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Trente ans depuis la révolution thatchérienne

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Margaret Thatcher est devenue 1er ministre du Royaume Uni en mai 1979, il y a tout juste 30 ans.Cette période de réformes en Grande-Bretagne devraient servir de modèle aujourd’hui.

Au mois de mai 1979, le nouveau Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, annonçait le programme de la « révolution conservatrice » s’appuyant en particulier sur la privatisation de nombreuses entreprises et l’introduction de la concurrence au sein même de l’Etat, tant au niveau des services publics qu’à l’intérieur de l’administration. Il faut dire que la Grande-Bretagne de la fin des années 1970 était l’enfant-malade de l’Europe avec un des taux d’imposition les plus élevés (83 % de taux maximum), un chômage largement au-dessus de la moyenne européenne, une inflation galopante et un recul de l’investissement sans précédent (en 1980, le PIB britannique était inférieur de 25 % au PIB français).

Face à cette situation catastrophique, aggravée par des grèves à répétition dans tous les secteurs d’activité, Thatcher change de cap et lance une vaste campagne de privatisations. En peu de temps, elle transfère au privé les télécommunications, les transports (routier, aérien et maritime), le gaz et l’électricité, les banques et de nombreuses autres entreprises se trouvant dans le giron de l’Etat. Les impôts baissent : en seulement 7 ans, le taux de 83 % est descendu à 40 %. Parallèlement, elle met en place la technique des marchés internes ( internal markets ) dans les services publics, qui offre l’avantage du choix au consommateur et écarte la répartition du financement public par décision administrative (si les usagers ne sont pas contents des services d’une administration, celle-ci peut voir ses crédits coupés).

Une « ultralibérale » élue trois fois de suite

Pour mener à bien ces réformes, elle s’est attaquée à la rigidité et à la bureaucratie des relations sociales en obligeant les syndicats à utiliser le vote secret dans toutes les décisions concernant le déclenchement d’une grève. Elle a aussi mis un terme aux politiques antidémocratiques du « closed shop » (système qui n’acceptait que les travailleurs syndiqués).

N’en déplaise à ses détracteurs, Margaret Thatcher a non seulement été élue trois fois de suite, mais elle est aussi devenue très populaire, bénéficiant, à chaque élection, de plus du tiers du vote ouvrier.

Suite à ces réformes, la Grande-Bretagne est méconnaissable. C’est le pays le plus dynamique d’Europe, avec une croissance moyenne de 3 % par an, un chômage à 2,7 % (en 20 ans, les Anglais ont créé 6 millions d’emplois marchands de plus que la France) et un PIB supérieur de 10 % au PIB français.

Toutefois, ce n’est pas seulement dans ces statistiques impressionnantes que se trouve la grande victoire de Mme Thatcher. C’est aussi – et surtout – dans le fait que de nombreux pays ont suivi son exemple et ont mis en pratique des réformes qu’elle avait menées. De l’Irlande aux pays de l’Est en passant par les pays du Nord de l’Europe, les gouvernements ont privatisé et dérégulé.

Même la bureaucratie bruxelloise, sévèrement épinglée dans son fameux discours de Bruges comme une potentielle ennemie de la Grande-Bretagne, ne fait que prêcher la déréglementation économique, l’ouverture à la concurrence, la privatisation des entreprises et la baisse des dépenses publiques. C’est exactement ce que préconisait Miss Maggie « durant ces quelques onze années (qui) constituent probablement la révolution la plus féconde qui ait eu lieu dans l’Europe de ce siècle, et la plus contagieuse pour le reste du monde » ( Mario Vargas Llosa : Les enjeux de la liberté, Gallimard, 1994).

La Grande-Bretagne a dépassé la France grâce à ses réformes

L’évolution comparative des PIB/habitant France-GB-Etats-Unis est révélatrice de la période thatchérienne. Si, en 1960, le PIB/habitant en France représentait environ 65 % du PIB américain, si, en 1982, il est même monté jusqu’à 83 %, à partir de 1983, la chute est impressionnante : en 2003, le ratio tombe à 70 % et la baisse continue.

Sur la même période, l’écart entre les PIB britannique et américain est resté stable. En 1960, le PIB britannique/habitant était à 75 % de celui des Etats-Unis, cette différence s’est creusée au milieu des années 1980 (jusqu’à 70 %) pour se stabiliser à partir des années 1990 et se résorber depuis au fur et à mesure. La différence entre les deux PIB s’estompe tous les ans depuis 1990, ce qui démontre que, contrairement à ce qui se passe en France, la création de richesses en Grande-Bretagne est suffisamment importante pour se rapprocher des Etats-Unis. Et le PIB de la France qui était de 25 % supérieur à celui de la Grande-Bretagne dans les années 1970, lui était devenu inférieur de 9 % en 2002.

La période thatchérienne est l’exemple à suivre aujourd’hui.

Evolution du PIB/habitant par rapport aux Etats-Unis

France Grande-Bretagne

1983 83 % 70 %

2003 70 % 78 %

Source : OCDE (2005)

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1 commenter

Anonyme 5 septembre 2010 - 7:27

Votre passez sous silence
Votre passez sous silence quelques vérités qui vous dérangent. Par exemple, combien doit-on payer aux Etats-Unis pour se faire soigner, pour s’inscrire à l’université ou même dans une crèche ? Je connais des peronnes partageant leur vie entre Europe et USA. Elles me disent préférer globalement le système européen même si, bien sûr, les USA sont meilleurs sur certains points.

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