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Le vent des subventions et de la corruption

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Si les éoliennes poussent comme des champignons, c’est moins par souci écologique que par appât de l’argent public. Les tarifs exorbitants auxquels EDF doit produire ou racheter cette énergie est financée par la Contribution au Service Public de l’Electricité, une sorte d’impôt déguisé qui représente environ 17% de la facture des usagers et qui est appelé à grossir encore pour atteindre sans doute 30% en 2017. Et tous veulent en profiter. D’une manière générale, la Commission de Régulation de l’Energie a considéré que ces tarifs bonifiés procurent une « rentabilité excessive ». Ils ont été qualifiés par la Cour de Justice de l’Union Européenne (arrêt du 19 décembre 2013, n° 262/12) d’aide d’Etat irrégulière à défaut d’avoir été dûment autorisée par la Commission. Celle-ci a fini par donner son aval 27 mars dernier. Mais le problème reste entier de cet enrichissement indu que cette idéologie environnementale favorise.

Le Service central de prévention de la corruption souligne dans son rapport d’activité 2013 que « Le développement de l’activité éolienne semble s’accompagner de nombreux cas de prise illégale d’intérêts impliquant des élus locaux ». Ceux-ci définissent les zones de développement éolien ou autorisent les permis de construire de telle façon qu’ils puissent valoriser leurs propres terrains, avec des profits substantiels à la clé. Le rapport du SCPC alertes sur les risques d’« atteintes à la probité beaucoup plus graves comme celui de la corruption ».

La corruption est même souvent latente, douce et légère comme celle qu’amène le vent de l’océan. Pour parvenir à élargir sur la mer le parc de ces nouveaux moulins à vent, l’Etat incite les opérateurs à subventionner les communes et les organisations professionnelles concernées. Pour le seul site de Noirmoutier attribué cette année à un consortium mené par GDF/SUEZ pour produire une puissance de 500 MW, les subventions annuelles allouées aux pécheurs (via le Fonds maritime) et aux communes littorales du site seront de 7,5 millions d’euros par an. Cette somme considérable, représentant par exemple 1 100 000€ par an pour la seule commune de Noirmoutier, est une incitation énorme à l’approbation du projet. C’est presque une forme de corruption légale, pratiquée avec l’argent public pour que tous parlent le langage du politiquement correct. Et ça marche !

Bien entendu, l’opérateur qui paiera ces subventions les répercutera sur le prix de vente du kilowatt, cinq fois supérieur au prix du marché, la différence étant payée par le consommateur.

Le plus grave est d’ailleurs que ces subventions aux communes pourraient être évitées, abaissant ainsi le coût de l’énergie, si les installations éoliennes étaient repoussées de quelques kilomètres au large, ce qui réduirait sensiblement les nuisances visuelles de ces machines géantes (200mètres de hauteur). Les surcoûts liés à une implantation plus éloignée et en eaux plus profondes seraient largement compensés par la suppression des subventions susvisées. Mais les opérateurs ont besoin de « soudoyer » les riverains pour emporter leur adhésion. Ils s’installent donc plus près de la côte, au détriment des paysages, pour pouvoir acheter l’accord des élus et des pêcheurs.

L’autre argument fallacieux utilisé à cor et à cri est celui de l’emploi dont l’Etat et les installateurs d’éoliennes font valoir que ces projets sont créateurs. La réalité est toute autre. Dans l’exemple, reproductible, du site de Noirmoutier, les emplois pérennes sont ceux de maintenance et ils ne seront guère plus de 100 à 130. En regard de quoi, la Commission de régulation de l’Energie a elle-même annoncé que le surcoût pour la collectivité du projet de Noirmoutier serait de l’ordre de 330 millions d’euros par an, pendant 20 ans. Une telle somme correspond à un montant de 2,5 M€ par an et par emploi créé ! C’est aussi ce que couterait la construction et le fonctionnement annuel d’un hôpital de 1000 lits avec tous les emplois y afférents.

Par idéologie, la France et une partie de l’Europe s’obstinent à subventionner des énergies très onéreuses quand elles en ont d’autres qui sont beaucoup plus économiques à portée de main, comme le gaz de schiste. Les difficultés actuelles de l’Allemagne sont dues en partie à son abandon du nucléaire qui a d’ores et déjà augmenté considérablement les factures électriques des usagers. La France pour sa part fait aussi peser sur le pouvoir d’achat des ménages des factures d’électricité renchéries inutilement à l’heure où elle pourrait commencer à exploiter son gaz de schiste pour les réduire.

Le dernier argument des adorateurs de l’éolien, et plus généralement des énergies renouvelables, est qu’à défaut d’aide de l’Etat, ces énergies ne verraient jamais le jour, pas plus que ne l’aurait fait l’énergie nucléaire sans les financements publics. Mais ce raisonnement ne tient pas au regard de ce qui s’est fait dans le temps et dans l’espace. Les chemins de fer anglais se sont développés plus vite qu’ailleurs au XIXème siècle parce qu’ils étaient alors entièrement privés. Les projets pharaoniques de Suez et Panama, en dépit de bien des aléas, ont été financés par l’argent privé. Et si le nucléaire est resté tributaire de l’argent public, c’est au regard des contraintes politiques que les Etats voulaient lui imposer en même temps qu’ils souhaitaient en garder le contrôle.

L’éolien, pourquoi pas, s’il ne se construit pas sur le dos des contribuables et des usagers, pourquoi pas si le marché le reconnait comme souhaitable. Car le marché sera plus à l’écoute des besoins des uns et des autres que n’importe quel gouvernement qui reste souvent enfermé dans son idéologie et toujours soumis à son propre intérêt et à celui de son parti dans le souci de la prochaine élection.

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11 commentaires

Montin 20 octobre 2014 - 8:49

ecologi et economie doivent être compatibles
Cher "IREF",

La vision à court terme que vous dénoncez est vraie et il faut limiter les dérives que vous montrez, mais il faut aussi voir à long terme. Et le bon sens indique qu'on ne peut plus durablement asseoir l'économie sur les énergies fossiles dont la quantité est finie. Proner une croissance infinie avec des ressources finies est indéfendable. Cependant l'écologie "collectiviste" défendue par certains ne fonctionnera pas mieux que l'économie collectiviste n'a fonctionné. Il nous faut trouver un système alliant écologie et intérêt individuel et au début cela passe par quelques incitations et malheureusement quelques taxes. Il faut admettre que notre mode de consommation actuel conduira rapidement à un conflit mondial pour l'accès aux ressources. Je ne pense pas que c'est cela que vous voulez alors il faut accepter les tâtonnements liés à la mise en place de la transition énergétique.
Cordialement
Montin

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Tardy 20 octobre 2014 - 11:44

Titre universel
Votre titre a l'avantage d'être universel. Il pourrait s'appliquer également au pétrole, au gaz et au nucléaire.
Cordialement

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tavetaretine 24 octobre 2014 - 10:52

vive le nucléaire
osons le dire , le nucléaire est une excellente solution , quand à dire que les énergies fossiles sont finies , il faudrait nous fournir des vraies preuves de ces dires , avez vous sonder chaque millimetres du sous sol ?
Tout cela montre encore une fois l'influence présomptueuse de tous ces " boboécolobio "

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Bruno 26 octobre 2014 - 6:48

Rien à redire
Tout ce qu'il me vient : clap Clap Clap Clap…

Il est temps que la population ouvre les yeux sur cette mascarade !!!

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Geod 26 octobre 2014 - 8:31

bravo
Grande impression que nous ne sommes plus seuls dans nos campagnes à nous battre,
dans une solitude désespérante. Et enfin sont dénoncées les collusions entre les élus, les promoteurs, l'état, complices de cette dérive idéologique propice à toutes les malversations.
Merci. Grâce à vous tous, la vérité apparaît enfin. La campagne avait besoin de vous , médias, organismes indépendants , cette France d'en bas, méprisée par ceux qui croient détenir la vérité, leur vérité. Nous retrouverons notre dignité sans doute grâce à vous tous qui enfin publiez ce qui se passe réellement au nom d'une Ecologie falsifiée.

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Gaëlle Martineau 27 octobre 2014 - 12:57

un autre exemple de production électrique subventionnée: la centrale au gaz à Landivisiau
Chers "Iref"
J'ai lu dans le figaro de cette semaine un article sur l'éolien issu des articles de votre site. Voulant approfondir le sujet, j'ai découvert votre site.
J'habite une ville paisible du Finistère de 10 000 habitants à qui on a vendu l'idée qu'une centrale à gaz était nécessaire pour éviter le black-out en Bretagne.
Tous les élus locaux ont adhéré bien évidemment car la région (Mr Le Drian) avait inscrit ce projet de centrale dans le pacte électrique breton.
Mais ce projet de centrale (suite à un appel d'offre de l'état français) est très particulier: l'opérateur désigné (Direct-Energie-Siemens) toucherait une prime versée par l'Etat, de 42 millions d'euros par an sur 20 ans, renouvelable une fois, soit sur 40 ans. Que la centrale fonctionne ou pas.
Peut-on encore accepter ce gaspillage d'argent public?
Peut-on encore accepter des projets dépendant de l'énergie fossile, le gaz, que nous importons?
peut-on accepter de construire à l'extrémité de la Bretagne, une centrale qui fournirait de l'électricité pour la France, qui de fait est obligée de construire 110 km de gazoduc supplémentaire pour l'alimenter en gaz?
Comment accepter encore un projet en complète contradiction avec la loi sur la transition énergétique?
Pourquoi construire une nouvelle centrale à gaz alors que certaines, flambant neuf, sont mises sous cocon, par exemple, centrale à gaz de Toul, Pont sur sambre?

Je souhaiterais connaître votre avis sur la question.
Votre réponse m'éclairerait sur mon engagement citoyen pour des projets comme celui-ci, pour lesquels la population n'est guère consultée ou juste lors d'une enquête publique!
Bien cordialement
Gaëlle Martineau

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kurwenal2 27 octobre 2014 - 7:15

La fin des paysages
La beauté et la diversité des paysages français, reconnus par le monde entier, c'est terminé.

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jp chouvet 27 octobre 2014 - 11:25

SUPER…..Maintenant, à nous de transmettre..
Merci Jean Philippe de ta contribution et des infos que tu nous partages…
Sauf erreur de ma part , les entreprises ne paient pas cette contribution au service de l'électricité…En fait c'est un impôt déguisé à la charge des particuliers….
Il y a sauf erreur de ma part un recours, en cours, contre cette fiscalité déguisée, auprès de la Cour européenne….sait-on où ça en est?

De même, pour la mise sous condition de revenus des allocations familiales, ne pourrait on pas envisager un recours…..Je ne vois pas comment on peut contribuer à des cotisations, sans espoir d'un reversement, même minime……..ce ne sont plus des cotisations sociales, cela devient de l'impôt…..avec pour conséquence, une nouvelle augmentation du taux d'imposition, ce qui gênerait le pouvoir en place en terme de communication, puisque c'est le seule critère susceptible de les embarrasser…me semble-t'il..

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BONELLI 27 octobre 2014 - 12:40

éolien
merci de publier ce que nous disons depuis longtemps que les élus locaux refusent d'admettre et de porter à la connaissance du contribuable.
L'éolien détruit les finances publiques mais aussi privées par la transformation de nos paysages en zone industrielle. le tourisme qui est une industrie en France dans les hôtels, les gîtes ruraux,…, va fuir notre belle France pour voir d'autres pays dont les paysages ne seront pas détruits par ces monstres, qu'ils soient terrestres ou en mer.

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Docteur Marchandise Alain 27 octobre 2014 - 2:39

Corruption par cause noble. Noble-cause corruption
L'éolien industriel et le photovoltaïque sont des énergies intermittentes obtenus par captage d'un flux (Vent ou soleil).
Ces énergies de flux sont des énergies alternatives devant se combiner avec des parcs de production classique comme les centrales à flamme d'origine fossiles (charbon, gaz, pétrole).
Le MWh éolien terrestre coûte 112€.
Le MWh éolien maritime coûte 152€.

L'intermittence de l'énergie électrique éolienne et photovoltaïque les condamne à disparaître sans subventions.

La productivité éolienne varie de 20% (18 à 22%) sur terre à 40% (36 à 44%) en mer.

Il est impossible de fournir en électricité des foyers avec une énergie intermittente et ruineuse de surcroit.

De plus l'Europe se trompe en affirmant que le MWh éolien épargnait du CO2. Ne pouvant agir seul, sa dépendance à des centrales à flamme souple au gaz, le condamne à augmenter la production de CO2 par la variabilité de régime de la centrale à gaz.

Je suis disposé à vous fournir le texte sur la corruption par cause noble qui se trouve sur le site EPAW ou en tapant mon nom sur google

Docteur Alain Marchandise
Médecine générale UCL
1000 Bruxelles
Membre de la FED
Sympathisant de Ventderaison
alain.marchandise50@gmail.com

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Vigilance Environnement 28 octobre 2014 - 10:04

Démontrer pour mieux lutter
Bravo pour ce remarquable concentré des motivations autour de l'éolien.
Qui est vraiment responsable de cet envahissement éolien, coûteux et inadapté à la "transition énergétique" ? NOS ELUS !
A ma connaissance, ce sont eux qui votent les lois. Certes, certains se sont-ils laissés berner par les discours du GIEC et les pseudo vérités du SER (Syndicat des Energies Renouvelables ou Système d'Engrangement de Rémunérations ?), mais les autres ne sont pas tous aveugles. A qui profite le crime ? Car il n'y a plus aucun doute, crime il y a : contre le bon sens économique, contre le bon sens écologique et contre la volonté du peuple dès qu'il est honnêtement instruit de la réalité éolienne que vous dénoncez.
C'est donc à une campagne systématique vers nos élus qu'il faut marteler les incohérences malhonnêtes de l'éolien.
Peut-être un jour seront-ils conscients que leur objectif existenciel de réélection doit parfois laisser la place à un minimum d'honnêteté intellectuelle ?

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