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Un ministre du Travail devrait écouter d’abord les entreprises

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Comme il était prévisible, la nomination de la nouvelle ministre du Travail a fait largement la Une des médias. On a insisté sur sa jeunesse et sa mission essentielle consistant à faire baisser le chômage. Pourtant, cette nomination soulève une nouvelle fois la question des nominations politiques et aussi du rôle d’un Ministère du Travail.

Quels que soient ses talents, Mme Myriam El Khomri est un pur produit de la politique. Elle a fait carrière à la mairie de Paris et, surtout, elle n’a jamais travaillé dans le privé. Peut-on traiter le problème du chômage sans savoir comment fonctionne une entreprise privée ? Son discours lors de la passation de pouvoir est d’ailleurs symptomatique. On a retrouvé la phrase que tous les ministres prononcent depuis plus de 30 ans : « L’emploi est la priorité du gouvernement ». Elle se targue ensuite d’avoir travaillé à la politique de la ville et d’avoir fait des déplacements dans les quartiers populaires où le taux de chômage est deux fois plus élevé que la moyenne nationale pour rencontrer les gens en détresse sociale. Ce qui est en réalité le travail des assistantes sociales… On a aussi eu droit à un rejet des chiffres du chômage : « La réalité du chômage, ce ne sont pas les chiffres et des statistiques mensuelles ». Il suffit de ne plus publier le taux de chômage et le problème est résolu.

Une nouvelle ministre qui n’a jamais connu le monde de l’entreprise contrairement à ses homologues britanniques et allemands

Comme tous ses prédécesseurs, la nouvelle ministre souhaite « rencontrer rapidement les partenaires sociaux » : si l’évolution du chômage dépendait des rencontres avec les partenaires sociaux, ça fait longtemps que la France connaîtrait le plein emploi. Enfin, elle termine son discours en annoncant sa première action : un déplacement dans une agence Pôle Emploi. C’est plutôt dans une entreprise privée que Mme la Ministre devrait aller. Elle devrait même y faire un stage, voire à quoi elle se confronte, quels sont ses problèmes et ce qu’il faudrait faire pour qu’elle puisse embaucher. On ne combat pas le fléau du chômage avec l’aide de Pôle Emploi mais avec celle des entreprises.

Si l’on compare notre Ministère à d’autres, il existe des différences essentielles. Au Royaume-Uni, le Département du Travail et des Pensions est dirigé par Iain Duncan Smith qui a fait sa carrière professionnelle chez General Electric. Etroitement lié à ce Ministère est le Département des Entreprises et de l’Innovation dont le secrétaire d’Etat, Hon Sajid Javid, a dirigé le bureau financement des entreprises dans plusieurs banques, dont la Chase Manhattan Bank et la Deutsche Bank. En Allemagne, Andrea Nahles, la ministre du Travail et des Affaires sociales, est aussi Présidente de l’association patronale pour le Centre Willy Brandt et aussi membre du Conseil d’administration de plusieurs entreprises. Rappelons qu’en Allemagne, il n’y a pas de Code du travail… Tous ont donc connu le monde de l’entreprise privée et leur mission n’est pas de privilégier le « dialogue social » mais de favoriser la création d’emplois.

Le « dialogue social » est l’une des causes du chômage en France

A l’IREF, nous considérons ce fameux « dialogue social » comme l’une des causes du chômage en France. Il s’agit en fait d’un monologue car les syndicats n’acceptent jamais la moindre proposition de réforme du marché du travail. C’est aussi un jeu complètement faussé car ce sont des syndicats qui ne représentent plus personne (environ 4 % des employés du privé) et qui survivent grâce à l’argent public. Dans d’autres pays, comme ceux mentionnés plus haut, les réformes importantes et nécessaires pour le pays ne se font pas avec les syndicats sinon, le cas échéant, après les avoir entendus comme d’autres acteurs de la vie économique et politique. Ce fut le cas en Suède dans les années 1990 avec la grande réforme du système de retraite à laquelle les syndicats, pourtant très puissants, n’ont même pas été conviés, en Allemagne lors de la réforme du marché du travail faite par Gerhard Schröder au début des années 2000 ou, au Royaume-Uni, lorsque Tony Blair a largement continué et amplifié les mesures libérales commencées par Margaret Thatcher.

Un ministre du Travail ne doit pas être une personne qui fait de l’assistanat social mais quelqu’un qui devrait trouver surtout quels sont les obstacles sur le marché du travail qui empêchent les entreprises à créer des emplois. Il faudrait commencer par se débarrasser du mythe des « partenaires sociaux ».

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9 commentaires

Charles James 7 septembre 2015 - 5:09

Enfin unminimum de bon sens !!!
A publier ,par tous les moyens ,chez tous les français qui sont fatigues de "l'eau tiède" dont nous abreuvent tous ces incompétents !!!

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marchaterre 7 septembre 2015 - 10:07

ministresse du chomage.
Je sais bien que vous allez me censurer je n'en doute pas,mon message sera au moins lu par le censeur cela fera une personne,mais j'ai encore le droit d'avoir mon opinion sur cette mascarade et de l'écrire ici ,ce qui hélas ne saurait durer bien longtemps encore!

La nomination de cette personne à la téte d'un ministére lui aussi en perdition est purement ethnique et machiavélique,il s'agit de donner encore plus de pouvoirs à nos remplaçants programmés,tout le reste n'est que dentelles!!!!

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Lafont 7 septembre 2015 - 10:20

Arrêtez le cirque!
Nommer un ministre du Travail qui n'a jamais travaillé dans le Privé c'est se moquer ouvertement des demandeurs d'emplois, des créateurs d'entreprises et des dirigeants de PME. Ce gouvernement est le plus mauvais depuis celui de Vichy. Je préfère me faire passer pour un Belge qu'avouer que je suis Français, ça fait moins guignol.

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Saint-Gétorix 8 septembre 2015 - 10:03

Idéologie et dogmatisme au service de nos politicards ronds de cuir.
Aussi longtemps que tant de Français penseront qu'il vaut mieux avoir des fonctionnaires à la tête de leurs affaires plutôt que des "collabos" du patronat, nos élites des salons et des tribunes populaires conserveront leur business… et les français se réjouiront de notre fameux modèle social. Modèle social qui les cajole et ne les brutalise pas trop, leur raconte des histoires de bons et de méchants.. avant de s'endormir. Bonne nuit les petits! Pom, pom, pom,pom!

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Bherte 8 septembre 2015 - 12:20

ministre pour quoi faire ???
Encore une etrangére pour appendre aux Français a travailler,mais qui,

qui n'y connait strictement rien aux affaires.

Avec des gens comme cela,on n'est pas encore sorti de l'auberge.

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foch81 8 septembre 2015 - 7:53

Nouvelle ministre du Travail
J'ai mis une majuscule à Travail car il le mérite; Et tous ces gens qui n'ont jamais travaillé dans le privé ne sont pas capables de comprendre ce qu'il se passe mais ils s'en moquent l'essentiel est d'être nommé même si ils n' y comprennent rien . Je pense que le chômage ne baissera pas avant 2017 et cette Madame Sociale va servir de fusible et assumer tous les tords de l'échec. CE N'EST PAS SA PLACE; Il y en a marre d'être gouverné par des incapables et idéalistes je parle aussi bien pour l'ancien que le nouveau quinquennat . Je suis dégoûtée on nous fait avaler des couleuvres !!!!! Berck la politique du grand guignol!!!

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BENNY 10 septembre 2015 - 3:10

Accumulation de forfaitures
Si on met en parallèle
– la directive sur la révision des grilles de salaires du public (+$5 milliards en 2020)
– la nomination d'une fonctionnaire au poste de ministre du travail
– le maintien de syndicalistes à la tête de la CNAV
– le détournement des fonds des mutuelles au profit des organismes publics (EDF, SNCF et autres)
nous assistons au pillage systématique des économies du privé et à l'accumulation de forfaitures vis à vis des salariés du privé et des professions libérales.
Et personne ne dit rien.
Pourquoi 96% des salariés acceptent de se faire ponctionner par 4 % de syndiqués.
PARCE QUE PERSONNE NE DIT RIEN!

Définition de forfaiture:Autrefois, tout crime commis par un fonctionnaire public dans l'exercice de ses fonctions. (Le nouveau Code pénal a supprimé cette incrimination, la qualité de
fonctionnaire, d'agent public ou de personne investie d'une mission de service
public entrant dans la définition de certaines infractions ou en constituant une circonstance
aggravante.)

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Astérix 14 septembre 2015 - 10:47

L'incommensurable bêtise !
Encore une nouvelle Ministre !!! du chômage..!

Il suffit de baisser les prélèvements obligatoires actuellement de 58% à 30% pour ne plus avoir de chômage.

Les socialistes sont incapables de comprendre cette évidence (je parle des socialistes qui nous gouvernent sans discontinuer depuis plus de 40 ans…!

Et l'on s'étonne que la France soit en train de crever ?

Les Français n'ont pas besoin de Ministres incompétents ni de normes et réglementations imbéciles; ils sont assez grands pour agir et gérer.

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oulos 24 septembre 2015 - 11:24

Ficelles
Vous devriez profiter de cette nomination pour rappeler que la Najat, recrutée alors qu'elle était une simple porte-parole, n'est toujours que ça. Aucune des décisions qu'elle annonce n'a bien entendu été prise par elle, qui n'est que le paravent, le camouflage et disons clairement le pantin de ceux qui en tirent les ficelles et souhaitent rester dans l'ombre. Il faut dire que les décideurs ont le sourire moins frais que la "ministre", pas vrai ? Appelons-la commissionnaire ou facteur si vous voulez.
Le commentateur qui déclare ici "Encore une étrangère …" est bien naïf.

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