la « dégradation » des services publics. Madame la députée aurait du prendre connaissance des privatisations et de l’ouverture à la concurrence des services publics dans pratiquement tous les pays riches et démocratiques membres de l’OCDE : transports publics (Suède, Allemagne, Japon…), Santé (Allemagne, Pays-Bas, Suisse…), Education (Suède, Pays-Bas, Grande-Bretagne…). A-t-elle déjà vu des Allemands, des Suédois, des Néerlandais ou des Suisses se plaindre de leur système de santé ouvert à la concurrence ? Sait-elle que les Pays-Bas sont quatrième dans le classement PISA pour l’éducation tandis que la France est à la 22ème place ?

Sait-elle que le statut de fonctionnaire généralisé n’existe encore qu’en…France ? Sans parler du fait que les fonctionnaires représentent 22 % de la population active contre 15 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Des fonctionnaires qui travaillent en moyenne moins que les fonctionnaires des autres pays de l’OCDE et qui partent aussi plus tôt à la retraite.
En tant que personnalité politique de gauche, comment Madame la députée peut-elle accepter en France de telles inégalités entre ceux qui travaillent pour l’Etat et les autres ?

La députée de la Gironde présente aussi quelques chiffres qui montreraient les économies faites par le gouvernement depuis 2012. Soyons sérieux ! La France est championne du monde des dépenses publiques à 57 % du PIB (45 % en moyenne dans les pays de la zone euro), elle affiche une dette à 95.2 % du PIB et un déficit à 4.5 % du PIB (4.7 % de prévision en 2016 ce qui en fera le plus important de la zone euro !). Où sont les économies réalisées ? En réalité, la France est le seul pays à ne pas avoir réformé l’Etat et à ne pas avoir touché aux fonctionnaires. Partout, on a coupé dans les dépenses (l’Etat allemand dépense 150 Mds d’euros de moins tous les ans !), pas en France.

« Privatiser la sphère publique créerait une société destructrice et repliée sur elle-même », écrit la députée à la fin de la lettre. Mais n’est-ce pas déjà le cas de France étatisée d’aujourd’hui ?

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12 commentaires

BAGNULO 2 février 2015 - 9:07

fonction publique
Certes Mme DELAUNAY fait la preuve de sa bonne éducation scolaire. Ses propos sont clairs et ont le mérite de faire la démonstration de sa parfaite maitrise de la "langue de bois" si chère a bon nombre de politiciens gauche-droite confondus. Elle leur sert à masquer leur refus d'envisager sereinement et honnêtement qu'il y a une voie différente à celle du" tout état". Avec cette personne ,qui ferait mieux de se consacrer entièrement à sa vocation médicale que de faire de la politique, nous en découvrons une émule de "big brother". Elle dont on dit qu'elle est largement au dessus du seuil de pauvreté, que cherche t'elle? Sans doute a faire prospérer sa fortune à l'abri dans la politique- politicienne et toutes les combines que chaque scandale révèle régulièrement. Faut-il rappeler son appartenance à un parti qui abritait les combines de M CAHUZAC ou les tripotages financiers et électoraux de certains élus marseillais ?

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Philip_Marlowe 2 février 2015 - 9:27

Un parangon de vertu !
Rappelons que Jean-François Mancel a une collection de casseroles qui peut presque faire concurrence à celle de Patrick Balkany.

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WEBER Pierre 2 février 2015 - 10:31

lettre de Mme Michèle DELAUNAY Députée de la Gironde
Bonjour, j'ai fais en son temps la même démarche auprès du Député du Bas Rhin Philippe BIES
et j'ai reçu, à la virgule près, la même lettre avec ses salutations cordiales !
Nos élus se moquent de nous ! Ils ont trouvé une bonne place et s'y cramponnent !
J'espère que les français voteront mieux en 2017.

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JPROCH 2 février 2015 - 11:54

Lettre de Mme DELAUNAY
De même que le signale Pierre WEBER, j'ai effectué la même démarche auprès de M. Dominique LEFEBVRE député du Val d'Oise, et j'ai reçu la même réponse. Notre démarche a donc été sous-traité à un jeune "fonctionnaire". Il faut donc bien leur trouver des occupations, nos députés ont autre chose à faire que de répondre à des gens qui ne pensent pas comme eux.

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Henri Royer 2 février 2015 - 11:55

Etude d'impact de la loi ALUR
Il me parait important de faire un bilan des conséquences de la loi ALUR :
– quels en sont les bénéficaires
– Quel en est le coût en nouveaux fonctionnaires
– quel en est le coût en heures de travail nécessaire pour complaire aux nouvelles obligations.
– quel en est le coût en terme d'impact psychologique auprès des investisseurs immobilier
liste non limitative….

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secotine 2 février 2015 - 1:03

Delaunay
Le Parisien daté du 30 janvier indique que Michèle DeLaunay, Conseillère d'Etat, ex maire du IV arrondissement de Paris est dans le viseur de la Cour Régionale des comptes pour "ingérance dans la gestion d'un local municipal"
N'avait on pas dit au PS qu'il fallait supprimer le cumul des mandats ? Ah oui, à partir de 2017 seulement.

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jacques ERNEWEIN 2 février 2015 - 2:59

Croire est une foi
Il semble évident que madame Delaunay croie ce qu'elle écrit. Elle a sans doute une expérience de praticien, mais certainement pas de praticien autonome avec une véritable gestion des coûts. Elle se bat d'autant plus facilement qu'il est exact que le gouvernement de droite précédent était extrêmement laxiste et faisait volontiers payer les contribuables. C'était lui aussi un gouvernement à base étatiste mais jamais libéral.

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gdeon 2 février 2015 - 6:39

Idem dans le Loiret
J'avais envoyé le courrier en question à Madame Corre, député du Loiret (communiste) et j'ai reçu un courrier du même genre, que je regrette de n'avoir pas conservé pour le comparer.
Je m'attendais à ces arguments, vieilles lunes tant de fois servies…
La question que je me pose maintenant: comment faire pour que les gens cessent de croire à toutes ces imbécilités….
Il y aurait bien le fait de remettre Bastiat à l'honneur, mais qu'attendre d'une population qui ne sait plus lire que le programme de la télé…
On peut toujours essayer en donnant l'adresse du site bastiat.org. chacun y trouvera ce que Bastiat écrivait avant 1850 si un peu de courage pour lire quelques textes courts ne manque pas…on y découvrira aussi que les choses n'ont pas tellement évolué depuis ce temps et que les mêmes "grandes idées gauchistes" étaient déjà présentes.
Navrant!
Puisque la dame est médecin, elle devrait lire ce que Bastiat avait écrit en 1850 sur le risque que ferait courir l’état au système de santé s'il s'en mêlait. 100 ans avant la création de la Sécurité sociale, il y avait en France des gens capables de décrire ce qui se passerait … l'espèce est éteinte ? (recherche = bastiat sécurité sociale)..

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Mothoise 3 février 2015 - 3:26

lettre universelle…
J'avais moi-aussi envoyé la proposition à ma députée Colette Langlade….et j'ai reçu, mot pour mot la même réponse : donc nous payons des secrétariats et frais de courrier à nos députés, et ils ont trouvé un bon moyen de réduire leur travail et leurs frais….en faisant parvenir cette lettre parfaite de langue de bois et de bien-pensance socialiste……

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kicelui 3 février 2015 - 4:57

Tirer sur l'ambulance ? Quelle idée saugrenue.
Vous voudriez qu'une députée signe en faveur de sa propre privatisation. Privatiser l'Assemblée Nationale, quelle drôle d'idée. Vous attendiez vous réellement à ce qu'elle accepte ?

Chez moi :

Quand l'eau à été privatisée les prix ont augmentés et la qualité diminuée. Les "repreneurs" n'ont pas payé l'outil qu'on a mis entre leurs mains.

Quand l'entretien et installation des réseaux d'électricité ont été privatisés, les prix ont augmentés et le service est devenu inexistant. Les repreneurs n'ont pas payé l'outil qu'on a mis entre leurs mains.

Quand la Santé à été privatisée, le secteur privé à lâché sur le public les patients non lucratifs et conservé ceux qui rapportent. À lâché ceux qui n'ont pas de couverture sociale mais se tourne vers la sécu et les mutuelles pour obtenir leur payements et vers leurs patients sélectionnés pour leurs dépassements d'honoraires tout en désertant les zones à faible population ou à faible rendement. À abandonné les recherches ne conduisant pas sur des traitements très lucratifs. N'a pas maintenu les emplois à un niveau acceptable, l'espérance de vie professionnelle d'une infirmière en privé est de 7 ans, après elle est trop éreintée pour continuer. Ça ne pérennise pas la vie des gens, celle de leurs enfants, le confort de leurs parents vieillisants.

L'éducation privée choisit ses élèves et les fait payer très cher. quelques ménages y ont toutefois recours pour leurs enfants. Ils diminuent leur consommation pour ça mais les impôts ne diminuent pas pour autant.

Quand le traitement des déchets a été privatisé, les prix ont augmentés et le service est devenu inexistant. Les repreneurs n'ont pas payé l'outil qu'on a mis entre leurs mains.

Quand les autoroutes ont été privatisées, les prix ont augmentés et le service est devenu inexistant. Les repreneurs n'ont pas payé l'outil qu'on a mis entre leurs mains.

Pareil pour les routes et leur entretien. Etc, etc. La liste est longue.

Tout un peuple vivait mieux de ses emplois pour un coût moindre et faisait tourner l'économie, la vraie, celle des artisans et commerçants pas celle des spéculateurs.

Les impôts n'ont pas baissés pour autant. Au contraire.

Toutes ses compagnies des eaux et autres géants richissimes nés de cette spoliation du secteur public font la pluie et le beau temps de ce que nous devons consommer, de ce qu'il nous faut pour survivre, de ce que nous devons penser, de qui sera candidat aux élections et de qui sera élu. Minant notre démocratie a grand coup de fric louche. Les affaires se multiplient et rien ne change en bon pour les gens. Et vous voudriez me faire croire que de finir de donner ce qui nous reste aux multinationales ou au Quatar serait la bonne solution pour que nous retrouvions notre niveau de vie d'antan ? Bonne chance…

Cette députée a pour une fois raison : Cela ne contribuerait qu'a augmenter encore plus la précarité des Français, a diminuer la qualité des services, sans impact sur le niveau d'imposition. Quoi que, si, ceux qui perdraient leur emploi en payeraient moins d'impôts mais couteraient plus en minimas sociaux.

Comment voulez vous qu'à service et qualité égale une entreprise privée soumise à la nécessité de dégager des bénéfices soit moins chère qu'une entreprise publique pouvant travailler sans ?

Pensez vous vraiment que les salariés du secteur public placent leur salaire à l'abri du fisc ? Moi pas, je pense même qu'ils dépensent leur salaire et font tourner l'économie. Les bénéfices du secteur privé, par contre, loin du fisc et de l'économie locale ils vont, très loin…

Écoles, Hôpitaux, Police, Défense, justice, etc., même la pénitentiaire n'ont de grâce à vos yeux tant qu'ils sont publics. Moi, je ne fais aucune confiance à un comptable pour améliorer mon niveau de vie et vous vous trompez de cible en tirant sur l'ambulance.

Marc.

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Lexxis 3 février 2015 - 9:36

EN PLEIN CONFLIT D'INTÉRÊT!
On peut prendre la question par un autre bout et un bout qui a manifestement échappé à l'auteur de la réponse universelle dont nombre de lecteurs se plaignent assez justement.

Un fonctionnaire d'Etat est normalement un salarié qui sert l'Etat dans un lien nécessaire de subordination. La suppression de ce lien de subordination lorsque le fonctionnaire prend par l'élection ou autrement le contrôle (fût-il partiel ou collectif ) de l'Etat, qu'il soit gouvernant ou parlementaire, devrait immédiatement et définitivement mettre fin à la qualité de fonctionnaire, puisque c'est l'agent lui-même qui volontairement rompt le lien de subordination caractéristique de sa condition.

Dans ce pays, nous en sommes malheureusement restés au paléolithique pour tout ce qui touche au conflit d'intérêt et nous trouvons parfaitement normal que ce soit un Parlement de fonctionnaires qui perpétue les avantages de ce qu'il faut bien appeler – au moins pour ceux qui cumulent leurs fonctions administratives avec la politique – cette caste. C'est ainsi que cette cohorte de privilégiés républicains, avec l'appui du Conseil d'Orientation des Retraites et de la Cour des comptes, réussissent année après année et tout simplement en votant le budget de l'Etat à faire payer par le contribuable une bonne partie de leurs retraites, tout en dénonçant avec virulence les déficits (pourtant menus, par rapport au trou abyssal des pensions publiques) des caisses du secteur privé, qui ne bénéficient évidemment pas de ces facilités.

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devillers, roland 2 mars 2015 - 7:20

une élue couper des réalités ???
Bonjour, merci pour votre commentaire concernant combien vos ÉLUES Française sont loin des réalités, mais que dire de ce qui ce passe ici en Belgique ce n'est guerre mieux que du contraire
chez nous existe trois millions de ménages fiscaux la dessus l' Etat Belge ce paye un millions et demi de fonctionnaires bref le millions et demi restant doivent travailliez et faire vivre 11 millions
de personnes plus les 25 milliard d'Euro que seul les contribuables Belge doivent payé pour l’existence de la "" commission de Bruxelles """ établi chez nous,
et l'on s'étonne du découragement tant des travailleurs que des petit patrons et ou d'autres contribuables ???
vos commentaires sont le bien venu
signer, devillers

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