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Surenchère socialiste dans la campagne présidentielle française

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Le programme du PS inspire-t-il les autres formations politiques ? Maître Jean Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, observe d’importantes doses de socialisme à peu près partout. Pourquoi l’UMP n’imiterait-elle pas les Républicains américains avec un budget libéral ?

Le programme du PS inspire-t-il les autres formations politiques ? Maître Jean Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, observe d’importantes doses de socialisme à peu près partout. Pourquoi l’UMP n’imiterait-elle pas les Républicains américains avec un budget libéral ?

Le parti socialiste a présenté son programme pour la prochaine campagne présidentielle. Il n’étonne personne qu’au plan économique et fiscal, il utilise les vieilles recettes collectivistes. Mais il n’est pas le seul. Le Front national le copie et le Président de la République s’en inspire. Il faut aller, une fois encore, aux Etats-Unis pour entendre les Républicains oser annoncer un vrai projet libéral pour leur prochaine présidentielle.

Parti Socialiste : les hauts revenus taxés au taux de 70 %

Plus d’impôt, plus d’Etat, plus de régulation, plus de contrôle des loyers,- le meilleur moyen pour décourager la construction de logements-, et une limitation étatique des salaires des patrons, avec moins de hargne tout de même que Mélenchon qui veut les confisquer tous au dessus de 350 000€ par an. La solution magique des socialistes est toujours la même et conduit toujours à l’appauvrissement de la France. Ils veulent fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG pour les prélever à la source et en augmenter les taux avec, selon la proposition de Jérôme Cahuzac, président (PS) de la commission des finances de l’Assemblée, une tranche à 45% et une autre à 60%, c’est-à-dire de l’ordre de 55 et 70% avec la CSG. Un retour aux pires années de l’après 81 en quelque sorte. Ils proposent aussi un alourdissement des droits de succession. Certes ils prônent la suppression de la plupart des niches fiscales et un abaissement à 20% des bénéfices non distribués des sociétés, mais une augmentation à 40% de ceux qui seraient distribués. Les mesures d’augmentation des impôts sont prévues pour financer des emplois jeunes dont ont sait qu’ils sont sans lendemain et plus généralement pour faire de la France encore un peu plus un pays d’assistés, ce que même François Bayrou a dénoncé.

Front National : Nationalisation des banques et des secteurs stratégiques

Marine Le Pen a, pour sa part, curieusement dévoilé son programme économique par une voix anonyme. Comme la gauche socialiste, elle veut taxer les super profits pétroliers et fusionner la CSG et l’impôt sur le revenu. Comme elle, elle veut réindustrialiser la France par des investissements publics et la nationalisation des banques et des secteurs stratégiques (énergie, transports…). Plus généralement, elle entend fermer les frontières pour protéger la production française : droits de douane, quotas d’importation, normes sanitaires, sortie de l’euro… Un nouveau socialisme en quelque sorte qui ne peut conduire, dans notre monde ouvert, qu’à une lente régression.

UMP : Confiscation des profits, maintien de l’ISF

Mais l’UMP n’est pas en reste, qui souhaite lier les salaires aux distributions de dividendes de telle façon que celles-ci ne puissent se faire sans que par ailleurs les salariés en profitent aussi. Le Président de la République, qui s’est engagé imprudemment et démagogiquement sur ce terrain, oublie seulement que les dividendes sont aléatoires et ne sont distribués que si, après paiement des salaires et habituellement augmentation annuelle de leurs salaires, il reste encore un profit suffisant après avoir mis en réserve ce qu’il faut pour poursuivre le financement des investissements et le cash flow nécessaire au développement. Il a été élu sur un programme réputé libéral mais il s’aventure dans les marais étatistes.

Les « surprofits » des sociétés cotées au CAC 40 ne trouvent pas grâce à ses yeux. Madame Lagarde taxe les compagnies pétrolières, et cet argent permettra d’accorder des déductions fiscales à ceux qui paient le carburant plus cher ; système simple, qui ne bénéficiera qu’à la moitié des Français : ceux qui paient l’IRPP et déduisent des indemnités kilométriques.

La grande affaire demeure malgré tout le sort de l’ISF et du bouclier fiscal. Le bouclier, présenté naguère comme une défense contre la surimposition, est supprimé, purement et simplement (la voie sera libre pour les socialistes quand ils voudront taxer les revenus à 70 %). Quant à l’ISF, après avoir failli disparaître pour être remplacé par un rocambolesque impôt sur les revenus du patrimoine incluant la taxation des « plus values latentes », il demeure bien en place. Le relèvement du plancher d’imposition au niveau de 1.300.000 euros concerne 300.000 contribuables sur les 500.000 assujettis aujourd’hui à l’ISF. De quoi rassurer quelques personnes appartenant à la classe moyenne (donc potentiellement favorables à la majorité), mais pas de quoi dissuader les 200.000 qui restent, précisément ceux qui sont les plus tentés par l’évasion fiscale : adieu les capitaux. Ca n’est pas en faisant une politique contraire à celle sur laquelle il a été élu que le Président Sarkozy sera réélu.

Les Républicains américains : un budget résolument libéral

Les Républicains américains l’ont bien compris. Paul Ryan, le président de la commission du budget à la Chambre des Représentants gagnée par les Républicains et notamment par les partisans des Tea Parties en novembre dernier, a proposé un budget résolument libéral. Il présente des mesures permettant d’économiser dans le budget fédéral 179 milliards de dollars en 2012 et 241 en 2013. Il envisage de réduire les dépenses publiques de santé en instaurant un système mettant les assureurs privés en concurrence en même temps qu’il redonnerait le choix aux assurés. Il souhaite enfin, à juste titre, supprimer toutes les niches fiscales en droit des sociétés et, en échange, réduire le taux de l’impôt de 35%, l’un des plus élevés au monde, à 25%. Le taux de l’impôt sur le revenu serait fixé au même niveau.

Les Républicains américains ont entendu leurs électeurs. Qui saura les entendre en France ?

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5 commentaires

Anonyme 14 avril 2011 - 11:09

Surenchère socialiste ?
Et Marine Le Pen – de l’extrême droite – serait encore plus collectiviste que la gauche du PS ? N’y a-t-il pas quelque chose qui coince ? Et si elle voulait simplement montrer que pour gagner une élection au suffrage universel, et comme Nicolas Sarkozy l’a fait en 2007 en prenant des voix à son parti, il suffisait de n’avoir aucun frein dans la démagogie. Sachant dans le même temps qu’élu il n’y a de compte à rendre à personne. Même pas au Parlement qui n’aura à se prononcer que sur les sujets que le Président décidera.

A part dans les républiques bananières, jamais la démocratie n’aura été aussi ouvertement bafouée. Comment faire pour s’exclure de ces pratiques mafieuses, d’abord au sommet de l’Etat.

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Anonyme 15 avril 2011 - 11:24

surenchère
En réponse au commentaire précédent il convient d’observer que depuis la réforme institutionnelle de 2008 il y a partage de l’ordre du jour des assemblées – donc l’affirmation sur le parlement est fausse – remarquons aussi que c’est cette république qualifiée de « bananière  » et ce gouvernement « mafieux  » qui ont fait adopter cette avancée démocratique …

D’autre part il est aussi évident qu’il y a beaucoup de points communs entre le FN et le parti socialiste français (toujours imprégné de culture communiste )alors que le FN et les libéraux ( espère rare et non représentée en France )sont aux antipodes

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Anonyme 19 avril 2011 - 11:19

republique bananiere
c’est a peine exagere.comment appeler le mepris du vote du peuple sur l’europe?et aussi quand on voit sieger aux assemblees ceux qui ont eu parfois moins de 5 pour cent de vote et ceux qui ont euplus de 12et parfois meme plus de 30 pour cent dans certains departelents ne pas etre,representes???cela fait penser aux republique bananiere…

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Anonyme 16 avril 2011 - 10:35

TAXE A 70%
une politique d’aides passe forcément par la spoliation fiscale de plus en plus lourde et de plus en plus large. Aides de toutes parts des niveaux les plus bas au niveaux les plus élevés (entreprises, finances,PAC etc).Si nous cumulons nos cotisations, nos impots directs et toutes les taxes, TVA, TIPP,fonciéres, habitation,télé etc et toutes les autres sous taxes inclusent les couts de revient des biens et services…ALORS, nous sommes certainement à 70% de contributions à l’assiette commune de nos recettes brutes…Y échapper, ce n’est pas changer de politique car les politiques françaises sont toutes calquées sur les mêmes concepts mais changer de pays. La France est un pays de latins-râleurs qui réclament systématiquement 4 sous d’aides dés qu’il faut lever le petit doigt…un véritable piége dans lequel tous les politiques s’y complaisent car ils PROMMETTENT TOUS DE DONNER DAVANTAGE; avec l’argent des autres, rien de plus facile et SURTOUT si il S AGIT d’argent « volé »…OUI L ETAT VOLE

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Anonyme 19 avril 2011 - 4:32

70 % d’impôts ?
Les socialistes ont toujours fait preuve d’un aveuglement et d’une surdité impressionnantes !

Déjà que près de 400 000 Français aisés ont quitté notre pays depuis 30 ans, ce taux d’imposition confiscatoire aura au moins le mérite de finir la purge – – – Et quand tous les Français les plus riches seront partis chez les voisins Européens, qui restera t-il pour remplir les caisses de Bercy toujours percées ? Les classes moyennes ? qui déjà actuellement supporte une grande partie des recettes de l’impôt sur le revenu et sont contraintes chaque année de faire de plus en plus de restrictions dans leurs budgets familiaux – – –

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