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Emmanuel Macron : le nouveau hold-up fiscal de l’assurance chômage universelle

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Emmanuel Macron entend instaurer une assurance chômage universelle qui devrait, de toute évidence, être financée par la forte hausse d’un impôt lui aussi universel : la CSG !

Instauration d’une assurance chômage universelle

Le candidat d’En Marche annonce depuis plusieurs mois qu’il s’apprête à révolutionner le système d’assurance chômage, lequel croule actuellement sous un déficit abyssal de 4 milliards d’euros et sous une dette cumulée record de 30 milliards d’euros.

Pour ce faire, Emmanuel Macron propose d’instaurer une assurance chômage universelle qui serait ouverte aux salariés démissionnaires et à l’ensemble des indépendants : entrepreneurs, agriculteurs, professions libérales, etc. Autrement dit, à tous les Français actifs, y compris ceux (et ils sont nombreux !) qui n’ont jamais sollicité une telle assurance publique et qui s’accommodent parfaitement des assurances privées existantes (l’IREF encourage d’ailleurs le recours systématique à ces dernières).

La « révolution » du candidat d’En Marche s’arrête cependant là ! La durée et les montants d’indemnisation, qui soit dit en passant constituent le principal écueil de l’assurance chômage actuelle, ne seraient d’après ses déclarations (certes peu fiables !) aucunement modifiés.

Par suite, la révolution de l’assurance chômage, façon Emmanuel Macron, peut s’analyser de la façon suivante : absence de proposition reluctante qui pourrait conduire à réaliser des économies (et à faire fuir des électeurs) et étalage tonitruant d’une proposition séduisante qui pourrait générer des coûts potentiellement astronomiques (et aussi attirer une foule d’électeurs).

Quel coût aurait cette nouvelle assurance chômage universelle ?

L’ouverture de l’assurance chômage aux salariés démissionnaires et aux indépendants donne lieu à des estimations de coûts très variables.

Le candidat d’En Marche avance ainsi que les coûts supplémentaires liés à cette couverture universelle devraient s’élever à 2,5 milliards d’euros (1,5 milliard d’euros pour les démissionnaires et 1 milliard d’euros pour les indépendants), tandis que l’Institut Montaigne considère, de façon un peu plus réaliste, que ces derniers pourraient s’élever jusqu’à 6 milliards d’euros (2,7 milliards pour les démissionnaires et jusqu’à 3,3 milliards pour les indépendants).

Un influent représentant patronal annonce même que le simple fait d’ouvrir l’assurance chômage aux indépendants pourrait coûter entre 10 et 20 milliards d’euros par an au régime.

Comment financer la nouvelle assurance chômage universelle ?

Pour financer l’assurance chômage universelle, Emmanuel Macron parie, de façon bien optimiste, sur quelques réformes structurelles (réformes de la filière senior et des dispositifs d’activité réduite) ainsi que sur une baisse massive du nombre de chômeurs et un contrôle plus drastique de ceux-ci ! Il va sans dire qu’un tel financement laisse perplexe dès lors qu’il apparaît vraisemblablement lacunaire…

Il est, en réalité, à redouter que ces coûts supplémentaires soient financés par une hausse de plusieurs points des taux de CSG. Emmanuel Macron a posé les jalons de ce funeste scénario en proposant de supprimer la cotisation salariale chômage (2,4 % du salaire brut) en contrepartie d’une hausse de la CSG, de l’ordre de 1,7 point [[Hausse qui compense également la suppression de la cotisation salariale maladie (0,75 % du salaire brut). Cette hausse ne concernerait pas les retraités modestes et les chômeurs]] (le taux de CSG sur les revenus d’activités passerait de 7,5 à 9,2 %, celui sur les revenus du patrimoine et d’investissement de 8,2 % à 9,9 % et celui sur les pensions de retraite de 6,6 % à 8,3 %).

Ce transfert du financement de l’assurance chômage, lequel était pris en charge jusqu’alors par les salariés et les employeurs, à l’ensemble des contribuables soumis à la CSG (salariés, indépendants, retraités, investisseurs, etc.) est loin d’être dénué d’arrière-pensées. Il ouvre en effet une voie commode et malicieuse au financement par l’impôt de ces derniers de l’ensemble des coûts supplémentaires liés à l’assurance chômage universelle.

On ne manquera d’ailleurs pas de préciser que la CSG, impôt relativement indolore puisque prélevé à la source, présente une propension à être facilement augmentée : initialement fixé à 1,1 % en 1991, son taux a été porté à 2,4 % en 1993, à 3,4 % en 1996 puis à 7,5 % en 1998 (pour les revenus d’activités).

La position de l’IREF

Le financement de l’assurance chômage universelle par un impôt universel, à savoir la CSG, serait fortement critiquable dans la mesure où cela conduirait certaines catégories de contribuables (retraités, investisseurs, etc.) à contribuer à son financement alors qu’ils ne sont aucunement susceptibles d’en bénéficier. L’IREF condamne d’ores et déjà cette nouvelle tentative de hold-up fiscal.
Le meilleur moyen de réduire les cotisations sociales à la charge des salariés, c’est de leur rendre la liberté de s’assurer. La concurrence permettra une baisse des tarifs et la responsabilisation des assurés auxquels seront offerts des prix préférentiels sils gèrent leur assurance plus attentivement.

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1 commenter

hubert.reims 26 avril 2017 - 4:09

racket supplémentaire
Et un racket supplémentaire.
Bravo continuons le matraquage fiscal, prenez tous les revenus et donnez nous un revenu universel à tous
Pourquoi ai-je chaque jour le sentiment de vivre dans un pays que veulent diriger des aliénés ?
Qui va paie, le patrimoine ? Les gens qui on les moyens quitte déjà le pays, vous souhaitez que chaque français parte, pour laissé la terre de nos ancêtres au migrants….

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