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Situation monétaire et bancaire de l’Europe en février 2013

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Désormais, chaque mois, l’équipe du Professeur Enrico Colombatto (Université de Turin, administrateur de l’IREF et Directeur de la Recherche) publie une lettre d’information en anglais sur la situation monétaire et bancaire en Europe. Résumé de la lettre de février 2013 écrite avec Gordon Kerr et Kevin Dowd.

1- Où en sont les quatre pays en difficulté ?

La fin de la crise serait en vue et les sauvetages financiers auraient réussi. Ce message diffusé par les media est remis en cause par la situation de quatre pays : Chypre, l’Irlande, la Grèce et le Portugal.

Chypre , dont le PIB ne représente que 0,2% de celui de la zone Euro, illustre cependant la mauvaise manière de renflouer les pays souverains, et on peut se demander si cet exemple catastrophique ne sera pas suivi dans les mois à venir pour d’autres pays. En effet si le président chypriote veut bien considérer l’offre de renflouement de la Troïka (EU, BCE, FMI), il décline les obligations réciproques de vente des avoirs de l’Etat et d’augmentation de l’impôt sur les sociétés. Chypre considère que ses problèmes ne viennent pas d’elle-même, mais des pertes financières imposées à deux reprises par la Troïka aux porteurs d’obligations grecques.

Les banques chypriotes demandent 10 milliards d’euros, soit 50% du PIB du pays et les obligations du gouvernement ne manqueront pas de passer de 83% du PIB en juin 2012 à 150% en juin 2013. Les dépôts de banque représentent l’équivalent de 130% du PIB. Si ce type de sauvetage financier devenait « standard », des pays comme l’Allemagne seraient réticents à consentir un nouvel effort.

L’Irlande est appréciée pour son austérité. Pourtant elle n’a pas bénéficié du même traitement que la Grèce concernant sa dette, et elle s’est vu refuser poliment que son taux d’intérêt soit abaissé au niveau grec. La dette irlandaise s’approche dangereusement des 120% du PIB tandis que le chômage atteint 15%. A l’heure où nous écrivons, le gouvernement a décidé de liquider deux banques précédemment renflouées, ce qui remet en question les fondamentaux des sauvetages financiers.

La Grèce a augmenté son impôt sur les sociétés de 6% pour atteindre 26% et son impôt sur le revenu de la tranche supérieure de 2 points pour atteindre 42%. Mais les résultats sont contraires aux effets souhaités : la recette de l’impôt sur les sociétés a chuté de 40%, l’économie continue de sombrer et le chômage est à 27%.

Le Portugal semble bien s’en sortir avec la vente d’obligations pour 2,5 milliards d’euros en janvier dernier. Le pays réussit à diminuer son taux de croissance de la dette, mais le processus est vecteur de tensions.

2- Les banques centrales

Mark Carney, nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, a suggéré que la politique monétaire devrait avoir désormais pour objectif d’encourager la croissance et non de juguler l’inflation.

La cible que devrait se donner une banque centrale serait donc non plus le maintien d’un taux d’inflation inférieur à 2%, (conformément aux règles de Maastricht et Lisbonne) mais un niveau donné de taux de croissance nominal du PIB. Par exemple, un taux de 5% de croissance nominale, ce qui signifie 1 % de croissance réelle et 4 % d’inflation.

Il s’agit donc d’une vraie mystification. Hélas, les banques centrales en général (et pas seulement la Banque d’Angleterre) sont persuadées que leur capacité à contrôler l’inflation est incompatible avec leur mission de soutenir les systèmes bancaires nationaux. Une fois engagées dans les soutiens, elles ne peuvent les abandonner pour éviter l’inflation, de sorte qu’elles renoncent à s’occuper de l’inflation – c’est-à-dire qu’elles sacrifient délibérément al valeur des monnaies qu’elles émettent. Elles continuent à faire ce qu’elles ne peuvent pas arrêter de faire.

3- Les banque s

Deux cent soixante-dix banques ont remboursé leurs emprunts à 3 ans (LTRO, long term refinancing operation) auprès de la BCE pour une somme totale de 130 milliards d’euros. Ce fait est présenté comme une bonne nouvelle attestant que la crise serait passée. Il est à noter que le contexte est nettement moins agressif qu’il y a un an et que l’accès à des sources de liquidité autre que la BCE s’est amélioré pour la plupart des banques.

Néanmoins la situation macro-économique semble en fait avoir motivé cette décision des banques. La croissance persistante du chômage, la très faible croissance économique et le peu de confiance accordée par les consommateurs et les entreprises ont motivé les banques à rembourser des fonds dont elles n’avaient aucune utilité. Et donc aucun intérêt à payer un taux d’intérêt.

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Anonyme 15 février 2013 - 12:38

Grèce
Bonjour,

Attention à la confusion entre points et %.Ce n’est pas la même chose.Vous écrivez: »…augmenté de 6% pour atteindre 26% et la ligne d’après l’IR a augmenté de 2 points pour passer à 42% ».

Est-ce que cela veut dire que qu’avant le chiffre était de 20%? Dans ce cas là l’augmentation est de 6 points et pas de 6%!

C’est une erreur malheureusement commune et récurrente qu’il faut éviter car elle brouille la réalité.

Cordialement

J.DUFAY

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