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L’école sauvée par l’autonomie et la concurrence

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Le budget de Education Nationale sera sauvegardé et on recrutera encore en 2014. On impute au « manque de moyens » l’échec scolaire actuel. En réalité, on gaspille de l’argent alors que l’école française souffre de la centralisation et du monopole. Un nombre croissant de pays choisissent au contraire l’autonomie et la concurrence – avec succès.

Le « shadow cabinet » travailliste (dans la tradition britannique l’opposition programme son propre gouvernement) vient d’annoncer l’extension de l’autonomie scolaire à toutes les écoles publiques. Il s’agit de conférer une totale liberté budgétaire et décisionnelle aux directeurs de ces écoles. Cela comprend l’embauche et le licenciement des enseignants ainsi que le niveau de leurs salaires ! Cette initiative n’est pas étonnante. Partout, sauf en France, –on comprend que pour obtenir de meilleurs résultats les écoles n’ont pas besoin de plus de « moyens » mais de plus de liberté et de concurrence.

L’IREF vient de réaliser deux Etudes consacrées aux réformes scolaires intervenues ces 15 dernières années dans deux pays européens (beaucoup) mieux situés que la France dans les classements internationaux : la Suède et les Pays-Bas (l’Etude consacrée à l’école néerlandaise sera publiée à la rentrée). En Suède, la priorité a été accordée aux « chèques-éducation » et à l’école libre pour réformer l’école. Le système de « voucher » (« chèque-éducation ») consiste à accorder à chaque élève dans une municipalité donnée une somme correspondant au coût moyen dans un établissement scolaire public ou privé au même endroit. Ainsi, aucun droit de scolarité n’est exigé mais l’argent suit l’élève. Les fonds alloués ne transitent jamais par les parents pour être attribués à l’établissement ; le « chèque » est donc entièrement virtuel. Les Ecoles « libres » (complètement autonomes) sont gérées comme des entreprises par leur directeur. Les enseignants ont un statut de droit privé et peuvent être embauchés et licenciés librement. Aujourd’hui, environ 20 % des élèves suédois profitent de ce système. Les coûts des élèves ont baissé et leurs performances sont nettement meilleures.

Il en est de même aux Pays-Bas : les élèves scolarisés dans le privé représentent plus des deux tiers du total des élèves néerlandais. Les Ecoles bénéficient d’une autonomie totale et les enseignants sont de simples employés rémunérés en fonction des performances ! Un système de primes aux résultats des élèves s’ajoute aux salaires qui sont en moyenne 20-25 % plus élevés que les salaires des enseignants français. . Les Pays Bas est l’un des pays les mieux classés dans les Etudes et les Rapports internationaux. En compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences, les résultats des élèves néerlandais sont nettement meilleurs que ceux des élèves français et largement au-dessus de la moyennes des pays membres de l’OCDE.

Au lieu d’empiler les rapports et de dépenser toujours plus pour l’Education Nationale, pourquoi ne pas choisir la voie des vraies réformes qui marchent ?

Une version de cet article a été publiée dans le magazine Valeurs Actuelles
le 27 juin
.

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2 commentaires

Bob 6 juillet 2013 - 10:37

les objectifs de l'Enseignement ne sont pas atteints
les objectifs de l'Education Nationale devraient être :
1 – l'obtention d'un bagage culturel suffisant pour savoir lire, écrire, compter, comprendre les multiples informations qui nous assaillent, être capable de remplir un formulaire administratif, rédiger un CV…
2 – former des citoyens responsables, respectueux des lois,
3 – l'acquisition d'un métier

Bref préparer le jeune à entrer dans la vie active.

Malgré les sommes astronomique englouties chaque année pour l'Education, nous ne pouvons que constater que ces objectifs ne sont, pour une grande masse de jeunes, pas atteints. Il y a toujours un ou plusieurs de ces trois points qui font défaut. Les plus bosseurs arrivent à s'en sortir, mais ils deviennent plutôt minoritaires ! Et ils ne sont pas forcément, pour autant, des citoyens responsables…
L'échec du système ne se résoudra pas en augmentant les dépenses publiques. Car ce n'est pas le manque de moyens qui est à mettre en cause mais l'évolution des mentalités : c'est un problème de société.

Pour obtenir un emploi, il faut avoir un métier. Sur ce point, tout ne repose pas sur l'Education Nationale. Il y a d'autres voies possibles : apprentissage, formations professionnelles… mais sur ce sujet, nous nous leurrons. Aujourd'hui la formation n'est pas ce qui bloque l'accès à un l'emploi. Beaucoup croient que former des personnels qualifiés résorbera le chômage. Là encore, on nous parle de plus de moyens financiers pour la formation des jeunes, pour la reconversion des seniors… Mais le problème est beaucoup plus simple : il y n'a pas assez d'emplois pour tout le monde. C'est une évidence que refusent de voir les élites. Il y a environ 3,5 millions de sans emplois, et environ 500 000 emplois non pourvus (les chiffres varient selon les sources). La facilité c'est d'accuser les chômeurs de "ne pas crocher dedans", de ne pas être assez formés ou d'avoir des formations qui ne correspondent pas aux besoins… la réalité c'est que même si les 500 000 emploi étaient pourvus, il manque encore 3 millions de postes !

Pour conclure, l'urgence ce n'est pas de donner plus de moyens à l'Education Nationale, mais de créer des entreprises, et grâce à elles, des emplois. Tout le contraire de ce que fait notre gouvernement qui vient d'augmenter, par exemple, la TVA sur les métiers de l'aide à la personne. Un des rares secteurs qui fonctionnaient encore dans ce pays…

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Sonja 19 juillet 2013 - 12:36

L'Education Nationale
sans vouloir généraliser l'incompétence des enseignants; après tout ils suivent les instructions d'un Etat malvoyant, il faut reconnaître qu'ils sont en décalage avec les réalités pédagogiques.
La preuve est démontrée. Dans les familles où l'enfant est accompagné par des parents cultivés, l'élève comprend, il acquiert des références, est en mesure d'analyser par lui même les contradictions servies par le modèle éducatif actuel.
Quand on pense que depuis 30 ans il est question de reprendre la méthode syllabique (…), nous, les parents et grands parents, nous constatons que ce ne sont pas des enseignants supplémentaires qui permettront à nos chers petits d'approfondir le sens de l'étude: l'envie de savoir, cette curiosité qui rend boulimique d'apprendre…
Quand on perd la bienséance du vivre ensemble; déjà dans les petites classes, le respect de l'adulte, l'admiration pour cet adulte qui semble tout savoir et amène au "pourquoi" on apprend… Ce n'est pas la multiplicité des personnes qui donneront le modelage intellectuel nécessaire vers la responsabilité du futur. La reproduction, chère à BOURDIEU s'accentuera d'autant plus… Après tout, c'est bien ainsi. Le problème est qu'aujourd'hui, nos chers petits, que nous avons réellement accompagnés, quittent cette FRANCE, nous quittent, à cause des politiques qui la laisse en déshérence, ces "élites" pantouflardes et inconscientes…, bref, nous aussi étions + de 40 dans les classes, mais nous étions attentifs etc…
Ces décideurs ont nivelé les "connaissances" dans le but "d'égalitarisme"? Mais l'égalité n'existe qu'en Droit (devrait exister en Droit, ce qui n'est même plus le cas aujourd'hui!) Il faut relire CONDORCET, VOLTAIRE… Mais ce sont des auteurs, éveilleurs, qui ne sont plus pratiqués en ces temps de liquéfaction mentale.

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